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Jean-Pierre Elissalde : « Je n’ai pas pleuré, mais… »

  • Jean Pierre ELISSALDE. Jean Pierre ELISSALDE.
    Jean Pierre ELISSALDE. Iconsport -
Publié le Mis à jour
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Tour à tour joueur et entraîneur du stade rochelais, la vie de jean-pierre elissalde se conjugue inévitablement avec celle du club maritime sur presque trois décennies.
dimanche, il était évidemment devant sa télévision pour suivre son club de cœur accéder à sa première finale de coupe d’europe.

Quelle a été votre émotion au coup de sifflet final de cette demi-finale ?

Je n’ai pas pleuré, mais… Vous savez, on ne monte pas l’Himalaya avec de l’émotion. On gravit les montagnes avec la force, l’intelligence, le courage. Très franchement, il n’y a rien de plus normal que de voir le Stade rochelais se qualifier pour cette finale de Champions Cup. Devant ma télé, j’essaie de rester un technicien.

Et le technicien que vous êtes n’a pas eu peur en début de rencontre ?

Le début de match ne m’a pas inquiété. Et je peux même vous jurer que je n’ai jamais tremblé. À aucun moment. Certes, il y a eu trois réceptions de renvois catastrophiques, mais sans conséquence. Il y a bien eu aussi cette multitude de fautes en tout début de rencontre qui a conduit au carton jaune de Liebenberg et à cet essai irlandais construit à base de petits tas. Mais je n’ai jamais senti les Rochelais en difficulté. Au contraire, j’ai vu de la maîtrise dans tous les secteurs de jeu.

Notamment en défense, non ?

C’est vrai, seulement nous avons contesté les ballons de façon un peu maladroite en début de rencontre, ce qui a coûté quelques pénalités. Ensuite, les joueurs se sont adaptés et ont retrouvé de l’efficacité. En défense, ce qui a fait la force de l’organisation rochelaise, c’est la faculté à gagner les duels, à avancer sur les plaquages. Je pense à des garçons comme Skelton et Alldritt, mais d’autres aussi. Et même en étant dominés dans la possession du ballon notamment en première mi-temps, ils n’ont jamais été mis en difficultés. J’ai trouvé les Irlandais en panne de solutions offensives.

Qu’est-ce qui a finalement fait la différence ?

Le fait du match, c’est la qualité de la paire de demis rochelais. Ils ont été parfaits. Kerr-Barlow a porté le ballon, créant du danger autour des rucks. West a su alterner entre les différentes formes de jeu et a superbement bien utilisé son pied. Ils ont pesé lourd sur le sort de la rencontre. À côté de Kerr-Barlow et West, les deux Irlandais, c’étaient des galopins. J’ai rarement vu un demi de mêlée (McGrath) peser aussi peu sur une rencontre. La dernière fois que j’ai vu un mec passer son temps à faire des passes, ce n’était pas un demi de mêlée, c’était un ramasseur de balle. Lui n’a jamais porté le ballon et ça a facilité la défense rochelaise. Franchement, sur cette rencontre, le Leinster n’a eu que son palmarès à opposer. Rien d’autre.

Avez-vous été surpris par la maîtrise rochelaise ?

Non, parce que cette équipe, même si elle n’avait pas l’expérience de ce genre de rendez-vous, joue très intelligemment depuis deux ans. Et aujourd’hui (dimanche, N.D.L.R.), elle a été parfaite. La différence s’est faite dans tous les secteurs de jeu. Même en mêlée, les Rochelais se sont montrés supérieurs. J’ai souvenir de cette première mêlée en début de seconde période où ils ont largement pris le dessus sur les Irlandais. Cette mêlée, c’est le chant du cygne pour le Leinster et le signe du bras de fer gagné pour le Stade. À tout dire, j’ai le sentiment que l’équipe la plus intelligente, la plus forte, celle qui avait le plus de solutions, celle qui était le mieux préparée physiquement, a gagné. Vous l’aurez compris, je suis vraiment sous le charme de l’intelligence technique, tactique et stratégique de cette équipe. Pour moi, cette victoire, c’est tout sauf une surprise.

Vous projetez-vous déjà sur la finale contre le Stade toulousain ?

Ce sera une autre histoire. Si la charnière rochelaise a largement pris le dessus sur son homologue irlandaise sur cette demi-finale, elle aura un autre défi face au Stade toulousain. Là-bas, il y a un facteur X qui s’appelle Antoine Dupont. C’est un garçon qui porte le ballon, qui pèse sur les défenses adverses, qui crée du danger autour des rucks, mais aussi au large ou à l’intérieur. Le duel de la charnière sera déterminant dans cette finale. Tout le contraire de cette demi-finale où il n’y a pas eu photo.

Vous êtes hors-jeu !

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