Toulouse, le monstre à 44 pattes

Par Vincent Bissonnet
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    Toulouse, le monstre à 44 pattes
Publié le Mis à jour
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Toulouse peut actuellement compter sur un paquet d'avants impressionnant par sa dimension physique et par la profondeur de son réservoir. Un atout de taille en vue des échéances du printemps.

Que n'a-t-on pas dit ou écrit sur le rugby des lignes arrières du Stade toulousain ces dernières années ? Les Kolbe, Dupont et compagnie, à la fois pétris de talents et d'audace, méritent amplement ces louanges. Dans un registre moins clinquant, le paquet d'avants rouge et noir évolue à un niveau de performance tout aussi impressionnant cette saison.
Ugo Mola lui avait rendu un vibrant hommage après leur démonstration de force sous la pluie d'Auvergne, il y a deux semaines, après avoir son grand huit avait poussé au supplice son homologue clermontois : « Je crois qu’il faut surtout rendre hommage à notre conquête, qui a été à la hauteur d’un quart de finale de Coupe d’Europe. On a l’habitude à Toulouse de louer nos trois-quarts, mais il faut aussi saluer le travail des avants quand ils viennent de sortir deux performances aussi énormes qu’au Munster et à Clermont. » Jean Bouilhou, l'entraîneur des avants, apprécie l'ouvrage à sa juste mesure : « Je suis très satisfait de ce que font les avants. Ils répondent plus qu'à nos attentes. Sur deux matchs, où pour le coup le caractère, l'esprit de combat, la solidarité et le sacrifice étaient essentiels, les joueurs se sont régalés : au Munster, équipe dont tout le monde connaît la valeur, et à Clermont, qui avait chèrement vendu sa peau. » Au-delà de l'impression de toute puissance laissée, des vingt-six essais à son actif (un tiers de l'équipe), des 93 % d'efficacité en mêlée (meilleur rendement du Top 14), ce pack se distingue avant tout par son homogénéité. À chaque poste devant, le Stade possède – au moins - trois titulaires en puissance : Baille, Castets et Neti à gauche ; les frères Marchand et Mauvaka au talonnage ; Faumuina, Aldegheri, Tafili à droite ; en deuxième ligne, aux côtés des frères Arnold, plus grande doublette de l'histoire à 4,16 m cumulés, l'éternel Tekori, le tonitruant Meafou, l'espoir Youyoutte et la belle surprise Flament amènent des solutions diverses et variées ; en troisième ligne, les références Elstadt et Cros sont épaulés par Placines et Miquel, parvenus à un niveau peut-être inattendu, Tolofua et le seigneur Kaino se partageant le numéro 8. Et on en oublie...

"Vingt-deux joueurs du même niveau"

Le tout donne un monstre à 44 pattes, sans égal sûrement en France. « On a vingt-deux joueurs devant qui sont quasiment du même niveau, décrit l'ancien troisième ligne. Il y a deux compétitions à jouer et l'on a envie de montrer toute la qualité de l'effectif du Stade toulousain. Les joueurs travaillent bien, on veut leur donner notre confiance. Si nos vingt-deux avants font de bons matchs, c'est moins problématique quand il y a des blessures pour faire des changements. » Les absences récentes d'Elstadt et des internationaux ont ainsi pu être régulièrement compensées ; dans le même ordre d'idée, cette abondance de biens permet de composer des bancs redoutables : « L'idée, c'est de faire notre cuisine en fonction des forces de l'adversaire. »
Cette force de frappe massive constitue un atout des plus précieux en vue de la double quête du printemps. Elle passe par un résultat positif face au Racing 92, afin de conforter la position de demi-finaliste en championnat. Samedi, après trois déplacements, les Rouge et Noir retrouvent leur pelouse, là où le 27 mars dernier, Montpellier les avait malmenés sur les bases. Jean Bouilhou s'en souvient : « Nous avions perdu huit ou neuf ballons dans les rucks. Ce secteur est un indice de votre capacité à vous engager dans un match. » Un douloureux souvenir comme une piqûre de rappel. Ça arrive même aux meilleurs.

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