Montpellier en route pour Twickenham !

Cinq ans après la première qui l’a vu remporter le titre face aux Harlequins à Lyon (26-19), Montpellier tient sa deuxième finale de Challenge Cup ! Celle-ci se jouera le vendredi 21 mai prochain dans le somptueux temple du rugby anglais qu’est Twickenham, et opposera les Cistes à une nouvelle équipe anglaise, les Leicester Tigers qui se sont imposés contre l’Ulster dans l’autre demi-finale. Les Cistes la voulaient cette finale, ils l’ont eue. Mieux, ils ont acquis leur précieux sésame de haute lutte, aux dépens d’une équipe de Bath qui a clairement voulu gagner le match par KO, comme l’a montré l’entame fracassante signée par les hommes du deuxième ligne anglais Charlie Ewels.

Dès le coup d’envoi, des vagues noir et bleu ont déferlé sur la défense montpelliéraine, envoyant le talonneur Tom Dunn derrière la ligne dès la deuxième minute de jeu. Et ce fut ainsi pendant encore une bonne douzaine de minutes, le temps que le MHR reprenne son souffle (rappelons que les coéquipiers de Guilhem Guirado n’avaient pas disputé de match depuis trois semaines, avec deux rencontres reportées en raison du Covid) et mette enfin la main sur la balle. Et dès leurs premières initiatives de jeu, les Montpelliérains ont montré à leurs adversaires qu’ils ne se laisseraient pas intimider aussi facilement. Une pénalité vite jouée de Benoît Paillaugue, puis une feinte de passe et une percée d’Alex Lozowski donnaient rapidement le ton et renversaient la pression. À la 24e minute, Paillaugue (excellent samedi soir) tapait un superbe coup de pied par-dessus pour son ailier Vincent Rattez qui remettait à l’intérieur pour le flanker Yacouba Camara qui filait à l’essai. Simple, efficace, et bien réalisé. Montpellier avait renversé la table, et imposait désormais son jeu.
 

22 plaquages pour Willemse, 18 pour Vincent !

En deuxième mi-temps, les Anglais de Taulupe Faletau ont tout fait pour reprendre l’avantage, sans succès : à chaque fois, ils tombaient sur une défense ciste affamée qui se jetait dans leurs jambes. La défense fut ainsi le pilier de la victoire héraultaise au Recreation Ground : sur 214 plaquages tentés, les hommes de Guilhem Guirado n’en ont manqué que 12. Certains joueurs ont même terminé avec des statistiques impressionnantes, comme les internationaux Paul Willemse - élu à juste titre homme du match - avec 22 plaquages ou Arthur Vincent, qui fut la sentinelle des lignes arrières avec 18 plaquages réussis et deux ballons grattés. Même score pour Forletta, Guirado ou Bécognée, suivis de près par Van Rensburg et Verhaeghe (16 interventions). Mention spéciale pour ce dernier qui a également démoli l’alignement adverse en interceptant pas moins de quatre lancers en touche. Vous l’aurez compris, avec une telle solidarité et une telle conquête, les Héraultais ont une vraie chance de victoire dans trois semaines à Twickenham.

D’autant que samedi soir, les Cistes ont enfin assisté au retour à la compétition de leur ouvreur sud-africain sacré champion du monde au dernier Mondial, Handré Pollard. Avec ce retour, le MHR dispose maintenant de deux charnières de haut niveau : Paillaugue marche littéralement sur l’eau, Reinach est toujours aussi explosif, et Lozowski a enfin pris ses marques. Il ne manquerait plus que Pollard apporte sa science tactique pour que ce Montpellier-là devienne rapidement injouable…