D’incroyables talents

  • Virimi VAKATAWA of France celebrates his try during the RBS Six Nations match between France and Ireland at Stade de France on October 31, 2020 in Paris, France. (Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport) - Virimi VAKATAWA - Stade de France - Paris (France)
    Virimi VAKATAWA of France celebrates his try during the RBS Six Nations match between France and Ireland at Stade de France on October 31, 2020 in Paris, France. (Photo by Sandra Ruhaut/Icon Sport) - Virimi VAKATAWA - Stade de France - Paris (France) Icon Sport - Icon Sport
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L'édito de Léo Faure... Antoine Dupont à la mêlée et Matthieu Jalibert à l’ouverture. Fickou et Vakatawa au centre. Teddy Thomas et Damian Penaud aux ailes, Brice Dulin à l’arrière. Faites le tour de la planète rugby. Quel pays tient dans sa main une telle myriade de potentiels offensifs ? Aucun, soyez-en sûr.

Pas l’Angleterre, qui possède bien quelques cartes maîtresses de valeur mondiale mais dont la globalité apparaît plus inégale. Ni l’Irlande, le pays de Galles ou l’Écosse. Pas les champions du monde Springboks, où quelques talents sont évidemment uniques mais dont le sacre japonais était d’abord bâti sur l’emprise hormonale de son paquet d’avants. Pas même les All Blacks, au réservoir infini mais dont on jurerait que les joyaux ne sont pas telle légion, dans une seule ligne d’attaque.

Ce jeudi, Fabien Galthié a égrainé un à un les noms de sa composition d’équipe pour affronter l’Angleterre à Twickenham, samedi (17 h 45). Compte tenu des quelques absences, elle ne recèle aucune surprise franche. Le seul arbitrage sujet à caution était celui de l’ouverture. Galthié, sélectionneur, prône depuis 15 mois la continuité. Mais de quelle continuité parle-t-on ici ? Celle d’un mandat, la cible verrouillée sur 2023, qui aurait poussé au retour de Romain Ntamack ? Ou plutôt la continuité du moment, dans l’espace-temps du Tournoi 2021, qui voulait qu’un Jalibert convaincant lors des deux premiers matchs conserve ses prérogatives ?

Galthié a tranché. Entre les deux objectifs affirmés tôt dans son mandat, gagner vite et gagner grand, il choisit de gagner vite. Ce sera Jalibert. Rien d’illogique.

Pour revenir au propos initial, et cette ligne de trois-quarts où tout peut aller si vite, on se dit désormais qu’il serait sacrilège de la cloîtrer dans un rugby de rapine. Le cadre stratégique est une chose nécessaire, vitale à la bonne conduite d’un match et la meilleure expression des talents individuels. À Twickenham, il faudra d’abord combattre et tenir le bras de fer de l’occupation. Mais comment pourrait-on s’en satisfaire ? Comment ne pas se dire que « contenter » Virimi Vakatawa de cinq ballons par match est une insulte au bon sens ?

Face à une Angleterre chancelante, en plein doute sur ce qui était hier ses certitudes les plus fortes, il est l’heure pour ces Bleus de tout lâcher, enfin. De briser les codes et les cadres sécuritaires qui les imposent jusqu’ici. Ce ne serait ni un acte de rébellion, ni une révolution. Juste de l’opportunisme sain : le contexte anglais s’y prête. L’équilibre des forces aussi.

La victoire à Twickenham, toujours un moment précieux dans une carrière, n’en serait alors que plus belle. Elle signerait les retrouvailles définitives de cette équipe avec le terrain et son public, par écrans interposés, après trois semaines d’infinie coupure. Elle tournerait enfin la lourde page de l’épisode Covid-19. Tout bénéfice.

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