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Bouscatel, le coup de force d'un insubmersible

  • René Bouscatel, nouveau président de la LNR.
    René Bouscatel, nouveau président de la LNR. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Élu ce mardi nouveau président de la LNR (jusqu'en 2024), René Bouscatel revient de loin. Annoncé nettement battu, sollicité par deux fois pour jeter l'éponge, l'ancien président du Stade toulousain n'a jamais rien lâché. In fine, son expérience et son réseau d'amis, immense, ont fait la différence.

« Rien n'est joué. Il y aura match et ce sera serré mais je crois que les choses se présentent bien. » Samedi matin au téléphone, René Bouscatel (74 ans) affirmait ainsi sa confiance. Sobre et prudent. En plein déménagement, l'ancien avocat jonglait avec les mots mais son humeur, elle, restait au beau fixe. « Tu me connais, je ne vais rien lâcher. »

C'était juste avant que la course à l'élection vers la présidence de la LNR s'accélère et lui permette de l'emporter très nettement, puisque ses concurrents (Alain Tingaud et Vincent Merling) furent battus par KO ; ils ne sont même pas présents au sein du nouveau comité directeur.

Dans les faits, ce mardi matin le courant des réformateurs porté par Didier Lacroix a tout emporté sur son passage. Il a déjoué les pronostics trop faciles d'une campagne souvent hors sol, qui prédisait le sacre de Vincent Merling mais qui ne tenait pas compte de la réalité du terrain : la mouvance Lacroix-Lombard comptait depuis le début une grosse douzaine de soutiens dans les clubs.

Les sondages ne se sont pas démentis. Et rien n'est parvenu à infléchir la tendance: ni la présence du vice-président de la FFR, Serge Simon, lors de nombreuses visioconférences des clubs, ni le désistement/ralliement de Tingaud pour Merling, ni le courrier-appel au vote de Pierre-Yves Revol envoyé ce week-end à ses pairs. Didier Lacroix a jusqu'au bout occupé le terrain, avec un message clair : « Nous ne sommes pas d'accord sur la composition d'équipe. »

Ce désaccord persistant n'a pas permis aux clubs de sceller le destin de l'élection avant le passage aux urnes et, ainsi, d'affirmer leur totale indépendance vis-à-vis des autres membres de la « famille » (les syndicats et représentants de la FFR). Alors, les comptes ont été réglés par les votes.

Bouscatel : « N'allez pas croire que je serai soumis à la fédération ou à quiconque »

Les seuls épargnés du précédent comité directeur : Paul Goze (certainement grâce à l'ultime intervention de Revol, juste avec le passage au vote), Yann Roubert (Lyon), Frédéric Calamel (Carcassonne). Plus les personnalités qualifiées : René Bouscatel et Lucien Simon. Tous les autres élus changent. Et l'ancien président du Stade toulousain a ainsi remporté une nouvelle finale, après avoir légué neuf Boucliers de Brennus et quatre Coupes d'Europe à Didier Lacroix.

Comme annoncé, Bouscatel n'a rien lâché. Ce dimanche, il n'a pas écouté son voisin columérin, Alain Carré, qui lui suggéra de rallier Merling, au nom de la défense de l'institution. Il est allé au bout de sa démarche.

Quelques semaines plus tôt, l'ancien bâtonnier avait déjà refusé d'abandonner alors qu'il était annoncé battu à plat de couture, dans le match à trois qui l'opposerait à Tingaud et Merling. Bouscatel a tenu bon, même quand certains de ses proches lui prédisaient un zéro pointé dans les urnes et qu'ils nous juraient : « La ProD2 ne votera pas pour lui. Face aux enjeux, il n'y aura pas de place pour l'amitié et chacun va voter utile... »

Au bout du compte, l'ancien patron du Stade toulousain, qui figure parmi les fondateurs de la Coupe d'Europe, a compté ses amis, dont certains fidèles, à l'image de Lucien Simon : ils étaient bien plus nombreux que ceux qui portaient Vincent Merling. Parce que Bouscatel, aussi, était moins clivant. Il a des amis et peu d'ennemis. Le Rochelais ne pouvait pas en dire autant.

Trois ans après avoir quitté la présidence du Stade toulousain, René Bouscatel est le quatrième président de l'institution « LNR », héritier de Serge Blanco, Pierre-Yves Revol et Paul Goze, à un moment clé de son histoire. Il porte sa promesse : «Je suis libre. N'allez pas croire que je serai soumis à la fédération ou à quiconque. Je vais me battre et je ne vais rien lâcher. »

 

René Bouscatel est élu président de la Ligue Nationale de Rugby. Il succède à Paul Goze.

— duzan marc (@MarcoDuzan) March 23, 2021

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Les commentaires (1)
rugbypass Il y a 3 années Le 26/03/2021 à 08:22

S'il affirme à peine élu ne pas vouloir être soumis à la fédé, ça promet. On ne demande pas à la ligue d'être soumise ou autre chose , on demande que la fédé et la ligue fasse progresser notre sport. Les médias veulent elles déjà souffler sur les braises et s'en plaindre ensuite. Est celà qu'on appelle schizophrénie ???