Bouthier libéré !

Même si son masque cachait une bonne partie de son visage, on avait aucun mal à deviner le large sourire que l’arrière montpelliérain dissimulait malgré lui derrière, au moment de se présenter en conférence de presse : « Ça fait du bien de retoucher du ballon, le porter, aider à mettre l’équipe dans l’avancée, même si y a encore à travailler, ça fait plaisir de faire des matches comme ça. Ce n’est que du bonheur », déclarait l’intéressé dont les yeux brûlaient à nouveau de mille feux. À nouveau ? Oui… car cette lueur a légèrement pâlit, ces derniers temps. Doublé par Brice Dulin dans la hiérarchie au poste d’arrière du XV de France, le Ciste a vécu la douloureuse expérience de ne pas disputer la moindre minute du dernier Tournoi. Une drôle de dégringolade pour celui qui, pas plus tard que l’année dernière, était l’une des révélations tricolores et avait cumulé cinq titularisations pour 384 minutes passées sur la pelouse… Mais face à cette frustration, l’arrière a préféré faire contre mauvaise fortune bon cœur : « L’équipe de France ? C’était un peu plus compliqué que la saison dernière. J’étais super content d’y être bien sûr. Mais il y en a qui aimerait être ma place. Sur la fin du Tournoi, ce sont des choix. J’ai un peu de regrets de ne pas avoir pu apporter, mais il faut être patient et un jour espérer que ça revienne. »

Objectif demi-finale

Vendredi soir, Anthony Bouthier n’a bien évidemment pas retrouvé le maillot de l’équipe de France. Mais il a retrouvé deux choses essentielles : le terrain, et surtout du plaisir. On l’a vu initié plusieurs belles relances, et être à la conclusion d’une combinaison d’envergure qui a totalement trompé la défense écossaise à la 43e minute : « C’est un lancement que nous avions prévu dans la semaine, on l’avait bien travaillé durant notre seule séance d’entraînement collectif. Être au bout, c’est anecdotique, mais cela fait vraiment plaisir de marquer sur une action que nous avons préparée. » Car les Héraultais s’étaient bien préparés à cette rencontre. Le décor avait été posé dès lundi, avec le choix fait par les joueurs de jouer à fond ce Challenge : « Nous étions ici avec « Fufu », racontait le capitaine Guilhem Guirado, et la discussion a été réglée en deux minutes trente ! Les leaders en avaient envie. »

Alors tout le MHR a embarqué dans cette aventure : « On a la chance d’être reversé en Challenge Cup après notre mauvaise entame en Coupe d’Europe, et la moindre des choses, c’est de jouer cette compétition à fond. Elle va nous permettre de hisser notre niveau de jeu. » Et l’ancien talonneur du XV de France de lister tous les petites lacunes restantes dans son équipe, bien que cette dernière a marqué son adversaire au fer rouge, notamment devant : « C’est bien mais nous devons faire encore mieux. Sur des sorties de camps, ces deux ballons perdus en touche, ces 16 pénalités concédées… C’est bien de gagner, mais on ne veut plus être à la merci de nos futurs adversaires. » Qu’on se le dise : le MHR, qui affrontera le week-end prochain les Italiens de Trévise (vainqueurs d’Agen) a basculé en mode « phases finales ».