Abonnés

Perpignan - Oyonnax : la guerre des mondes

Par Nicolas ZANARDI
  • Brillants durant la phase régulière et sortis premiers de la poule unique, les Perpignanais de Sadek Deghmache auront les faveurs du pronostic face à Oyonnax. Mais attention, les Oyomen de Bilel Taieb ne sont pas pour autant à court d'arguments.
    Brillants durant la phase régulière et sortis premiers de la poule unique, les Perpignanais de Sadek Deghmache auront les faveurs du pronostic face à Oyonnax. Mais attention, les Oyomen de Bilel Taieb ne sont pas pour autant à court d'arguments. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
Partager :

Entre des catalans qui n’aiment rien tant que bomber fièrement le torse et des jurassiens qui ont fait du silence et de l’humilité leurs vertus cardinales, ce sont bien deux façons de vivre et appréhender le rugby qui s’opposeront sur la pelouse d’aimé-giral. un affrontement dans lequel le principal adversaire de l’usap ne sera probablement nul autre qu’elle-même…

Trente matchs, càgum déu ! Trente journées, 2400 minutes, pendant lesquelles Perpignan a caracolé au firmament de cette pro D2, empochant 24 victoires et une légitime première place 8 points devant son dauphin vannetais. Meilleure attaque avec 821 points et 89 essais marqués, meilleure défense avec 504 points encaissés dont seulement 42 essais, l’Usap n’a rien laissé à personne tout au long de cet exercice 2020-2021, comme délestée des mauvaises ondes qu’elle pouvait parfois encore ressentir la saison dernière. Que l’on soit bien clair : si le rugby était une science exacte, les hommes de Christian Lanta et Patrick Arlettaz ne devraient rien avoir à craindre de cette phalange oyonnaxienne à qui ils semblent clairement supérieurs, qui plus est après avoir profité du précédent week-end pour refaire le plein en énergie et en influx. Las, les Catalans savent bien que la mention très bien au contrôle continu n’est d’aucun secours le jours de l’examen final et qu’à ce titre, cette demi-finale a tout du parfait piège.

Parce que les Oyonnaxiens, revenus d’entre les morts face à Colomiers et désormais délestés de toute pression, n’auront strictement rien à perdre sur la pelouse d’Aimé-Giral. Parce que ces derniers joueront rien moins que le match de leur vie en Catalogne et que, si la phalange de Joe El Abd demeure parfois brute de décoffrage en matière de rugby pur, elle possède des vertus de courage et de pugnacité supérieures à peut-être toutes les phalanges de Pro D2 en déplacement, la meilleure preuve en demeurant ces huit rencontres remportées hors de leurs bases cette saison (auxquelles on peut aussi ajouter deux résultats nuls), meilleur total de la division. Comme si les Oyomen et leur jeu si structuré se plaisaient davantage sur l’herbe plus verte et grasse des terrains d’ailleurs, plutôt que sur leur pelouse synthétique de Charles-Mathon où la flèche Melvyn Jaminet les fit tourner en bourrique au cœur de l’hiver…

Choc des cultures

Le souvenir de cette victoire (28-35) qui constitua probablement un des tournants de la saison des deux équipes ? Il trottera probablement dans un coin des esprits, assurant qu’on le veuille ou non aux Catalans un ascendant psychologique sur leurs adversaires, bien conscients qu’ils devront peut-être davantage chercher de s’opposer au jeu de Perpignan plutôt que d’imposer le leur. Il s’agira d’ailleurs là l’un des aspects les plus intéressants de cette rencontre (lire ci-contre), l’opposition de styles apparaissant pratiquement totale entre les deux clubs. Qu’il s’agisse du rugby pratiqué, bien sûr, mais aussi à l’évidence au niveau de l’histoire et du palmarès des deux institutions, ou même du caractère global des Catalans qui n’aiment rien tant que bomber le torse, montrer des muscles et jouer l’intimidation, face à des Jurassiens qui ont érigé le silence, l’humilité et le travail comme les vertus cardinales non seulement d’un club, mais de toute une région… Un choc des cultures, une guerre des mondes, qui se prolongera durant les 80 minutes d’une confrontation sans concession, où il s’agira rien moins que d’imposer, au-delà d’une philosophie de jeu, une certaine manière d’être et de vivre le rugby.

Pression populaire

À ce titre ? Au-delà d’Oyonnax, le principal adversaire de l’Usap sera probablement elle-même. Car si le pilier Davit Kubriashvili, touché au biceps, ne pourra malheureusement pas être de la partie, c’est un groupe pratiquement au complet et renforcé par les retours de Jaminet, Fernandez, Deghmache et Bachelier qui aura le bonheur de préparer "sa" demi-finale. Une position de force qu’il s’agira d’assumer sans se laisser endormir, loin de la pression populaire que les matchs à huis clos avaient eu le mérite d’atténuer durant la phase régulière. Sauf que là, au-delà des 1 000 privilégiés qui auront la chance de garnir les travées d’Aimé-Giral pour pousser derrière leurs protégés, c’est bien tout un peuple qui commencera à se retrouver derrière ses sang et or, la mairie ayant installé pour la journée de dimanche plusieurs grands écrans pour permettre aux supporters de se réunir dans les meilleures conditions possibles. Lequel nourrit des espoirs que l’Usap doit désormais ne pas trahir, face à des Haut-Bugistes bien conscients que depuis la mise en places des barrages en 2018, toutes les phases finales de Pro D2 ont connu au moins un succès retentissant à l’extérieur. Alors, pourquoi pas eux, après tout ? Aux Catalans de trouver la bonne réponse…

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?