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Racing, succès à la Pyrrhus

Par Arnaud BEURDELEY et Guillaume CYPRIEN
  • Teddy THOMAS of Racing 92 and Camille CHAT of Racing 92 during the Round of 16 Champions Cup match between Racing 92 and Edinburgh Rugby at Paris La Defense Arena on April 4, 2021 in Nanterre, France. (Photo by Matthieu Mirville/Icon Sport) - Paris La Defense Arena - Paris (France)
    Teddy THOMAS of Racing 92 and Camille CHAT of Racing 92 during the Round of 16 Champions Cup match between Racing 92 and Edinburgh Rugby at Paris La Defense Arena on April 4, 2021 in Nanterre, France. (Photo by Matthieu Mirville/Icon Sport) - Paris La Defense Arena - Paris (France) Icon Sport - Icon Sport
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Racing 92 Si le Racing 92 a fait honneur à son statut de grand d’Europe en laminant Edimbourg, le club des Hauts-de-Seine a subi de lourdes pertes dans la perspective de son quart de finale.

Le suspense n’aura duré que trois minutes. Tout juste le temps pour l’arbitre anglais Luke Pearson de vérifier à la vidéo un minuscule en-avant lui confirmant qu’il devait refuser l’essai du trois-quarts centre écossais James Johnstone. La suite ? Une simple démonstration de maîtrise et de puissance des Racingmen. Ce succès, les joueurs de Laurent Travers ont su le construire avec patience, sans jamais trembler. Camille Chat a ouvert la voie (26e), Maxime Machenaud l’a suivi (34e) après un geste encore décisif de Virimi Vakatawa. Une passe dont lui seul a le secret en direction de Jordan Joseph, Louis Dupichot se retrouvant au relais avant la conclusion du demi de mêlée international. Surtout, les joueurs de Laurent Travers n’ont jamais laissé l’opportunité aux « Scottish » de croire à un éventuel retour. Il y a bien eu ce tout petit temps faible juste avant la mi-temps. Sans conséquence, Hamish Watson, fraîchement élu meilleur joueur du Tournoi des 6 Nations, se retrouvant pris sur le dos par la tenaille ciel et blanc à l’instant de franchir la ligne d’essai. Tant et si bien qu’à la pause, le Racing avait déjà un pied en quart de finale (20-3).

De la casse à déplorer

En seconde période, les Franciliens ont poursuivi leur marche en avant. Tranquillement. Sans s’enflammer. Un exemple ? Un peu avant l’heure de jeu, ils ont préféré confier à Antoine Gibert, à la maturité surprenante dans cette rencontre, la responsabilité d’ajouter trois points pour s’assurer une avance un peu plus confortable. Avec une franche réussite (23-3, 57e). Et puis, à grands coups d’alternance, tout s’est enchaîné. Cinq essais inscrits en dix-sept minutes dont celui du pilier Guram Gogichashvili à la conclusion d’une action somptueuse où Gibert a montré sa précision sur une diagonale au pied pour Dupichot, avant que le ballon ne balaie toute la largeur du terrain avec, encore une fois, une passe sur un pas de Vakatawa (67e). Du bon, du beau rugby. Sans rien de clinquant, mais avec précision et efficacité. De quoi donner le sourire à Laurent Travers ? Pas franchement. « Je suis satisfait du contenu, mais ce n’est qu’un huitième de finale, a-t-il mollement répondu. Nous sommes contents de continuer l’aventure. Ce qui est important, c’est de vite basculer. » Justement, c’est là que le bât blesse.

Dans la perspective de son quart de finale, le Racing 92 a aussi beaucoup perdu sur cette rencontre. À commencer par son capitaine Henry Chavancy, sorti juste après le premier essai de la rencontre, probablement victime d’une luxation de l’épaule gauche qui devrait le tenir éloigné des terrains plusieurs semaines. Un premier coup dur. Et pour cause. En suivant, Dominic Bird a quitté la pelouse sur civière, victime d’une commotion. Virimi Vakatawa, lui aussi, a été remplacé, l’un de ses genoux le faisant souffrir. Pour Bernard Le Roux, plus de peur que de mal : « Ce n’était qu’une crampe », a juré Travers, avant de conclure la voix teintée de lassitude : « Ce sont des matchs à haute intensité. C’est ce qui provoque parfois les blessures. Nous sommes donc tristes pour notre capitaine. Tout le monde aura à cœur de faire ce qu’il faut pour le récompenser. »

Deux bizuths et un ancien à peine confirmé : l’option de composition en troisième ligne choisie par Laurent Travers, pour contenir les assauts écossais et soutenir ses propres offensives, n’avait pas vraiment fait la prime à l’expérience. Face au meilleur joueur du Tournoi des 6 Nations, Hamish Watson, et son compère de la troisième ligne d’Ecosse, Jamie Richie, face à ces deux internationaux tout juste auréolés d’un succès éclatant au Stade de France, ni Jordan Joseph, ni Ibrahim Diallo, n’avaient encore débuté la moindre opposition de Coupe d’Europe. Quatre-vingts minutes plus tard, l’un et l’autre ont donné entière satisfaction à côté de Baptiste Chouzenoux, le longiligne, propulsé homme de base sur ce huitième de finale. « Ils ont apporté leur insouciance et leur punch », a estimé Maxime Machenaud en conférence de presse, à propos des deux nouveaux capés tous les deux originaires de Sarcelles, qui ont profité des absences pour laisser leur pierre dans le jardin européen du Racing.

Toujours en place la semaine prochaine ?

Sans Wenceslas Lauret, toujours privé de match en raison de sa commotion cérébrale, et sans Antonie Claasen, le grand huit historique de Laurent Travers, que le manager avait décidé de laisser en tribune malgré son retour à la compétition la semaine dernière, le Racing 92 a déployé ses chevaux comme si de rien n’était. « Forcément, pendant la semaine, on a cherché un peu à canaliser leur énergie, pour qu’ils soient le plus performant possible sur le match, a commenté Camille Chat. Ça a fonctionné, visiblement. Ils sont jeunes, mais il n’y a aucun problème avec eux. Ils sont tellement au niveau. » Et si l’abattage d’Ibrahim Diallo n’est plus une surprise, tant il a imposé son style en Top 14 depuis le départ de la saison, la constance de Jordan Joseph sur ce premier match couperet qu’il disputait avec le Racing 92, est une chose assez nouvelle pour lui. Ce grand espoir du poste de troisième ligne centre a enfin donné à son jeu une dimension collective prégnante. « Jordan doit montrer qu’il est capable d’être dans la continuité. Il doit être constant et performant. Il a montré le talent qu’il a, et c’est important pour lui et pour l’équipe, l’a loué Laurent Travers. Quant à Ibrahim, il monte en gamme en augmentant son temps de jeu. C’est grâce à des matchs comme celui-ci qu’il va grandir sur les phases de replacement et de conquête. Lui aussi apprend comment il faut se comporter en termes de concentration. » Une seule question existentielle les concernant, à une semaine d’un quart de finale européen à disputer à l’extérieur : ont-ils suffisamment prouvé hier pour résister au retour probable de Wenceslas Lauret, et à la tentation permanente de Laurent Travers pour Antonie Claasen ?

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