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Ces Bleues ont de l’avenir

  • Malgré la férocité défensive des Françaises parfaitement incarnée ici par Rose Bernadou (à gauche) et Marjorie Mayans (à droite), les Anglaises de Vickii Cornborough se sont imposées au forceps pour remporter leur troisième Tournoi des 6 Nations consécutif. 
    Malgré la férocité défensive des Françaises parfaitement incarnée ici par Rose Bernadou (à gauche) et Marjorie Mayans (à droite), les Anglaises de Vickii Cornborough se sont imposées au forceps pour remporter leur troisième Tournoi des 6 Nations consécutif.  PA Images / Icon Sport - PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Défaites d’un souffle, les joueuses d’Annick Hayraud ont encore poussé la première nation mondiale dans ses derniers retranchements. Ce qui laisse à penser que la roue va bientôt tourner.


 

Avec un si petit score, on pourrait croire que cette finale du Tournoi des 6 Nations féminin a été à l’image de toutes les autres finales que les hommes ont l’habitude de produire : souvent fermées, uniquement frontales et terriblement… ennuyeuses à regarder. Eh bien, détrompez-vous !

Le XV de France Féminin a fait honneur à son statut d’équipe offensive, mordante et ambitieuse. Bon dieu, que c’était bon ! Bon Dieu, que ça jouait ! Et bon Dieu que ça s’envoyait en défense et dans les rucks ! Il suffisait de voir les visages des joueuses, tous marqués par la fatigue et le combat pour réaliser l’intensité de la bataille dantesque qu’elles venaient de se livrer. Avec, malheureusement pour nous, Français, une nouvelle victoire anglaise à la clé.

????????? Hier, nos Bleues ont donné tout ce qu'elles avaient, mais elles se sont malheureusement inclinées en finale du @Womens6Nations. #XVdeFrance #NeFaisonsXV

Le compte rendu ?

— France Rugby (@FranceRugby) April 25, 2021


Les Anglaises, c’est un peu comme les All Blacks chez les garçons. Vous les oppressez, vous les étouffez, vous les dominez, vous pensez que vous allez gagner mais… à la fin, ce sont (presque) tout le temps elles qui gagnent. Avec cette nouvelle victoire, les joueuses du sélectionneur Simon Middleton font le grand huit : huit victoires de suite face à nos Tricolores ! Avouez que ça devient vraiment agaçant… Même si, sur les deux dernières confrontations, les Red Roses n’ont pas eu de quoi fanfaronner malgré cette longue série, tant elles ont senti le vent du boulet passer près de leurs couettes.
Souvenez-vous : en novembre dernier, les Bleues avaient été balayées à Grenoble, 33 à 10. Un score sans appel, mais qui augurait une révolte.

La semaine suivante, Marjorie Mayans et compagnie sautaient à la gorge des Anglaises, menant même 15 à 5 à la pause sur la pelouse de Twickenham. Les Red Roses n’avaient alors dû leur salut qu’à une pénalité de leur buteuse Emily Scarratt, passée à la… 83e minute du match ! Victoire 25 à 23, et allez… Samedi, la situation a été légèrement différente. Cette fois, les Bleues n’ont jamais mené au score. Mais qu’est-ce qu’elles ont dominé ! Surtout en première période, où les Françaises ont outrageusement dominé les Anglaises en conquête, et plus spécialement en mêlée fermée. Seulement, on ne vous apprendra pas qu’au rugby, dominer n’est pas gagner…

Ce qui leur manque encore

Les Red Roses n’ont jamais dominé la partie. Mais elles ont su marquer un essai quand elles ont eu l’occasion de le faire. Un essai tout en force, certes, marqué par leur tank Poppy Cleall juste avant la pause. Pas de quoi épater la galerie, donc, mais assez pour prendre l’avantage au score et ne plus le lâcher jusqu’à la fin, en profitant des (trop) nombreuses fautes de mains commises par les Françaises : « Sur le plan du jeu, il y a des choses très positives mais d’autres moins bonnes, notamment sur la deuxième mi-temps où nous n’avons pas bien joué au rugby. C’est ça, aujourd’hui, qui nous laisse beaucoup de déception », déplorait la sélectionneuse Annick Hayraud.

Alors, que manque-t-il encore à nos Bleues ? La mêlée ? Non. Pendant 80 minutes, le cinq de devant tricolore a mis le pack anglais au supplice. La touche ? Non plus. Face à l’un des meilleurs alignements au monde, les Françaises ont fait jeu égal. La défense ? Toujours pas. Souvent, les « Affamées » ont su défendre en avançant, comme elles l’avaient fait face au pays de Galles et à l’Irlande. Alors, quoi ? Du réalisme, déjà. Comme nous l’avons dit, les Tricolores ont fait des erreurs proches des lignes, alors qu’elles étaient en position de marquer. Le meilleur exemple est cet essai refusé à Emilie Boulard, après un superbe mouvement côté gauche avec des passes après contact de Caroline Drouin, puis Rose Bernadou pour Caroline Boujard. Quelques secondes plus tard, l’arrière jaillissait à l’intérieur de Romane Ménager, mais une demi-seconde trop tôt. En-avant. Idem pour d’autres pertes de balle en deuxième mi-temps.

????????? Hier, ça ne s’est pas joué à grand chose pour les Bleues en finale du @Womens6Nations. #ANGFRA #XVdeFrance #NeFaisonsXV

Le résumé ? pic.twitter.com/xvusZdUP7A

— France Rugby (@FranceRugby) April 25, 2021

Ensuite, les Tricolores manquent encore d’un peu de maîtrise, à l’image de cette dernière munition rendue au pied et à la hâte, alors qu’ils n’y avait plus que cinq minutes à jouer et un petit point d’écart au tableau d’affichage : « Quand il ne reste que quelques minutes, on sait très bien que nous n’avons pas le droit de leur offrir des ballons car elles vont le conserver avec leurs structures à deux ou trois joueuses pour le garder longtemps. On doit être plus réalistes et plus propres et ne pas leur donner ces occasions », confirmait la capitaine Gaëlle Hermet.

Bernadou, Fall et Boulard prennent date

Si les Bleues parviennent à résoudre ces problèmes, on veut bien parier notre salaire qu’elles auront une vraie chance de titre, l’année prochaine, au Mondial en Nouvelle-Zélande. Pour l’heure, le staff français possède une bonne base de travail : « On est vraiment en train de construire, ajoutait Hayraud. Il y a vraiment des choses intéressantes. Il nous manque encore un peu d’expérience collective. On a encore une saison pour progresser là-dessus. Néanmoins, plusieurs joueuses nous ont apporté une grande satisfaction et nous avons des garanties. »
La sélectionneuse n’a pas tort. Plusieurs jeunes joueuses sont de belles promesses. Pour rappel, la droitière Rose Bernadou, la deuxième ligne Madoussou Fall et l’arrière Emilie Boulard n’ont respectivement que cinq, neuf et trois sélections. Imaginez le niveau qu’elles pourront atteindre d’ici au Mondial… Pour élargir, on pourrait aussi citer la demi de mêlée Laure Sansus (21 capes), l’ailier Cyrielle Banet (18), et les septistes Caroline Drouin (18), Jade Ulutule (18) et Carla Neisen (20).

D’autant que les septistes vont encore progresser en disputant des tournois de très haut niveau. Voyez plutôt Romane Ménager : elle possédait déjà une dimension athlétique impressionnante, et son passage à VII l’a encore développée. Alors, quand on voit le niveau auquel évoluent encore les gardiennes de ce XV de France Féminin, telles que Safi N’Diaye (79 sélections), Marjorie Mayans (45) Gaëlle Hermet (35), Pauline Bourdon (34) ou Caroline Boujard (41), on se dit que cette jeune équipe de France a un bel avenir devant elle. Un avenir pavé de titres, et surtout de victoires contre ces maudites Anglaises qui ne paient rien pour attendre.

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