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Jusqu'au bout, Biarritz s'accroche à son rêve

  • Biarritz,  jusqu’au bout du rêve
    Biarritz, jusqu’au bout du rêve
Publié le Mis à jour
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C’est une minute après la sirène que le "last action hero" Gavin Stark a encore frappé pour envoyer le Biarritz olympique en finale de Pro D2, aux dépens de Bretons dont on ignore s’ils regretteront davantage le cluster qui les frappa voilà un mois, ou leurs propres erreurs…

C’est peu dire que Vannes avait rendez-vous avec l’histoire, en ce dimanche de fête des mères. Avec la petite, celle de son club, mais surtout celle du rugby français, avec cette possibilité de devenir le premier club breton à accéder en finale d’un championnat professionnel. Un rendez-vous en perspective duquel le manager breton Jean-Noël Spitzer avait d’ailleurs eu le courage de se coller une immense cible sur le front, en poussant voilà un mois et demi un drôle de coup de gueule contre le choix de la LNR de programmer la finale de Pro D2 à Montpellier. "Je ne me fais pas d’illusion, je sais qu’on n’est pas dans les petits papiers, personne ne fait de nous un candidat crédible, avait déploré l’historique boss du RCV. Je n’envoie de message à personne, mais je fais le constat : quand le choix de la ville hôte se fait à la 26e journée, que les deux premiers sont Vannes et Perpignan, et que tu choisis Montpellier, c’est que tu manques de respect à Vannes, à nos supporters et à nos partenaires. Je vais même aller plus loin : c’est un message envoyé aux arbitres pour dire que Vannes n’est pas crédible." De quoi certes mobiliser son propre groupe contre la terre entière, selon une vieille recette bien connue. Mais surtout de quoi remonter comme des coucous n’importe quel adversaire amené à croiser le fer en demi-finale avec les Vannetais au stade de la Rabine, étant sous-entendu que Spitzer se projetait sans précautions vers la finale, avant même de prendre en compte l’inévitable demi-finale à domicile. Autant dire que, dans un milieu qui ne raffole rien tant que de hurler au manque de respect de l’adversaire, les Vannetais avaient offert sur un plateau à tous leurs concurrents un argument de motivation en or. Qu’on nous même permette cet aveu : à la lecture de ces lignes, on s’est benoîtement demandé si Jean-Noël Spitzer n’avait pas fait preuve d’un brin de naïveté, ou si ce dernier avait tout simplement une foi aveugle en ses hommes…

Biarritz, si redoutable en contre

La réponse ? On la connaît, désormais. Cruelle, peut-être, avec cette issue sur le gong, ce rush dévastateur de Lucas Peyresblanques, cette double intervention magnifique de Romain Lonca et cet essai entre les poteaux de l’homme des dernières minutes, Gavin Stark. Mais pas illogique non plus, si l’on veut bien constater que les Biarrots ont inscrit la bagatelle de cinq essais contre trois. Et pourtant, on crut très longtemps que l’issue allait être différente, tant les Bretons avaient su résister avec tant de brio aux coups du sort tout au long de la première mi-temps. On pense ainsi à ce coup de pied botté en ballon mort par Popelin immédiatement transformé en essai par un "double leurre" bonifié en bout de ligne par la doublette Saili-Speight, à ce ballon égaré au passage par Phil Kité (provoquant un contre éclair conclu comme à la parade par Gilles Bosch) ou à ce ballon porté qui semblait destiné à s’écrouler dans l’en-but, derrière lequel Lilian Saseras a probablement péché par précipitation. Reste que, pendant longtemps, les Vannetais avaient donné l’impression de ne jamais baisser les bras et de redoubler d’activité à chaque fait de jeu contraire, à l’image de Rodrigo Bruni qui a lutté d’égal à égal dans le jeu au sol avec la référence Steffon Armitage, ou d’un Pierre Popelin bluffant d’aisance dans la conduite du jeu sur l’essai des siens juste avant la mi-temps, signé Ambrose Curtis.

Vannes : le prix du cluster

Ce petit point d’avance à la pause ? On pouvait penser qu’il allait servir de premier coup d’assommoir pour ces Biarrots dont la résilience allait forcément toucher leurs limites, eux qui avaient déjà payé un lourd tribut aux blessures après leur barrage face à Grenoble, et se sont avérés très vite plombés par les commotions cérébrales de James Hart et Yvan Watremez. La première vague de coaching achevait même de nous convaincre qu’elle allait noyer ces Basques qui buvaient déjà le bouillon, avec deux essais en force bretons signés Seneca puis Edwards, en l’espace de deux minutes. Une démonstration de puissance brute qui fut, pourtant, le chant du cygne des Vannetais. Le prix à payer à ce cluster qui brisa la dynamique du RCV en fin de saison, à l’image de celui qui empêcha les Bleus d’aller chercher le grand chelem qui leur semblait promis pendant le Tournoi ? Peut-être bien, allez… Le fait est qu’après l’heure de jeu, les Bretons ont considérablement baissé de régime, laissant les Biarrots les pilonner dans leurs 22 mètres. Si bien que, malgré les déboires au pied de leur buteur Gilles Bosch, les Basques se trouvaient à la dernière minute à portée de fusil et en supériorité numérique, grâce au carton jaune récolté par le remplaçant Darren Barry une minute après son entrée en jeu. Probablement le tournant d’un match formidable avant l’issue que l’on connaît désormais, qui renvoie les pauvres Bretons à leurs insuffisances du jour et à leurs propres erreurs, à l’image de ce dernier coup de pied botté directement en touche par Cazenave. En leur souhaitant tout simplement que ce qui restera un immense traumatisme n’entame pas la bonne dynamique du club pour les saisons à venir…

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