Des Bleues confiantes mais vigilantes

Cela fait quatre ans, que l’équipe de France n’a pas disputé une rencontre à élimination directe. Le dernier remonte à la Coupe du monde 2017, que les Bleus avaient achevé par une victoire en petite finale 31 à 23 face aux États-Unis. C’était déjà en Irlande et l’histoire s’achevait sur une note positive.

Ce samedi à 15 h 15 dans la banlieue dublinoise, ce match sera officiellement un match de poule, le dernier de ce groupe à 3 (on rappelle que ce Tournoi se dispute au format Coupe d’Automne des Nations), mais après que les deux équipes aient largement surpassé le pays de Galles, samedi ça passe ou ça casse. Le vainqueur ira en finale, avec un détail près, c’est qu’à la faveur d’un goal-average supérieur, le match nul profitera aux Tricolores. Petit aparté, attention au changement de chaîne, initialement prévue sur France 2, notre jeune et pleine d’avenir équipe de France se voit une nouvelle fois déclassée sur France 4, à cause des funérailles du Prince Philip en Angleterre.

Le carton d’audience sur la troisième chaîne du service public n’est pas assuré, une bonne partie du début de la rencontre sera en concurrence directe avec Castres - Toulouse et Clermont — Brive, quand plus d’un million de téléspectateurs visionnaient le premier match à sens unique contre les Galloises.

Un groupe plus étoffé

Fin de l’aparté retour au pré, en début de semaine, l’encadrement a dévoilé en début de semaine un groupe large de 36 joueuses qui finiront le Tournoi. Malheureusement trois joueuses ont dû déclarer forfait depuis (M. Menager, C. Ferer et R. Ait Lahbib) quand Lenaig Corson rétablit peu à peu son mollet. L’encadrement pourra également compter sur le renfort de 4 filles du VII (R. Menager, C. Drouin, C. Neisen et J. Ulutule). Des filles qui seront toutes titulaires sauf Romane Menager que le staff connaît bien.

Sur le papier la France est favorite, mais dans les propos, le staff, et c’est bien normal, se montre plutôt prudent. "C’est une équipe qui nous a fait sensation samedi, avec un bon alignement, une bonne mêlée, une forte troisième ligne. Derrière, elles ont récemment intégré beaucoup de filles du VII. On va jouer une grande équipe à l’extérieur. Le but est avant tout de faire une grande performance. Ensuite le résultat viendra s’il faut", affirme Stéphane Eymard l’entraîneur des arrières, avant de reprendre. "À l’image des Irlandais, c’est une équipe avec une possession difficile à déstabiliser. Ça ruck fort, avec beaucoup de jeu à une ou deux passes. Si on ne va pas les chercher, les agresser, elles vont imposer leur loi."

La France est une équipe joueuse, mais même si le temps s’annonce gris en Irlande, elle ne se reniera pas complètement. Il reprend : "On y va avec de l’ambition dans le jeu, ça ne veut pas dire jouer à la ba-balle. Le but c’est d’aller chercher les espaces le plus vite possible, et parfois il faut le faire avec le pied. Ça peut paraître un peu moins fun, mais il faut savoir le faire aussi." Comme souvent mais encore plus en Irlande, le succès passera avant tout par le combat d’avant. "Ce sont des Irlandaises, elles connaissent la pluie, elles ont certains gabarits plus costauds que nous. On a vu leur match, et c’est vrai que chez elles, tout commence devant", conclut la pilier Clara Joyeux.

Beaucoup de méfiance dans les propos donc, mais de l’assurance dans les choix. À l’image de la titularisation des septistes, ou du deuxième test pour la jeune Émilie Boulard, que le staff a préféré à Jessy Trémoulière qu’il connaît par cœur.