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  • Les Bleus au moment des hymnes
    Les Bleus au moment des hymnes Patrick Derewiany - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Même si cette deuxième place au classement final du Tournoi des 6 Nations marque une stagnation, le XV de France poursuit sa marche en avant. Et certains élements incitent à l’optimisme, mais... entre pertes de lucidité individuelles et manque de maîtrise collective, les Bleus n’ont pas donné l’impression d ‘avoir progressé dans leur approche des gros événements.

En communicants appliqués qu’ils sont, Fabien Galthié et Raphaël Ibanez n’ont pas manqué de le souligner à de multiples reprises : le XV de France séduit de plus en plus. À juste titre, contre vents et marées. Un cluster majuscule né de multiples imprudences ayant conduit à une intervention du ministère des Sports ? Qu’importe, les supporters sont sous le charme de cette équipe. Selon une enquête réalisée par Odoxa pour RTL et Winamax, 84 % des Français et 97 % des amateurs de rugby en ont une bonne opinion. Son rayonnement dépasse largement le cadre sportif : 74 % des Français affirment que ses performances "font du bien et changent les idées dans la période que nous traversons. "

Deux défaites dans le Tournoi des 6 Nations contre une seule l’an passé ? Qu’importe, également, les audiences de France Télévisions ne cessent de croître jusqu’à atteindre un pic à 8,7 millions de téléspectateurs vendredi soir pour France-écosse. Un succès massif pour ce XV de France. Sur le plan sportif, si cette place de deuxième au classement final marque une stagnation par rapport à l’an passé, le staff tricolore a maintenu son cap. Il continue de faire confiance à la même ossature de joueurs. Un gage de progression constante pour des joueurs comme Dupont, Alldritt, Baille, Marchand ou encore Willemse et Haouas. Nombreux sont les joueurs à s’affirmer un peu plus à chaque sortie. Et ce, dans toutes les lignes.

Stabilité dans le groupe

Les Bleus se sont aussi trouvé une épine dorsale, bien stabilisée, certains postes étant même doublés comme à celui de demi d’ouverture. Pour épauler le capitaine Charles Ollivon, le trois-quarts centre Gaël Fickou est devenu un véritable lieutenant veillant sur les trois-quarts et la défense. Dans la perspective du Mondial 2023, ce paramètre n’a rien d’anecdotique. Au contraire.

Fabien Galthié
Fabien Galthié Patrick Derewiany - Patrick Derewiany

Exit donc le temps du "turn-over" incessant quand, à chaque défaite, tout était remis en cause. Ce groupe de joueurs acquiert à chaque sortie un peu plus d’expérience. Ensemble, ils apprennent à rivaliser avec toutes les nations de l’hémisphère Nord. Ne les ont-ils pas toutes battues au moins une fois sur ces deux dernières saisons ? À force d’enchaîner, ils se familiarisent avec ces matchs de très haut niveau. Et si cette équipe pêche parfois, la faute à ces fameux "petits détails", dont les joueurs nous rabâchent les oreilles, elle sort de cette compétition tout de même renforcée. N’y voyez pas un délit d’optimisme béat, ni un positivisme aveugle mais, à force, de tutoyer les sommets, ce XV de France finira bien par les atteindre. Ne dit-on pas qu’il faut être tombé cent fois pour devenir un bon cavalier ?

Le money-time, ennemi des Bleus ?

Ainsi que l’a justement fait remarquer Fabien Galthié, hormis le déplacement à Rome, tous les matchs des Bleus se sont peu ou prou joués sur la dernière possession. Le hic ? Dans cette gestion du money-time, les Bleus n’ont finalement rendu qu’un bilan moyen (deux victoires, deux défaites) et surtout dégagé cette sensation qu’ils n’avaient finalement pas tant progressé que cela par rapport à l’an dernier. La bourde de Brice Dulin contre l’Ecosse rejoignant même dans un troublant parallèle celle de Dupont en ouverture du Tournoi l’an dernier, qui permit au XV de la Rose de décrocher un bonus défensif décisif.

Romain Ntamack
Romain Ntamack Patrick Derewiany - Patrick Derewiany

Pis, au final, c’est bien ces cinq dernières minutes contre l’Angleterre qu’il semble à chaque fois manquer aux Bleus de l’ère Galthié pour décrocher des titres, si l’on s’en réfère à la finale de la Coupe des Nations en décembre, avec ce vrai-faux essai d’Itoje qui sonna le glas des espoirs de grand chelem. Un manque de lucidité individuelle et de maîtrise collective finalement logique pour une équipe en construction mais qu’il s’agira désormais de corriger très vite...

Entre arrogance et confiance, un équilibre à trouver

Tout comme il s’agira de corriger, tiens, certaines attitudes. Car si l’arrogance des Français est un des travers qui nous est régulièrement reproché (le ton professoral parfois employé par Fabien Galthié cristallisant les critiques outre-Manche), difficile de leur donner tout à fait tort tant certains discours ont pu, dans la semaine, servir de levier de motivation aux joueurs écossais. Hasard ou pas, le manque de maîtrise dans l’approche du match avait déjà été une des causes de l’échec en Ecosse la saison dernière. Et l’histoire s’est, à ce titre, répétée d’une autre façon vendredi... Certes, la frontière entre la confiance en soi (indispensable à haut niveau) et l’arrogance se joue souvent sur un fil. Reste que nos petits Bleus n’ont rien gagné depuis onze ans et qu’en cela, il conviendra probablement à l’avenir de se présenter avec une communication un poil plus sobre avant les échéances déterminantes. L’affaire du fameux tweet de la « journée de la gaufre » assumé par la FFR n’étant jamais que le reflet de l’état d’esprit ambiant, dont les Bleus ont pris en pleine face le retour de bâton.

Toujours incapables d’enchaîner 3 gros matchs

Enfin, puisqu’il s’agit de revenir à des considérations plus techniques, le contexte de cette fin de Tournoi bouleversée par le « bubblegate » a permis de vérifier l’assertion selon laquelle le XV de France peine toujours à enchaîner trois prestations de haut niveau en trois semaines. Une faiblesse historique qu’un calendrier « classique » devrait permettre d’éviter lors du prochain Tournoi, mais qu’il s’agira malgré tout de gommer si les Bleus souhaitent s’adjuger le titre de champion du monde en 2023...

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