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À Toulouse, carton plein et cœur lourd en pensant à Huget

  • Huget, l’éclipse du soleil
    Huget, l’éclipse du soleil Midi Olympique
Publié le Mis à jour
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Le Stade l’a emporté avec le bonus sur son principal concurrent direct. Mais l’essentiel était malheureusement, ailleurs, avec la probable fin de carrière de Yoann Huget.

Rarement l’après-match d’une équipe gagnante avec bonus offensif n’aura paru aussi maussade, empreint de tristesse. Samedi, les Toulousains ont pourtant réalisé une opération comptable rêvée face à leur principal concurrent dans la qualification aux directes demi-finales : avec les cinq points empochés, ils relèguent à douze longueurs d’avance sur les Franciliens, quand bien même ces derniers comptent un match de moins. « Il fallait gagner pour prendre de l’air et avoir moins de pression sur les dernières échéances, résumait Laurent Thuéry. Mais le bonus était inespéré. » « Comptablement, la mission est accomplie mais le contenu n’est pas terrible, tempérait Maxime Médard. La première période n’était pas mal mais lors de la deuxième, l’équipe n’a pas réussi à mettre la main sur le ballon, le jeu n’était pas en place. » Le Stade peut remercier pour la énième fois un grand Antoine Dupont, auteur d’un essai et de percées tous azimuts. La précision de Romain Ntamack, l’impact d’Antoine Miquel, la justesse de Zack Holmes ou l’activité de ses talonneurs auront aussi permis aux Rouge et Noir de s’extirper du piège ciel et blanc. Mais samedi soir, un nom revenait sur toutes les lèvres et suscitait le dépit général : Yoann Huget. La carrière de l’ailier a probablement connu son dénouement, à la 35e minute. Après une action en bord de touche, l’international est resté de longues minutes au sol. « C’est pété », a rapidement annoncé l’intéressé, conscient de la nature de son mal, lancinant depuis des semaines : son tendon d’Achille.

« Ça a jeté un grand froid »

Huit minutes plus tôt, il avait inscrit son soixante et unième essai en Top 14. Comme un symbole. Jusqu’au bout, le natif de Pamiers a assumé son rôle avec brio. Samedi soir, il a sans nul doute tiré sa révérence avec ce coup du sort. « C’est terrible, il n’y a pas de…, réagissait, la gorge nouée, son partenaire de longue date, Maxime Médard. Quand tu arrives sur la fin, la blessure devient une hantise. On en est conscients. Nous avons passé des années ensemble à batailler avec le Stade et avec le XV de France... Quand tu vois ton pote par terre, c’est compliqué. » Et le numéro 15 de lancer ce vœu pieu : « J’espère qu’il va pouvoir rechausser les crampons et finir sa carrière sur un terrain. J’y crois, bien sûr que j’y crois. On verra bien ce que les examens vont donner. Ça n’avait pas l’air super, sur le coup. » Malheureusement, l’espoir était déjà réduit à peau de chagrin. Tout un club devait déjà commencer à se préparer à l’inévitable : Yoann Huget, figure locale avec ses onze saisons sur place, ne portera vraisemblablement plus le rouge et le noir. Comme il s’y était préparé depuis plusieurs semaines. « Je me dis : « Vas-y, prends du plaisir […]. » Je profite de chacune de ces rencontres, déclarait-il sur rugbyrama. fr, mi-avril. J’essaye d’emmagasiner un maximum de souvenirs. » Le dernier risque fort d’être cette affiche de la 22e journée.

Un crève-cœur pour tous ses partenaires : « On perd un membre fort de l’équipe et du vestiaire, soufflait Matthis Lebel. Ça va faire du mal, je suis très déçu, peiné pour lui. Ça a jeté un grand froid. On voulait profiter de lui car on savait que c’étaient ses derniers matchs. Finir une carrière si mémorable de cette façon, sans public, sur une blessure, ce n’est pas une bonne justice. » Les examens prévus ce lundi ajouteront le point final à tout ça. Le triste dénouement ne doit pas occulter le plus important : Yoann Huget restera un des meilleurs trois-quarts français de la décennie avec 62 sélections et 107 essais à son compteur. À travers ce malheur, son club trouvera une motivation supplémentaire à aller chercher le Bouclier. Comme il en rêvait : « Quand j’en parlais avec des Yannick Nyanga, Yannick Jauzion, Florian Fritz ou Max Médard, ils me confiaient que lorsque tu en gagnes un, tu veux en gagner deux. Je pensais que ça pouvait être une forme de lassitude, ils me répondaient : « Non, ce n’est jamais pareil. » Pour confirmer, je veux en remporter un deuxième. » Afin d’ajouter, malgré tout, une belle dernière ligne à son palmarès et à son histoire.

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