Alexis Driollet Manager de Domont (Fédérale 2) : « C’est une usine à gaz, qui créera des injustices »

Par Propos recueillis par Guillaume Cyprien.
  • Alexis DRIOLLET Alexis DRIOLLET
    Alexis DRIOLLET - Jack Robert / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Ce projet de réforme me laisse sans voix. Je ne vois pas quel aspect positif nous allons trouver là-dedans. Le rugby veut donc se rajouter une division vers le haut niveau ?

C’est une usine à gaz. Il n’y a que nous pour faire des choses comme ça. On critique souvent le football français sur certains aspects de sa pratique, mais on ferait bien de s’en inspirer un peu de temps à autre. Au foot, d’année en année, quand tu es premier, tu montes. Et la pyramide des compétitions n’est pas bouleversée sans cesse. Nous, on fait ce qui nous arrange en permanence, et ça, c’est bien le rugby d’antan, celui dont il faudrait se couper des restes de tradition. Alors que va nous apporter cette nouvelle organisation ? Pour ceux qui ont les moyens, c’est parfait. Le chemin est toujours un peu mieux balisé. Mais pour les projets qui reposent sur des équilibres plus incertains, ce projet de rajouter une division n’est qu’un obstacle de plus. Nous, à Domont, nous avons construit un projet très, très ambitieux. Nous voulons devenir la tête de gondole du Val d’Oise. Nous allons faire rentrer au club un publicitaire bien connu de la place de Paris. Et je suis en train de faire jouer mon amitié avec Rory Teague pour le faire venir en tant que manager.

L’ancien manager de Bordeaux-Bègles en Top 14 (il avait été l’adjoint de Jacques Brunel à Bordeaux avant de le remplacer au moment de la nomination de Brunel à la tête du quinze de France, N.D.L.R.) qui deviendrait manager d’un club de Fédérale 2, c’est un projet solide sur le plan sportif ! Lui est très motivé. Il a des propositions au Japon mais il préférait s’investir chez nous. Avec nos dirigeants, nous avons rencontré des sénateurs et des députés pour leur expliquer nos intentions. Nous leur avons dit que nous souhaitions aller vers le Pro D2. Quand je vous dis que vous avons un gros projet, ce n’est pas une plaisanterie. C’est difficile quand vous êtes en Fédérale 2 de vendre un projet vers le Pro D2. Hé bien, on vient de nous rajouter une division intermédiaire ! C’est bien le rugby français ça : se poser dix mille questions pour faire des choses qui ne sont pas efficaces. Allez trouver des sponsors avec ça ! Nous sommes en discussion avec de très gros partenaires en ce moment. Que dois-je leur expliquer ? Que ce que je leur ai dit n’est plus valable, qu’il faut rajouter une difficulté ? Je trouve ce projet tout simplement injuste.
 

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