Reggiardo : « Je ne suis pas fier, j’ai honte »

Après la victoire contre Grenoble, une forme de confiance semblait apparaître au sein du groupe, mais la défaite contre Carcassonne a ramené tout le monde sur terre...
Le rugby n’a pas changé : quand vous ne mettez pas le minimum, à savoir le combat et l’envie collective... Nous avons été bouffés, Carcassonne nous a dominés dans l’agressivité. À partir de là, on peut me parler de conquête, de défense, de plaquages, mais la base du rugby c’est l’engagement, et on ne l’a pas respecté contre Carcassonne. On n’a pas respecté les fondamentaux du rugby, on n’a pas respecté le club, on ne s’est pas respecté nous-mêmes... Et le respect est une valeur qui me tient à cœur. Cette semaine va être dure, et ça va être ainsi jusqu’à la fin de saison.

Continuez...
Je ne connais pas 150 façons de faire : là on mérite de vivre une semaine de merde. Nous avons commis énormément d’erreurs, nous avons perdu des ballons, nous n’avons pas été bons en conquête, mais tout cela, c’est la conséquence du manque d’agressivité. Le premier plaquage offensif, c’est Charles Brousse qui le met à la 80e minute... On s’est dit des choses dans la semaine, puis avant le match, mais nous nous sommes mentis.

Provence Rugby est en balance entre la 14e et la 15e place, or il reste trois journées de championnat : comment aller chercher le maintien ?
Nous avons les armes, et nous l’avons montré à Colomiers et contre Grenoble. Maintenant il ne faut pas les laisser à la maison ou dans le vestiaire, il faut les utiliser... Ce qui va se passer entre Valence et Grenoble dimanche (N.D.L.R. la conférence s’est déroulée vendredi, après la rencontre) ? Qu’importe, ce qui compte c’est ce qu’il se passera au soir de la 30e journée. Là, il ne faudra pas que Provence Rugby soit 15e ou 16e. Nous avons un match difficile dans sept jours contre Rouen, puis un nouveau contre Montauban et rebelote à Aurillac. Il faut se préparer à des matchs très durs physiquement, mentalement...

Cette équipe est-elle prête à aller au combat ?
Il faudra une réaction de l’équipe contre Rouen. Mais je crois que le groupe est souvent dans la réaction... Vous savez, je ne suis pas fier, j’ai honte ce soir et j’espère que les joueurs ont le même sentiment de honte que moi. Quand on met un maillot de rugby, on doit montrer des choses différentes. Et je prends ma part de responsabilité : les mecs ne sont pas venus tout seuls sur le terrain. Il ne faut pas croire qu’ils sont venus me voir dans la semaine pour me dire, «moi je veux le 4», «moi le 5» et «moi le 2». Non, c’est moi qui leur ai donné ces numéros... J’ai dû me tromper, ne pas détecter certaines choses... On ne va pas faire une semaine à l’ancienne, parce que ce n’est pas comme ça que l’on travaille, mais on va faire une semaine sur les fondamentaux du rugby.

Pensez-vous vous être trompé dans la composition d’équipe ?
Après coup, c’est trop facile de vous dire que je me suis trompé... Quand j’ai fait cette composition, je voulais que l’équipe ait la maîtrise en première mi-temps et puisse accélérer le jeu en deuxième. Et je crois que nous avons été capables de l’accélérer en fin de match, le problème c’est que nous n’avons pas eu la maîtrise espérée avant... Je suis vraiment désolé pour le spectacle...