Abonnés

Lionel Beauxis : son tour de France en 7 étapes

Par Rugbyrama
  • Lionel Beauxis of Lyon during the Top 14 match between Racing 92 and Lyon OU at U Arena on October 6, 2018 in Nanterre, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)
    Lionel Beauxis of Lyon during the Top 14 match between Racing 92 and Lyon OU at U Arena on October 6, 2018 in Nanterre, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Lionel Beauxis s’est engagé pour une saison avec Béziers. Il va connaître son septième club professionnel. Un paradoxe pour un homme qui, au départ, possède un caractère très casanier. Il revient en sept étapes sur une carrière de près de 15 ans, qui l’aura consacré international à 24 sélections.

Lendemain de défaite. À 35 ans, Lionel Beauxis préfère une bonne balade avec son fils plutôt que d’avoir à se morfondre chez lui pour évacuer les frustrations d’une défaite face à un concurrent direct pour la qualification, Colomiers. Cette semaine, il a choisi de s’engager pour une saison avec Béziers. Ce sera son septième club. Le dernier ? « On ne sait pas. à mon âge, on prend saison après saison. » Un choix sportif. « Je ne joue plus pour l’argent, mais pour me faire plaisir. Je cherche encore les émotions qui appartiennent au joueur. J’avais des pistes au Japon, mais c’est trop tard... Je ne peux pas faire un choix égoïste, j’ai une vie de famille. Alors Béziers, c’est l’occasion de continuer à pratiquer ma passion, au moins encore une saison. Et puis, je vais y retrouver David Aucagne, avec qui j’avais débuté et qui sera mon coach. Le feeling a été bon. J’aime me décider tôt, mais jusqu’à la fin de la saison, je reste à 100 % un Oyoman. »

1. « Je pensais faire toute ma carrière à la Section »

Lionel Beauxis sous le maillot de la Section Paloise
Lionel Beauxis sous le maillot de la Section Paloise Nicolas Guyonnet / Icon Sport - Nicolas Guyonnet / Icon Sport

« La Section, c’est quelque part mon club. Je pensais y faire toute ma carrière, surtout que je suis d’un naturel très casanier. J’y découvre le monde professionnel. J’y ai beaucoup appris, j’étais le petit jeune au milieu de joueurs ultra-expérimentés, notamment à la charnière. Durant mes trois saisons en équipe première, j’avais soit Aucagne, soit Mercier, soit Quesada à l’ouverture. À la mêlée, c’était d’abord Philippe Carbonneau puis Laussucq. Tous m’ont apporté quelque chose. C’est une génération qui était beaucoup dans l’échange et le partage. Malheureusement, en 2006 Pau descend en Pro D2. Je suis contraint de trouver un autre club. J’étais prêt à rester, mais si je voulais pouvoir postuler plus haut, il fallait que je poursuive en Top 14. Je garde un excellent souvenir de ces années. La Section était une vraie famille. »

2. « Galthié m’a formé au jeu à la main »

Lionel Beauxis au Stade Français
Lionel Beauxis au Stade Français

« En quittant Pau, j’opte pour Paris et je découvre Fabien Galthié comme entraîneur. Il m’a appris à me servir de mes mains. J’étais un ouvreur quelque peu formaté au jeu au pied. À Paris, il m’a positionné plus près de la ligne d’avantage. J’ai l’impression d’y avoir beaucoup progressé. La première année, tout va très vite, on se retrouve champion de France, je fais mes débuts en équipe de France et me retrouve à la Coupe du monde (2007). Je dois faire face à une féroce concurrence car nous étions trois pour le seul poste d’ouvreur : David Skrela, Juan Hernandez et moi ! Que des internationaux. J’ai aimé la vie parisienne. L’anonymat des rugbymen, le côté atypique de ce club et de son président d’alors Max Guazzini. Nous étions ambitieux, notamment au début de mon aventure. Ensuite, on est un peu rentré dans le rang, on ne jouait plus la grande Coupe d’Europe et j’ai voulu partir en 2011. »

3. « Pas possible de dire non à Novès »

Lionel Beauxis évolue au Stade Toulousain de 2011 à 2014
Lionel Beauxis évolue au Stade Toulousain de 2011 à 2014 ALL - Manuel Blondeau / Icon Sport

« J’ai toujours voulu jouer à Toulouse, c’était l’un de mes objectifs. Le Stade, c’est le club qui te fait rêver quand tu es môme. Je ne voulais pas y aller trop jeune. J’avais peur de ne pas avoir le niveau rugbystique. Mais bon, quand Guy Novès t’appelle, tu ne peux pas lui dire non ! À Toulouse, j’ai découvert un autre rugby et un technicien des trois-quarts, Jean-Baptiste Elissalde, très compétent. Je pense que j’ai continué à grandir dans ma vie de rugbyman. Les deux premières années, je devais faire face à un Luke McAlister au sommet de son art, il me tirait vers le haut. Puis, mon épouse a eu ses soucis de santé avec les commotions et rugbystiquement, pour moi, c’était plus dur. J’ai eu besoin de changer d’horizon. Vincent Etcheto m’avait déjà sondé pendant ma deuxième année. Le feeling était passé entre nous. À la fin de mon contrat, je n’ai pas sollicité le Stade pour une prolongation, j’avais besoin de changer d’air. »

4. « Ma rencontre avec Etcheto, mes débuts à 30ans en espoirs »

Beauxis passe 3 saisons à l'UBB
Beauxis passe 3 saisons à l'UBB Icon Sport - Icon Sport

« Mon passage à Bordeaux reste paradoxal. C’est d’abord une rencontre avec Vincent Etcheto. J’adore l’homme et l’entraîneur. J’étais en totale confiance avec lui, et je me suis éclaté lors de ma première saison. Ma vie de famille aussi était géniale avec la naissance de mon fils, Tom. À l’intersaison, Vincent se fait virer et ensuite je ne suis plus entré dans les plans du coach, sans aucune explication. Je ne jouais plus, c’était le Néo-Zélandais Simon Hickey qui était le premier choix. J’ai été complètement écarté. J’ai alors demandé à jouer en espoirs, à 30 ans, pour retrouver le terrain. Et j’ai adoré. Mais je restais compétiteur.Alors quand j’ai appris, un jeudi, que Lyon cherchait un joker médical à l’ouverture, j’ai foncé. Et le dimanche suivant je faisais jouais avec le Lou. »

5. « Une concurrence saine avec Wisniewski »

Deux saisons avec le Lou Rugby pour Lionel Beauxis
Deux saisons avec le Lou Rugby pour Lionel Beauxis Icon Sport - Icon Sport

« Le Lou aura été déterminant dans ma carrière. Je devais rebondir puisque je sortais d’un échec à l’UBB et Pierre Mignoni mais aussi Kendrick Lynn (entraîneur chargé des trois-quarts), m’ont redonné confiance en moi. Le discours et les attentes étaient clairs et précis. J’ai rejoué rapidement et j’ai aussi pu faire mon retour en équipe de France. Jonathan Wisniewski nous a rejoints, il avait le même état d’esprit que moi. Nous étions tous les deux revanchards. La concurrence avec Jonathan a toujours été saine. À l’aube de ma dernière année de contrat, je voulais rester sur Lyon, il y a eu quelques discussions mais pas de proposition écrite. Or, Oyonnax me proposait deux ans plus une en option, mais avec une date butoir pour prendre la décision. Quand elle est arrivée, le Lou ne s’était pas positionné. J’ai signé pour le Haut-Bugey avec comme projet de retrouver le Top 14 rapidement. J’aime être sécurisé sur mon avenir assez tôt dans la saison.Je ne veux pas attendre afin de savoir ce que sera la suivante. »

6. « J’ai gagné un an à Oyonnax »

En 2019, il signe avec Oyonnax
En 2019, il signe avec Oyonnax Icon Sport - Icon Sport

« D’un côté, j’ai manqué de chance à « Oyo », car dès mon premier match en championnat, je me suis blessé à la voûte plantaire. Quatre mois « out ». Et pour ma reprise, la saison est stoppée en raison de la pandémie de Covid 19. D’une certaine manière, j’ai gagné un an. Mon corps a pu se régénérer. Ce club est très bien structuré et il ambitionne de retrouver le Top 14. Il le mérite. Je m’y suis intégré très vite. L’histoire sera courte, mais je n’ai aucun regret sur mon passage à Oyonnax. »

7. « Le plus beau des maillots »

Lionel Beauxis est sélectionné pour la première fois en équipe de France en 2007
Lionel Beauxis est sélectionné pour la première fois en équipe de France en 2007

« L’équipe de France représente le Graal, pour un rugbyman. C’est le plus beau des maillots. Avec cette tunique j’ai été champion du monde moins de 20 ans, disputé une Coupe du monde en France, mais aussi un ultime Tournoi des 6 Nations en 2018.
Les Bleus, quand ils t’appellent tu y vas en courant. Tu es comme un gamin... Je n’avais rien à perdre lors de mon retour, alors que sur ma première expérience tout est allé très vite. Peut-être trop. C’est toujours beaucoup de fierté et d’émotion d’être convoqué. Je crois que je l’ai plus apprécié à 32 ans, car j’étais devenu papa. »

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?