Effets « rebond »

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L'édito d'Emmanuel Massicard... On nous annonçait l’enfer en début de saison, avant même les premières images des feuilletons. Par la force d’un virus alors sans variant(s), les madame Irma de service nous promettaient ainsi dès septembre d’avoir à vivre le Top 14 et la Pro D2 en version tronquée. Sans fin, comme la saison passée. De quoi donc rester sur notre… faim.

Passons sur le jeu de mots trop facile. Finalement, vous l’aurez vu, la saison s’est déroulée sans trop de heurts dans la programmation. En écrivant cela, on n’oublie pas le grand public, prié de rester à la maison. Et les amateurs, laissés pour compte et privés de tout. Les absents n’ont pas toujours tort et il faudra tendre la main aux sacrifiés du premier rang pour que notre sport retrouve sa grandeur.

À ce titre, la mésaventure de la Superleague du football est un message pour l’ensemble des sports professionnels : les acteurs (joueurs et supporters confondus) sont des joyaux qui doivent rester au cœur de toutes les aventures et de toutes les considérations. Fussent-elles économiques.

Fin du crochet et du débordement, retour à l’actu « rugby » pour constater les dégâts : la « Covid » a rattrapé notre discipline plus que toute autre, en France. Après l’explosion de la « bulle bleue » cet hiver, voilà donc les clubs qui dérouillent. On ne compte plus les matchs reportés en Top 14 ou en Pro D2, et l’on vit sous la menace des « forfaits » en Coupes d’Europe.

Pourquoi ? Comment ? Silence dans les rangs : attendez donc les conclusions de la prochaine enquête interne dont le rugby a le secret pour savoir si le virus frappe au petit bonheur la chance ou s’il a trouvé en ovalie des terrains prétendument favorables. On ironise ? Oui, mais à peine.

Constatons quand même les dégâts : alors qu’ils devraient s’apprêter à vivre le meilleur de leur saison, les clubs de Top 14 et de Pro D2 en sont à trembler devant l’incertitude qui gravite autour d’eux et finit par les ronger. Va-t-on jouer, ce week-end ? Pourra-t-on reporter l’ensemble des matchs en retard ou faudra-t-il en passer par des péréquations ? Puis, surtout, quand va-t-on finir la saison et verra-t-on les Boucliers ?

En posant de telles questions, on pense à Agen qui souffre depuis le début et qui fut relégué sans même avoir joué, samedi dernier… On pense à Bayonne, qui a vu sa spirale positive brisée par la Covid… On pense à Bordeaux et La Rochelle qui croisent les doigts pour ne pas tout perdre de leurs espoirs européens sur tapis vert… On pense à Toulouse, qui n’a jamais été aussi près du doublé… On pense à l’Usap, Biarritz, Vannes, Colomiers, « Oyo » et Grenoble qui doivent jouer leur avenir dans les semaines à venir et qui tentent de progresser dans un équilibre toujours plus fragile… On pense enfin à Béziers, Montauban, Mont-de-Marsan, Rouen, Aurillac, Provence, Valence et Soyaux qui, tels des acharnés, luttent pour se maintenir en D2.

Rarement le suspens ne nous est apparu aussi intense. Nous devions profiter jusqu’au bout de la grandeur de ces joutes et nous en sommes à croiser les doigts et à constater les évidences : nos calendriers qui débordent ne supportent pas le moindre grain de sel dans la programmation et il faut arrêter de s’en plaindre si l’on n’est pas déterminé à changer nos formules ; le rugby a toujours fait son charme de l’inattendu, tiré sa force de l’imprévisible, et là encore rien ne sert de pleurer sur le sort. Plutôt l’accepter. S’en nourrir pour mieux rebondir.

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