Galles : le tube de l’hiver

Par Jérôme Prévôt
  • Les Gallois de George North, auteur de son 42e essai en 103 sélections, vont venir jouer le grand chelem en France samedi soir prochain.  Photo Icon Sport
    Les Gallois de George North, auteur de son 42e essai en 103 sélections, vont venir jouer le grand chelem en France samedi soir prochain. Photo Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Les Gallois de Wayne Pivac vont se retrouver en position de jouer le Grand Chelem. Situation qui aurait paru fantaisiste en janvier.

Depuis une semaine, on s’y attendait un peu vu la faiblesse des Italiens. Les Gallois n’ont pas manqué le rendez-vous. 48-7, à Rome, bonus offensif et, donc, quatre victoires en quatre matchs, ce qui les met en position de jouer le grand chelem la semaine prochaine au Stade de France. Ça aura été la surprise de l’hiver, finalement. D’autant que, même en cas de défaite, les Gallois peuvent terminer premiers du Tournoi.

Le pays de Galles a connu cet honneur en 2019 mais c’était avec un autre sélectionneur, Warren Gatland, le Roi Midas. Personne ne s’attendait à voir Wayne Pivac en position de faire la même chose, surtout après la plus que médiocre année 2020 et les commentaires au vitriol qui l’ont accompagnée. "Il faudra passer la vitesse supérieure car ce sera un match d’un tout autre calibre que celui de Rome. Les deux fois où j’ai affronté la France, le tableau d’affichage n’a pas tourné en notre faveur" a commenté le sélectionneur néo-zélandais des Celtes. Il avait connu l’amertume de la défaite à domicile, dans un stade comble dans le Tournoi et au Stade de France, devant des tribunes vides lors du match amical du mois d’octobre. Deux festivals de la charnière Dupont-Ntamack, croît-on se souvenir.

Les critiques vis-à-vis de Pivac n’ont pas encore cessé. Certains estiment qu’il a bénéficié pour ses trois premiers matchs d’un magnifique concours de circonstances : expulsions précoces d’un Irlandais, puis d’un écossais, arbitrage hyperfavorable face aux Anglais.

Une formation de vieux briscards

Wayne Pivac verrait dans un succès à Saint-Denis une sorte de bras d’honneur à ceux qui pensent qu’il n’a pas l’étoffe des grands entraîneurs. "C’est sûr qu’à la fin des tests de l’automne, personne n’aurait imaginé qu’on en soit là. Mais c’était une bonne chose, nous aimons jouer sans la faveur des pronostics. Tout le boulot qu’on a fait depuis octobre-novembre est en train de porter ses fruits. Après, je reconnais que la France a un énorme potentiel" a ajouté George North auteur de son 42e essai international en 103 sélections.

On peut comprendre que Wayne Pivac soit mal à l’aise car l’équipe qu’il a alignée à Rome ne lui devait finalement pas grand-chose. À part Rees-Zammitt (titulaire), Sheedy et Halaholo (remplaçants), tous les autres jouaient déjà en 2019. Les Hardy, Botham, Tompkins, Rowlands, qu’il a lancés depuis 2020 étaient soit blessés, soit tenus en réserve. Ça rompt un peu la tradition et le charme qui veulent que les Gallois nous sortent chaque année deux ou trois nouveaux talents supérieurs. Ils risquent de venir jouer le grand chelem avec une équipe de vieux briscards dans le sillage d’Alun-Wyn Jones 35 ans et 155 sélections. Samedi en Italie, elle cumulait 979 sélections. Record absolu.

Mais cette équipe a un défi dans le défi: une équipe galloise n’a pas terminé un grand chelem à l’extérieur depuis 1971. C’était déjà en France, mais à Colombes, John Dawes était capitaine, JPR Williams, Gareth Edwards et Barry John jouaient. Toute une époque…

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