Le prix du succès

Par Rugbyrama
  • De gauche à droite, Virimi Vakatawa, Grégory Alldritt, Antoine Dupont et Damian Penaud
    De gauche à droite, Virimi Vakatawa, Grégory Alldritt, Antoine Dupont et Damian Penaud Icon Sport - Icon Sport
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L'edito d'Emmanuel Massicard... Il faut se souvenir des promesses. Il y a un an et trois mois tout juste, Fabien Galthié enfila l’habit de sélectionneur du XV de France au prix d’une mise en scène poussée à l’extrême dans l’exercice de la communication : les quatre saisons qui mèneraient les Bleus jusqu’au titre de champion du monde en 2023 étaient programmées et même inscrites en lettres d’or sur la flèche temporelle du meilleur d’entre les techniciens français.

Face au vide béant laissé par l’ère Brunel, l’ancien demi de mêlée avait ainsi déroulé ses convictions : d’abord construire un état d’esprit et une équipe ; les succès suivraient ; et très vite, des titres. Juré, craché.

Deux 6 Nations plus tard, nous sommes presqu’au milieu du gué. Dans cette drôle de faille « covid » qui a contrarié le « plan Galthié ». Et qui a quasi brisé sa flèche. Résultat, malgré les succès dès l’aube et une main-d’œuvre ultraqualifiée, le XV de France demeure en quête d’un palmarès à même de légitimer tout notre petit monde.

Vous nous direz, il reste du temps. Vrai. Autant qu’il vient de s’en écouler. Mais pas sûr que le contexte à venir soit aussi favorable qu’il n’y paraît : toutes les nations porteront le désir de monter en puissance jusqu’à la Coupe du monde. Surtout, personne ne nous fera de cadeau et les Bleus vont très rapidement devenir des cibles idéales.

Le vrai bilan du sélectionneur s’inscrit entre une évidente montée en puissance et des rendez-vous décisifs manqués contre l’écosse et l’Angleterre (par deux fois). Des revers pour l’heure compensés par ce large élan populaire qui accompagne désormais les Bleus. « Galtoche » dit en faire sa fierté et son moteur. Mais l’opération séduction reste - et restera - accrochée aux résultats autant qu’aux hommes qui les portent.

Oui, le XV de France gagne plus souvent qu’il ne l’a fait ces dix dernières années mais il est surtout incarné par des joueurs d’exception qui font notre fierté : Dupont, Ntamack, Jalibert, Alldritt, Marchand, Vakatawa, Fickou et Dulin le ressuscité. Soignons-les. Vous connaissez la chanson : il n’y a pas de grande équipe sans grands joueurs…

Mais revenons au sujet et à Fabien Galthié. à mi-mandat, il vient de découvrir les premières difficultés liées à la covid et à son appréciation des contours de la bulle sanitaire. Jeudi, avec son sens de la provocation habituel, Vincent Moscato estimait sur RMC que le sélectionneur avait été « roué de coups ». Faux, mon cher. Il s’est juste retrouvé sous le feu d’une critique légitime quand le Tournoi des Bleus a été menacé par ses choix ou actes. Depuis, il est resté silencieux et a livré un service minimum lors de ses interventions à la télévision.

Gageons qu’il ne s’agisse d’une réaction épidermique, mal maîtrisée. Une posture défensive et une communication chaotique qui ne servent personne. Ni lui, ni les Bleus, ni le rugby. Or, pendant les deux ans qui viennent, le XV de France aura besoin de tout le monde pour monter en puissance et faire naître un très large élan populaire dans son sillage. Fabien Galthié, homme aux multiples facettes, ne pourra échapper à ses missions en dehors du terrain. Qu’il en soit convaincu. Et nous, pour notre part, serions prêts à jurer que le succès sera à ce prix, en 2023 !

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