CO au cœur

  • Bastien GUILLEMIN of Castres and Wilfrid HOUNKPATIN of Castres and Mathieu BABILLOT of Castres celebrate during the Top 14 match between Castres and Lyon OU at Stade Pierre Fabre on May 7, 2021 in Castres, France. (Photo by Laurent Frezouls/Icon Sport) - Bastien GUILLEMIN - Mathieu BABILLOT - Wilfrid HOUNKPATIN - Stade Pierre Fabre - Castres (France)
    Bastien GUILLEMIN of Castres and Wilfrid HOUNKPATIN of Castres and Mathieu BABILLOT of Castres celebrate during the Top 14 match between Castres and Lyon OU at Stade Pierre Fabre on May 7, 2021 in Castres, France. (Photo by Laurent Frezouls/Icon Sport) - Bastien GUILLEMIN - Mathieu BABILLOT - Wilfrid HOUNKPATIN - Stade Pierre Fabre - Castres (France) Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

L'édito de Léo Faure... Il était beaucoup question de Castres, cette semaine. Parce que le CO, dans la plus grande tradition de la maison, s’excite soudain quand l’air s’embaume d’un parfum de phases finales approchantes. Ce club a cela dans sa génétique, cette exaltation quand viennent les matchs qui comptent. Là où d’autres tremblent et flanchent, Castres se durcit. Et cela se transmet, de génération en génération, d’un entraîneur à l’autre. L’institution est toujours plus forte que les hommes qui l’incarnent.

On connaît donc cette musique castraise par cœur. En 2013, les hommes du président Revol avaient été longtemps à la lutte pour sécuriser une qualification, avaient dû en passer par des barrages avant de renverser Clermont puis Toulon, les deux cadors de l’époque, pour s’adjuger le troisième titre de l’histoire du club.

L’année suivante, c’est encore par un trou de souris, fin comme un point de bonus arraché à Bayonne à la dernière journée, qu’ils avaient décroché la sixième place qualificative. Un petit miracle qui les amènerait jusqu’en finale, culbutant au passage Clermont à Michelin et le Montpellier de Galthié à Lille, en demi-finale.

2018, bis repetita. Une sixième place validée en bout de course, puis le retour de David suppliciant les Goliaths : Toulouse à Wallon, le Racing à Lyon en demi-finale et Montpellier en finale, au Stade de France, passaient au rotofil tarnais. Les trois adversaires étaient mieux armés, constellés de stars et programmés pour le titre. Mais ils n’avaient pas le quart du cœur du CO. Question d’identité. En rugby plus encore, c’est central.

Castres peut-il refaire le coup en 2021 ? Rien n’est joué, mais le simple fait de se poser la question, à trois journées du terme, est déjà un petit miracle dont les Tarnais ont fait leur marque de fabrique : des hivers chaotiques, des fins de saison en trombe et bientôt le costume surprise d’épouvantail des phases finales sur les épaules.

Encore une fois, il ne fera pas bon croiser ce CO, s’il venait à se qualifier. Cette équipe ne semblerait jamais armée pour gagner un championnat en contrôle continu, jugé à la seule lumière des phases régulières. Elle possède en revanche tout ce qui fait la différence dans des matchs couperets : un cœur énorme au combat, une solidarité admirable, l’idée qu’un titre est un destin collectif plutôt qu’individuel et, au milieu, quelques joueurs frénétiques à l’idée de victoire.

Kockott et Combezou, à eux deux, personnifient tout cela. Le premier, qui nous accorde ici un long entretien, est attachant au civil et horripilant au turbin. Mais il a prouvé maintes fois qu’il n’était jamais aussi fort que quand les matchs comptaient double.

Le second, récompensé cette semaine d’un Oscar Midi Olympique, est une incarnation de cette âme du CO. Une simplicité humaine qui l’honore et le détache du rugby professionnel, dans ce qu’il a de plus hautain ; une abnégation rare au combat, une certaine intelligence de vie qu’on n’apprend pas dans les centres de formation et cet esprit de compétition parfois démesuré, irrationnel mais qui fait la marque des grands champions.

« Nous sommes des compétiteurs », répètent en boucle tous les joueurs pros du monde, à longueur de conférences de presse lénifiantes, pour justifier tout et n’importe quoi. Scoop : c’est faux. Ils ne sont pas tous des compétiteurs, obnubilés par la gagne et prêts à tous les sacrifices pour l’atteindre. Deuxième scoop : les cadres du CO, eux, sont de vrais compétiteurs. Cela devrait suffire à éveiller la méfiance de tous leurs adversaires.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?