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Pas deux fois pour les Oyomen !

Par Jean-Pierre DUNAND
  • Vainqueurs de Colomiers, les Oyomen de Phœnix Battye iront défier Perpignan en demi-finale.
    Vainqueurs de Colomiers, les Oyomen de Phœnix Battye iront défier Perpignan en demi-finale. Jean-François Basset - Jean-François Basset
Publié le Mis à jour
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Échaudés par des expériences antérieures les Oyomen ont affiché une maîtrise qui a fait défaut aux Columérins.

Les échecs, les revers façonnent l’expérience. Samedi, à l’issue du barrage disputé dans l’Ain, Julien Sarraute l’entraîneur columérin, a su dépasser tout sentiment de déception pour mettre en avant ce postulat : « Ce qu’il faut retenir avant tout c’est l’aventure humaine que nous venons de partager, en ayant traversé des moments difficiles au cours des derniers jours. Je suis convaincu qu’elle nous servira dans le futur. Dans notre groupe, des jeunes joueurs n’avaient jamais disputé de telles rencontres. Tout cela viendra enrichir leur expérience. » Se nourrir de l’expérience, c’est aussi ce qui a guidé les Oyomen. Perdre une rencontre de phase finale à domicile, ils l’avaient déjà fait, il y a deux ans, en demi-finale face à Bayonne. Perdre à Mathon face à Colomiers, ils l’avaient également déjà fait, pas plus tard qu’il y a deux mois. Pas deux fois !

À la veille du duel, Thibault Lassalle en avait clairement planté les enjeux : « Mardi, soit nous nous retrouverons autour d’un barbecue pour fêter la fin de saison, soit nous serons à l’entraînement pour préparer le match à Perpignan. À nous de savoir ce que nous voulons. » Le propos de l’un des leaders du groupe ne traduisait-il pas par anticipation le pragmatisme à partir duquel les Oyomen ont construit leur succès.

L’explication tient à en écouter Julien Sarraute : « Peut-être ce match était-il au-dessus de notre potentiel même si peu d’équipes auraient fait ce que nous avons fait dans les conditions de préparation que nous avons connues. Mais ce qui est certain est que sur plusieurs actions qui auraient dû nous permettre de scorer nous nous sommes trompés. » L’arrière Thomas Girard abonde : « Nous avons eu des opportunités, sans parvenir à les saisir en raison de trop nombreuses scories dans notre jeu. » Il s’avance même sur le terrain de la comparaison : « En première période, sans jamais venir jouer dans notre camp, Oyonnax inscrit 12 points. » L’analyse ramène à la relativité de l’écart creusé à la pause par les Columérins et soulignée par Yohan Le Bourhis « nous sommes rentrés aux vestiaires en étant menés mais en restant confiants ».

Une qualification attendue

C’est peut-être à ce moment-là, sous les tribunes de Mathon, que le match a basculé. « Je suis sorti du vestiaire confiant, en ayant entendu ce que je souhaitais entendre. Il y a très longtemps que je n’avais pas à ce point ressenti le caractère de notre groupe », confie le président Thierry Emin, témoin d’un discours qui n’a fait qu’ancrer les Oyomen dans leurs convictions. De l’autre côté des cloisons la pause n’a pas eu les mêmes effets. Elle n’a pas suffi à chasser les doutes allumés par une fin de mi-temps au scénario catastrophe avec la blessure de Jules Soulan, le futur oyonnaxien, qui jusqu’alors avait conduit en chef d’orchestre la belle partition columérine, mais aussi avec le carton jaune écopé par Thomas Girard. Le retour sur la pelouse marqua ainsi un changement radical.

Colomiers avait mis 40 minutes pour s’octroyer un avantage de 7 points. Il fut gommé après cinq minutes de jeu en seconde période, sur un essai de Benjamin Fall, puis aussi vite inversé du fait de l’indiscipline columérine. Plus encore que le combat, la maîtrise s’avéra en définitive être la clé de ce barrage. « Après la blessure de Jules Soulan non seulement nous n’avons pas su nous réorganiser mais en plus nous nous retrouvons à 14. C’est là que tout bascule », confirme Julien Sarraute. Là où Colomiers venait de perdre le fil de son match, Oyonnax, au nom de l’expérience, déroula celui d’un plan de jeu appliqué et efficace, à défaut d’être spectaculaire, avec au final, pour avoir su ne pas reconduire deux fois les mêmes erreurs, la récompense de la qualification attendue.

Au-delà du jeu, des enjeux, du résultat, comment faire abstraction du contexte d’un barrage marquant le retour des spectateurs dans le stade. « J’ai fait le plein d’énergie. C’est tellement revitalisant de voir des gens heureux », appréciait Thierry Emin, en écho au trait d’humour de Phœnix Battye « à un moment j’ai été tenté de demander à l’arbitre d’annoncer pus fort les commandements, on n’était plus habitué à entendre le public ». Dans cette présence retrouvée, Yohan Le Bourhis et les Oyomen ont puisé une source supplémentaire de motivation « quand nous sommes arrivés au stade et que nous avons vu la haie d’honneur des supporters l’excitation, le stress sont montés d’un cran. Nous voulions leur faire plaisir ». C’est aussi cela la phase finale et Oyonnax, en jouant de son expérience, a gagné le droit d’y poursuivre son chemin.

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