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Nationale : week-end de match en retard

Par David Bourniquel et Guillaume Cyprien
  • Les joueurs de Blagnac seront sur le terrain ce week-end contre Aubenas
    Les joueurs de Blagnac seront sur le terrain ce week-end contre Aubenas DR
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Ce week-end est marqué par la première des trois journées de repli en Nationale. Parmi ses matchs, Blagnac recevra Aubenas-Vals, l'ocassion de mettre à l'honneur le troisième ligne haut-garonnais Frédéric Medvès, véritable spécialiste de la touche. Le Directeur du rugby de Massy Morgan Champagne évoque la situation de son club qui occupe actuellement la 10e place du championnat et qui reçoit le second Bourg-en-Bresse samedi à 15 heures. 

Un premier repli capital

Ce week-end se tiendra la première des trois dates de repli voulues par les présidents de Nationale et la FFR au moment de la mise en place de la nouvelle formule. Ces trois dates sont censées permettre aux équipes dont le calendrier a été le plus impacté par l’épidémie de la covid-19 de rééquilibrer un tant soit peu leur feuille de route. Pour cette première mouture, quatre rencontres se joueront, concernant avant tout le haut de tableau et capitaux pour la course à la très chère et convoitée quatrième place. Albi, tout d’abord, n’aura absolument pas le droit à une nouvelle erreur à domicile. En recevant Bourgoin, les hommes d’Arnaud Mela sont dans l’obligation de l’emporter s’ils ne veulent pas voir le bon wagon se détacher inexorablement.

Nice au repos

Les Jaune et Noir se sont mis en difficulté en concédant une première défaite à domicile cette saison face à Cognac-Saint-Jean-d’Angély. Après ce faux pas, les Tarnais seraient bien inspirés de faire le plein dans leur antre du Stadium, eux qui sont au cœur d’une série de quatre réceptions. Mais leur adversaire isérois, qui ne compte que deux points de retard sur les Albigeois malgré deux matchs en moins, ne demande qu’à réaliser l’exploit pour se placer dans une situation idéale dans l’aspiration des trois cadors que sont Nice, Bourg-en-Bresse et Narbonne.

Les Azuréens seront d’ailleurs les seuls du quatuor de tête à ne pas jouer. Burgiens et Narbonnais se déplaceront respectivement à Massy et à Dax pour y affronter des adversaires de milieu de tableau, qui pourraient se relancer dans la course à la qualification en cas d’exploit. Nous n’en sommes pas là tant les Bressans et Audois impressionnent, même à l’extérieur.

Enfin, Blagnac, l’équipe surprise de ce début d’année, aura l’occasion de presque assurer son maintien si elle vient à bout de son concurrent direct, Aubenas-Vals. Les Haut-Garonnais passeraient la barre des 30 unités au classement et pourraient compter, selon le jeu des bonus obtenus, quasiment le double de points que son adversaire du jour, premier relégable. Un matelas pas tout à fait suffisant mais assez moelleux pour voir venir sereinement. Et rêver plus grand ?

Le phare Medvès

À presque 37 ans, Frédéric Medvès est devenu l’une des pierres angulaires des Haut-Garonnais. Sa carcasse rôde sur les terrains depuis quasiment deux décennies. Il fait partie de cette caste de joueurs rares qui voient se profiler la quarantaine avec sérénité, ceux dont l’hygiène de vie (et sans doute une belle génétique aussi) leur permet d’enchaîner les matchs et les saisons avec l’aisance d’un cadet première année.

Frédéric Medvès, qui aura 37 ans au mois d’août, est un des hommes clés de l’effectif blagnacais depuis maintenant quatre saisons, après quinze ans passés chez les professionnels du côté d’Auch, le club qui lui a tout apporté. Aujourd’hui, à Blagnac, entouré d’un effectif assez jeune, il est de ceux qui assurent et qui rassurent. Son expérience parle pour lui : Frédéric Medvès a tout connu (ou presque) sur un terrain de rugby. Le Top 14, un peu ; les joutes internationales avec l’Algérie ; mais surtout le Pro D2, une compétition qui l’a fait roi en 2006 lorsqu’il est devenu champion de France avec Auch.

Et, comme Henry Broncan pouvait le faire alors, Éric Escribano, son entraîneur à Blagnac, ne tarit pas d’éloges sur ce joueur complet dont le nom fait partie des premiers à être couchés sur les feuilles de matchs : « Je connais Frédéric depuis sept ans maintenant puisque je l’entraînais déjà lors de ses dernières saisons auscitaines. C’est un garçon exceptionnel, un joueur très important pour les entraîneurs que nous sommes. Même à son âge, il ne rate pas un entraînement et s’inflige des séances supplémentaires. C’est un garçon entier, qui ne triche jamais. Quand il a débarqué à Blagnac, il est arrivé comme simple soldat et a su gagner la confiance du vestiaire et celle de Christophe Deylaud. Aujourd’hui, c’est un cadre, un capitaine de touche, un leader d’hommes sur et en dehors du terrain. » Et comme un père, le trentenaire natif de Neuilly-sur-Seine, prend très à cœur son rôle de transmission et d’encadrant de ses jeunes coéquipiers.

Un expert ès-touches

Sa spécialité ? Le cœur de son métier ? Le flanker du club de la banlieue toulousaine est un expert reconnu de la touche. Gros travailleur, il passe beaucoup de temps à analyser les forces et les faiblesses de l’alignement adverse. Il est aussi un grand combattant, « capable de remettre l’équipe dans le sens de la marche grâce à un ou deux plaquages bien sentis ». Dimanche, dans un match face à Aubenas-Vals qui pourrait décider de la suite à donner au championnat blagnacais, Frédéric Medvès fera sa dixième apparition sous le maillot bleu cette saison.

Morgan Champagne, Directeur du rugby de Massy : « Aucune marge de manœuvre »

Mathieu Bonello, votre entraîneur des avants, n’a pas souhaité renouveler son contrat et partira à la fin de la saison. Il a expliqué sa décision en évoquant, comme d’autres avant lui, des manquements dans la structure du club. Que vous inspire sa décision ?
Je la comprends et je la regrette, dans la mesure où Mathieu nous a apporté tout ce que nous attendions de lui. De la droiture, de la rigueur et une autre façon de voir les choses. Mais les singularités qui font le club de Massy ont surgi de plus belle au moment de la covid. C’est un stade municipal avec un fonctionnement un peu rigide. Nous n’y faisons pas tout ce que nous voulons quand nous le voulons.

Mathieu y a vu une limite pour y satisfaire un désir de montée en Pro D2. Il n’a pas tort. Mais nous savons aussi toutes les améliorations apportées à notre stade depuis tant d’années. Nous avons aussi des projets. Le déménagement du club de foot dans un ou deux ans ouvrira des possibilités. La rénovation de notre salle de musculation est au programme. Le club n’avance pas toujours aussi vite que le voudraient ses techniciens mais il avance.

Qu’est-il envisagé pour le remplacer ?

Rien n’a encore été tranché. Toutes les options sont sur la table, de son remplacement simple à un changement total de notre organisation.

Vous vous lancez à partir de ce week-end dans une double confrontation périlleuse contre Bourg-en-Bresse. Le match de samedi est-il déjà un quitte ou double définitif ?

Oui. Ce n’est que ma pensée mais si nous devions perdre demain, je ne vois pas comment nous pourrions accrocher la quatrième place. Il me semble que les trois premières sont déjà distribuées. Nous n’avons aucune marge de manœuvre.

À quoi attribuez-vous les difficultés de l’équipe à mieux s’épanouir ?

Clairement, nous sommes très mal partis. Donc, nous nous sommes mal préparés. La pandémie nous a fait beaucoup de mal aussi. Le club a été fermé pendant trois semaines, ce qui n’a pas facilité notre mise en route. Et puis, le changement de règlement a réduit la fenêtre. Avec ce que nous avons fait jusqu’à présent, la sixième place serait un objectif très crédible. En resserrant la qualification à quatre équipes, notre situation est devenue beaucoup plus fragile. Et puis l’équipe est jeune et elle joue avec ses forces et ses faiblesses.

Lesquelles ?

Il y a une faiblesse dont elle n’est pas responsable : la suppression des phases finales de la saison dernière. Quand nous avons repris l’équipe, en raison des nombreux départs, nous avons reconstruit avec nos jeunes. Ils ont répondu présents. Ils ont réalisé un super parcours. Et tout s’est arrêté avant d’aller défendre la possibilité de remonter en Pro D2. Donc ce groupe s’est construit sans une aventure commune de matchs couperets, ce qui lui manque beaucoup dans une division aussi exigeante que la Nationale.à quoi s’ajoutent un petit manque de leadership et une difficulté constante à convertir nos occasions d’essais. Notre réussite ne tiendrait pas à grand-chose mais pour l’instant, tous ces facteurs limitants nous contraignent.

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