Le Top 14 face à une nouvelle crise de la Covid 19

C’était trop beau pour durer, sans doute. Jusqu’à la semaine passée, les quatorze clubs affichaient un notable 20 sur 20 : vingt matchs disputés après vingt journées pour tout le monde. Un vrai luxe en cette saison de pandémie. Aucun report n’était intervenu depuis la fin février et l’on pouvait enfin se projeter, comme si de rien n’était, sur le sprint final, que ce soit en haut ou en bas de tableau.

Puis, patatras. Le fébrile château de cartes s’est soudainement effondré. Avec quatre déprogrammations actées en quatre jours. De lundi à jeudi dernier, Montpellier-Toulon, Agen-Bordeaux-Bègles, Racing 92-Stade français puis Clermont-Brive ont été tour à tour reportés sine die. La 21e journée s’est donc limitée à trois affiches. En attendant, faute d’avoir des résulats à jour, le rugby français a ressorti boules de cristal et calculettes. Et si Toulon dominait Montpellier ? Et si Paris, avec un zéro pointé sur la pelouse de son voisin, se retrouvait sous la menace de la treizième place ? Personne ne le sait évidemment mais comment ne pas se perdre en conjectures, à six semaines seulement du dénouement de ce rocambolesque exercice ? Le classement se conjugue de nouveau au conditionnel. D’autant plus que le 22e acte risque aussi d’être impacté : Brive, à l’isolement jusqu’à vendredi, ne devrait pas pouvoir affronter le Stade rochelais ce samedi ; le Racing 92 et l’UBB pourraient aussi voir leur agenda encore bouleversé par une nouvelle vague de contamination.

d’inévitables matchs en semaine ?

En l’état, il est en tout cas impossible de dresser un véritable état des lieux des luttes pour la qualification et pour le maintien. Et les six semaines de phase régulière restantes vont devenir un véritable casse-tête organisationnel. Les seuls week-ends disponibles d’ici la 26e et dernière journée, les 4 et 5 juin, sont réservés aux épreuves européennes - avec les demi-finales les 31 avril et 1er-2 mai et les finales les 21-22 mai. Avec encore quatre clubs tricolores en lice, Toulouse, La Rochelle, Bordeaux-Bègles et Montpellier, les deux derniers ayant déjà une rencontre de retard au compteur.

Agen-Bordeaux-Bègles et Montpellier-Toulon pourraient se tenir le mardi 11 mai ou le week-end du 22, selon les résultats des derniers carrés continentaux. Le derby francilien est, de son côté, attendu le 1er mai. Mais des programmations en semaine paraissent plus que probables. Jusqu’au bout, décidément, cette saison n’aura ressemblé à aucune autre. Pour la complète équité et la limpidité, on attendra.