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Fickou, cas d’école

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Publié le Mis à jour
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L'édito d'Emmanuel Massicard... Vous connaissez le président du club de La Seyne, en Fédérale 1 ? Gaël Fickou, lui-même. 27 ans, 66 sélections, professionnel passé par Toulon, Toulouse et le Stade français. Bientôt Racingman.

Disons-le, il est rare de voir un joueur en exercice s’engager de la sorte, au chevet d’une structure amateur. Le trois-quarts centre de l’équipe de France fait figure d’exception et l’on se dit que le Seynois de naissance a son club sacrément bien accroché au cœur.

L’enfant de l’USS incarne ainsi une des valeurs sublimes que le monde du rugby aime tant à brandir à la face des autres sports : l’amour du maillot et l’attachement à son club de toujours. Personne ne l’enlèvera jamais à Gaël mais notre sport, lui, n’a plus de leçon à donner à quiconque viendrait lui rappeler la vitesse avec laquelle il a embrassé les dérives du professionnalisme.

Revers de la médaille, donc : en fin de semaine, quand son transfert du Stade français au Racing (en qualité de joker) a fuité à la veille du derby Racing - Stade français, Fickou est devenu l’exemple parfait du joueur qui jongle avec les contrats comme autant d’opportunités pour mener à bien son entreprise personnelle.

Lui en vouloir ? Possible, évidemment, pour qui place au-dessus de tout ce fameux lien au club et au maillot ; pour qui considère la passion et la notion d’aventure collective plus importantes que le confort de l’argent. Possible, oui. Mais très franchement, qu’aurais-je fait à sa place ? Euh, joker... Je suis trop vieux pour rejouer, trop cher pour Jacky Lorenzetti et trop lent pour que « Lolo » Travers rêve encore de moi.

La vraie question à se poser est ailleurs : si on l’accuse d’avance, Gaël Fickou est-il coupable ? Non. Croyez-nous, il n’est pas seul à porter la responsabilité de voir le Top 14 prendre des airs de marché aux bestiaux, avec tous ces maquignons qui guettent la bonne affaire.

La part de responsabilité pèse d’abord sur les dirigeants des clubs, qui tiennent les cordons de la bourse, et ceux de la Ligue, qui sont les gardiens des règlements. Fickou n’y est pour rien si l’on vient d’inventer, en pleine saison, une nouvelle fenêtre pour jokers venant contredire les opérations de com’ qui vantent régulièrement la fidélité aux clubs et aux supporters.

Les jokers du printemps fleurissent donc dans la course au titre ou dans la lutte pour le maintien, avec un amour du maillot tellement affirmé que leur garde-robe ressemble à une solderie. Et au milieu de la crise sanitaire, certains à l’image du Springbok Elton Jantjies changent même d’hémisphère pour une « pige » de quelques matchs. En l’occurrence, on touche au ridicule.

Les joueurs, aussi pragmatiques et peu regardants soient-ils, ne sont pas responsables des largesses d’un rugby pro français qui se plaît désormais à déréguler son propre marché. Il nous semble pourtant que le Top 14 avait trouvé son bonheur -celui des jeunes joueurs et du XV de France- en jouant les pères la rigueur sur les dossiers brûlants des Jiff et du salary cap. Les temps changent, mais gageons que notre rugby pro reviendra vite à plus de raison. Et qu’il tiendra jusqu’au bout ses promesses.

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