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Ruiz, Serin et le risque d’une vidéo sur commande

  • Baptiste SERIN of Toulon during the Top 14 match between Clermont and Toulon at Stade Marcel Michelin on May 15, 2021 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Stade Marcel Michelin - Clermont Ferrand (France)
    Baptiste SERIN of Toulon during the Top 14 match between Clermont and Toulon at Stade Marcel Michelin on May 15, 2021 in Clermont-Ferrand, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Stade Marcel Michelin - Clermont Ferrand (France) Icon Sport - Icon Sport
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Juste avant la mi-temps, le match entre Clermont et Toulon a été marqué par un recours de l’arbitre Alexadre Ruiz à la vidéo après une requête du capitaine varois Baptiste Serin. Jeu Dangereux.

A-t-on assisté, samedi soir à Clermont, au premier « captain challenge » informel de l’histoire du Top 14 ? Difficile de répondre par la négative. Rappel des faits : juste avant la pause, les Toulonnais bénéficiaient d’une pénalité bien placée, sous les poteaux clermontois. Insuffisant toutefois aux yeux de leur capitaine Baptiste Serin, qui se plaignait avec le sourire auprès de l’arbitre M Ruiz avoir été victime d’une «faute cynique» de la part de Sébastien Vahaamahina, qui méritait quelque chose de plus. C’est alors que «pour réagir positivement» à la demande du demi de mêlée international, M. Ruiz fit appel à la vidéo, à la stupeur du banc clermontois qui ne put que constater que la requête de Serin n’était pas infondée. Et déboucha bien sur un carton jaune contre Vahaamahina.

Justice a été rendue, donc. « Sur le fond, la bonne décision a été prise et c’est le plus important » nous confirmait d’ailleurs, ce dimanche, Jérôme Garcès, manager des arbitres professionnels. « La faute est réelle, elle est délibérée. C’est pénalité et carton jaune. Il faut se positionner dans le cas de figure inverse : si Alexandre (Ruiz) refuse d’appeler la vidéo, que les ralentis arrivent ensuite et qu’on voit qu’il s’est trompé, la polémique aurait été dans l’autre sens. »

Problème, toutefois : pareil précédent ne risque-t-il pas de créer des problèmes en cascade sur les terrains et une belle cacophonie, à deux petites journées des phases finales et d’une fin de championnat hyper serrée ? Interrogé sur l’attitude de son demi de mêlée, Patrice Collazo choisit sagement de botter en touche. «Pour le côtoyer depuis de longues années sur le circuit, je peux vous dire que s’il y a bien un arbitre en Top 14 qui ne se laisse pas influencer, c’est bien M. Ruiz. Il n’a pas besoin qu’on le lui demande pour prendre la vidéo.»  Son vis-à-vis Franck Azéma se montrait de son côté plus loquace, qui n’hésita pas à mettre des mots sur la décision de l’arbitre central tout en demeurant d’un beau fair-play, évidemment plus facile à dans le costume du vainqueur. «M. Ruiz s’est laissé influencer par un joueur international, c’est aussi simple que ça. Baptiste Serin a joué de son aura et de son emprise pour avoir de l’influence sur la prise de décision de M. Ruiz, on ne peut pas lui en vouloir. Ça semble juste normal et humain, qu’il s’agisse de la part de Baptiste Serin ou de celle de l’arbitre. À un moment donné, on est toujours influencé, c’est comme ça.»

Garcès: «Un problème de communication»

A ce sujet, Jérôme Garcès livre, lui, une autre analyse : « C’est un problème de communication, plutôt que de décision. Des faits similaires arrivent régulièrement, au cours de la saison. Seulement, en général, l’arbitre cherche à gagner du temps avec le joueur, le temps que les ralentis arrivent jusqu’à son assistant vidéo. Ensuite, s’il y a effectivement matière à modifier la sanction, l’arbitre vidéo alerte son arbitre central qui va vérifier les images. » Et de poursuivre : « dans le cas qui nous intéresse, la faute est clairement délibérée et Alexandre (Ruiz) aurait été alerté quand les ralentis seraient arrivés. Qu’importe les réclamations du joueur, l’issue aurait été la même. Sur la communication, il aurait certainement pu mieux faire. Mais j’y reviens : il a pris la bonne décision. C’est le plus important. »

Le hic ? Il est que la complainte de Serin pourrait faire jurisprudence. Dès samedi soir à Michelin, en plusieurs occasions lors de la deuxième mi-temps, on entendit (huis clos oblige…) les joueurs et leurs bancs réclamer à peu près tout et n’importe quoi, les Clermontois parvenant même - à force de cris - à changer le sens d’une introduction en mêlée après un en-avant toulonnais en touche non décelé dans un premier temps. Si bien que l’on peut légitimement craindre de belles polémiques en vue des phases finales, si d’aventure les arbitres ne mettent pas un rapide hola à ces réclamations intempestives...

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