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Guillon : « L'offre de Montpellier pour libérer Franck Azéma était insuffisante »

  • Le président de Clermont, Jean-Michel Guillon, ici aux côtés du président toulousain Didier Lacroix.
    Le président de Clermont, Jean-Michel Guillon, ici aux côtés du président toulousain Didier Lacroix. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le président de l'ASMCA Jean-Michel Guillon lève le voile sur les coulisses des négociations qui se poursuivent pour la libération de son entraîneur Franck Azéma, toujours en contacts avancés avec Montpellier.

Où en est la situation sur le dossier de la libération de Franck Azéma ?

Pour être clair : courant février, je reçois une demande officielle de la part de Franck pour résilier de façon anticipée son contrat. À partir de là, il y a une réponse du club qui lui est transmise début mars, qui prend acte de sa demande de rupture de contrat anticipée, mais qui met aussi en évidence aussi un certain nombre de conséquences financières pour le club. Quand un entraîneur part, un jeu de chaises musicales s'enclenche, ce qui a des conséquences financières. Dans la lettre que j'envoie à Franck, je lui précise que, selon le scénario, il pourrait y avoir une indemnisation à prendre en compte. Mais tout cela se fait dans l'échange, de façon raisonnable.

 

Quels sont ces scénarios ?

Ils sont liés aux cas de figure sur son départ. Le premier : celui abordé directement avec moi, quand il est venu me demander son départ : « je pars parce que besoin de prendre du recul. J'envisage peut-être année sabbatique ». Réponse club : au regard de ses états de service et de la relation saine que nous entretenons, il y a le préjudice du départ mais n'exigeons pas de dédommagement.

 

Ensuite ?

Deuxième hypothèse : il part pour une sélection nationale, quelle qu'elle soit. Là encore, nous sommes des gens raisonnables. S'il signe avec une sélection nationale, aucune indemnisation n'est demandée pour la résiliation de ses deux années encore au contrat. Troisième cas : Franck s'engage pour un club professionnel étranger et, dans ce cas-là, nous avons effectivement fixé une indemnité de réparation du préjudice subit.

 

Le quatrième cas, celui d'un club français, est celui qui va prioritairement nous intéresser...

Effectivement, puisque le nom de Montpellier a vite été associé à Franck. Dans le quatrième cas, celui où il s'engage pour un club professionnel français directement concurrent de l'ASM, donc en Top 14, l’indemnité est fixée sur la base des deux années de contrat qu'il lui restait à honorer.

 

Si Montpellier veut enrôler Franck Azéma, il lui faudra donc régler l'intégralité de ses salaires sur ses deux dernières années de contrat à l'ASM ?

Ce n'est pas aussi inflexible. Sur la somme, il y a toujours une négociation. On travaille de façon intelligente. On ne parle pas d'une indemnisation des deux années complètes. Mais il faut que la reconnaissance du préjudice soit faite.

 

À combien est fixée l’indemnité réclamée ?

Je ne répondrai pas. La question est aujourd'hui sensible, je ne ferai pas de commentaire. J'ai le plus grand respect pour Franck. Je ne tiens à mettre de l'huile sur le feu avec des déclarations intempestives.

 

Ces mécanismes de négociation sont courants dans le rugby professionnel. En revanche, ce sont souvent des situations qui se règlent rapidement. Pourquoi le dossier « Franck Azéma » traîne-t-il, depuis maintenant plus de deux mois ?

Je ne sais pas. Je m'en étonne aussi. Pour être tout à fait clair, nous avons reçu une proposition d’indemnités émanant effectivement de Montpellier, mais elle ne correspondait pas à la hauteur du préjudice que nous subissons. Nous leur avons répondu : « nous ne sommes pas à la hauteur de ce que nous souhaitons ». Depuis, nous voyons des communications se faire à ce sujet, un peu partout. Certaines nous étonnent...

 

Quel est le montant de l'offre montpelliéraine ?

Là encore, je ne répondrai pas. Disons simplement qu'elle était insuffisante, même pour se mettre autour d'une table et entamer une négociation.

 

Quand l'avez-vous reçue ?

Il y a environ trois semaines.

 

Soit au moment où Mohed Altrad déclarait à RMC qu'il n'avait « pas de contact particulier ni de négociation en cours avec l’ASM concernant Franck » ?

Exactement. C'est étonnant.

 

Traitez-vous directement avec le président Mohed Altrad ?

Non et certains se sont inquiétés qu'on ait demandé à passer par des conseils pour notre négociation. Parfois, on traite directement de président à président, c'est vrai. Ça m'est arrivé, malgré ma jeune expérience à ce poste. Sur ce dossier, nous avons effectivement jugé qu'un passage par des conseils permettrait une plus grande transparence.

 

Didier Bès et Bernard Goutta, qui font partie du « projet Azéma », ne devraient pas rester non plus à l'ASM. Cette fois, à l'initiative du club, alors qu'ils ont encore deux ans de contrat. Concrètement : la somme réclamée pour le départ de Franck Azéma devra-t-elle couvrir les indemnités qui seront versées à ses deux adjoints pour leur licenciement ?

Cela peut être le point d'entrée dans la négociation.

 

Peut-on imaginer que Franck Azéma demeure au club cet été, faute d'accord trouvé ?

Franck a résilié son contrat. Il ne sera plus là à partir de juillet.

 

Avez-vous été approché, le concernant, par d'autres clubs du Top 14 ?

Non, seulement Montpellier.

 

Craignez-vous que toutes ces incertitudes, qui durent autour du staff actuel, pèsent sur la fin de saison sportive du club ?

Notre position, Franck l'a entendue. Je ne peux que le saluer. On ne cherche pas à faire de l'argent sur son transfert. Et contrairement à certaines choses que j'ai pu lire ou entendre, nous sommes dans notre droit. Nous savons que Franck Azéma partira, qu'un autre entraîneur arrivera. On avance. L'incertitude n'est pas dans notre camp. Si la situation est tendue, ce n'est pas entre Clermont et Franck.

 

Et donc, cela peut-il impacter le sportif ?

Il y a toujours une crainte autour de ces situations, c'est évident. Mais je sais aussi qu'un certain nombre de clubs sont devenus champions de France avec quelques tourments, dans les semaines précédant leur sacre. Je suis nouveau à ce poste de président mais je me passionne pour le rugby depuis longtemps. Je sais que cette incertitude peut être un risque, mais elle peut aussi être une opportunité.

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