Jean-Baptiste Lafond : « UBB-Racing, un match d'une faiblesse incroyable, un spectacle indigne »

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    Jean-Baptiste Lafond (ancien ailier du Racing 92) Fred Porcu / Icon Sport - Fred Porcu / Icon Sport
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L’ancien Racingman aux 37 sélections en équipe de France revient sur la piètre opposition, sans essai, que se sont livrée le Racing et l’UBB. Il déplore le maigre spectacle proposé et met en cause les nombreuses absences côté francilien.

Quel est votre premier sentiment sur cette rencontre entre l’Union Bordeaux-Bègles et le Racing 92 ?

Je dois dire la vérité ?

C’est mieux…

C’était un vrai match de merde : des pénalités dans tous les sens, des ballons tombés, aucun essai… J’ai vu un joueur de l’UBB vendanger un deux contre un quasiment sous les poteaux, Jalibert commettre un en-avant sur la ligne, aucune occasion d’essai pour le Racing. Un match d’une faiblesse incroyable pour un quart de finale de Champions Cup.

Les équipes étaient-elles trop tendues par l’enjeu ?

Il faut arrêter. Dans le Tournoi des 6 Nations, il n’y a pas moins d’enjeux et on se régale un peu plus. Aucune des deux équipes n’a montré l’envie de se découvrir.

Comment expliquez-vous la qualité très pauvre de cette rencontre ?

J’ai beau essayer de comprendre, je n’y arrive pas. La pelouse était magnifique, il ne pleuvait pas. OK, il y avait un peu de vent, mais bon. Ça n’explique pas les quinze, dix-huit ou vingt pénalités qu’il y a eu dans cette rencontre. D’habitude, des chiffres comme ceux-là, c’est pour un match disputé au mois de décembre, sous des trombes d’eau avec des rafales de vent à 120 kilomètres et des tonnes de boue à la place de pelouse. Sincèrement, c’était un spectacle indigne d’un tel match.

La victoire de l’UBB vous semble-t-elle logique ?

Non, pas forcément. J’ai vu deux équipes se neutraliser par leurs avants. Et l’une d’elles a gagné parce que l’autre a fait une faute et que son buteur a marqué trois points de plus. Ni plus, ni moins.

Rien ne vous a séduit dans cette rencontre ?

Franchement, non. Cette rencontre, c’était le spectacle de l’arbitrage vidéo. Les matchs ne durent plus quatre-vingts minutes mais deux heures. Les arbitres n’osent plus prendre de décision, n’osent plus assumer. Dans cette rencontre, la star, c’était clairement l’arbitre. On a vu que lui. En même temps, les joueurs l’ont bien mis en avant en ne faisant rien (rires). Pourtant, je suis un fervent défenseur de l’arbitrage vidéo. Pour moi, la vidéo, c’est se rapprocher de la vérité. Mais à outrance, c’est comme le foie, si tu en manges trop, tu fais une indigestion.

Avez-vous tout de même apprécié la performance de Mathieu Jalibert, qui a offert la victoire à son équipe sur une ultime pénalité de plus de cinquante mètres ?

C’est l’homme du match, mais il a aussi commis des erreurs. Juste avant de marquer la pénalité de la victoire, il a offert à Iribaren la pénalité de l’égalisation. Mais globalement, j’ai vu quand même un peu plus de tranchant dans la ligne de trois-quarts bordelaise. Plus de jus.

Le poids des absents a-t-il été trop lourd à porter pour le Racing 92 ?

Malgré tous les blessés, le Racing aurait pu quand même se qualifier. Mais bon… Sans Vakatawa, Zebo, Thomas ou encore Russell, on ne va pas se mentir, le Racing manque clairement de créativité et de solutions. Les entraîneurs ont beau parler de la méthode, répéter que "la star, c’est l’équipe", quand tu n’as pas les joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment, c’est quand même plus difficile. Ça s’est vérifié de manière assez cruelle. J’entends beaucoup de critiques sur Teddy Thomas, mais quand il est sur le terrain, il se passe toujours quelque chose. Il fait quelques différences, le garçon. Beale au milieu de terrain, ce n’est pas Vakatawa non plus. Et puis, j’ai eu l’impression que le Racing avait joué durant tout le match à 14 : je n’ai pas vu l’arrière (Boffelli, N.D.L.R.). Il était là ? Si oui, c’était Arsène Lupin ou l’homme invisible.

Avez-vous le sentiment que le Racing 92 avait fait le choix de changer de stratégie pour se réfugier sur un jeu minimaliste ?

Je ne sais pas mais le constat c’est qu’il n’y a eu aucun ballon réellement écarté. Je n’ai vu que des passes sèches avec Beale qui venait à hauteur. Seulement, il n’a pas la puissance ni la capacité à casser les plaquages de Vakatawa. Le Racing a fait beaucoup de jeu direct, de jeu à une passe, qui n’est pas le sien habituellement. Franchement, c’était un match des années 80.

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Les commentaires (1)
chercheur33 Il y a 3 années Le 12/04/2021 à 18:37

Entièrement d'accord avec Jean-Ba. Je me suis royalement fait ...
Et après ce plat indigeste on a eu droit a un brouet qui n'était guère meilleur. Un peu quand même ...
Qui a dit "Seule la victoire est jolie" ?