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La Rochelle, le jour d’après

Par Romain Asselin.
  • La Rochelle, le jour d’après.
    La Rochelle, le jour d’après. MO - Patrick Derewiany. - MO - Patrick Derewiany.
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Après avoir effleuré du bout des doigts le rêve d’un sacre européen, et d’un premier titre majeur, le Stade Rochelais a pris le temps, cette semaine, de bien digérer. Impératif, selon O’Gara, avant de partir à la conquête du Brennus.

Il suffisait de voir la mine déconfite et les traits tirés de Ronan O’Gara, en milieu de semaine, pour mesurer pleinement "la très profonde déception" qui règne dans le clan rochelais. Meurtri par la défaite en finale de Champions Cup, l’entraîneur en chef des Jaune et Noir l’était encore, mercredi, en marge d’une journée consacrée aux médias. Au point d’écourter, non sans s’excuser, les sollicitations dont il faisait l’objet, quatre jours après l’amer revers (22-17) face à Toulouse. "Je vais prendre mon après-midi pour recharger les batteries…", nous concédait-il, à la fin d’un entretien où l’émotion a parfois pris le pas. Au-delà de sa situation personnelle, et d’un second échec sur la dernière marche européenne dans la peau d’un coach, "ROG" s’avoue peiné "pour le président Vincent Merling, le club, la ville." Une ville qui a vibré comme rarement, le samedi précédent.

Transcendante communion

À leur retour de Twickenham, les Maritimes ont d’ailleurs eu un comité d’accueil bien plus fourni que le vainqueur toulousain. Plus de 250 supporters étaient amassés devant l’aéroport de La Rochelle-Ré. En furie, sous la pluie, entre minuit et 2 heures du matin. "C’était magnifique, s’illumine Uini Atonio. Je n’ai jamais vu autant de soutien derrière nous, pourtant ça fait un moment que je suis là. C’était un moment magique, il faut le vivre pour comprendre." Arthur Retière pensait même qu’ils étaient 600. "Ça faisait beaucoup de bruit, surtout avec les fumigènes. Les supporters tapaient contre le bus, en rigole l’ailier. C’est vraiment un boost pour la suite." O’Gara, lui aussi, reste bouche bée devant telle communion. Mais il avait… "honte". "Honte de revenir avec rien, soupire l’ancienne légende du Munster. C’était comme quand j’étais rentré à Cork, en 2000, après la défaite en finale à Twickenham contre Northampton, ça m’a fait mal au cœur. Les regrets sont énormes, on a laissé une opportunité derrière nous. Plus tu es compétiteur, plus tu as de déceptions dans ta vie. Mais je suis encore plus motivé pour faire quelque chose pour ce club. On a perdu cette finale, on en perdra d’autres mais on en gagnera d’autres, c’est sûr." Rendez-vous est pris. Reste à fixer la date. Le 25 juin, en clôture du Top 14 ?

"La performance va rester la même"

En 2016, le technicien irlandais avait fait le coup, avec le Racing. Battu en finale européenne, le staff francilien avait réussi à remobiliser les troupes pour décrocher le titre de champion de France dans la foulée. Comme Jono Gibbes, une année plus tard, avec Clermont. Mais chaque chose en son temps, prévient un "ROG" soucieux de bien cicatriser la plaie pour repartir au combat les armes à la main : "Honnêtement, par respect pour la Champions Cup, j’espère que l’on n’est pas capable de basculer trop tôt dans la semaine. Il y a des grandes leçons à tirer après un grand échec comme ça. Si tu attaques de suite le lundi après une finale, ça veut dire que tu n’as pas une mentalité forte, c’est une faute et on ne l’a pas faite. Moi, je n’ai aucun doute, on est capable de digérer comme des grands compétiteurs. L’ambiance reste la même, l’envie reste la même et la performance va rester la même. Je suis très confiant. La Rochelle est l’équipe qui a gagné le plus de matchs de championnat. Il faut comprendre qu’on n’est pas loin du tout d’un titre. Il ne faut pas remettre tout en question. Dès ce samedi, on sera à 100 %." Une victoire bonifiée contre Pau serait le meilleur moyen de montrer que le "deuil" est consommé.

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