Clermont n’a pas perdu l’espoir

Au terme d’une saison rocambolesque, avec du remue-ménage à tout-va en coulisses, des résultats illisibles et des blessés par dizaines, le hasard du calendrier avait placé deux cols hors catégorie sur la route censée mener les Clermontois aux phases finales. Aux 25e et 26e journées, les hommes de Franck Azéma se voyaient opposer aux deux finalistes de Coupe d’Europe, avec l’obligation de décrocher un succès pour terminer dans le top 6.

La première étape de haute montagne aura vu les Auvergnats attaquer, se débattre, le plus souvent en se montrant fringants et entreprenants. À l’arrivée, le zéro pointé subi à Toulouse, samedi soir, paraît bien sévère. Il ramène les Jaunards à la réalité d’une saison qui ne leur offrira rien, jusqu’au bout. « Je suis déçu, évidemment, souffle Franck Azéma. Nous ne sommes pas loin mais on ne ramène pas un point à l’arrivée. Ça ne change rien à ce que l’on sait : on doit toujours gagner un des deux derniers matchs. » La frustration se lisait tout de même sur les visages du côté d’Ernest-Wallon. Avec un sentiment unanimement partagé : l’ASMCA méritait mieux. « En conquête, on a été présent, on a eu presque tous les ballons en touche, on aurait peut-être pu tenir plus le ballon, grimace Judicaël Cancoriet. Mais ça se joue presque à la pièce, ça peut basculer de notre côté aussi. »

Il faudra que ce soit le cas samedi contre La Rochelle pour permettre aux Auvergnats d’atteindre leur objectif minimal : la qualification. Franck Azéma mesure les choses à retenir et les progrès à accomplir pour l’emporter face aux vice-champions d’Europe : « Dans la construction, la conquête ou l’utilisation du ballon, on a bien impulsé et on a été efficaces en plus. Mais pour avoir l’équilibre parfait, il faut être moins impatient et mieux maîtriser l’envie quand il y a de la pression. »

Parra : « Je reste confiant »

Samedi, Morgan Parra et ses partenaires passeront un test grandeur nature de caractère et de maturité. Pendant quatre-vingts minutes au moins, les pensionnaires de Marcel-Michelin devront trouver de la régularité et de la constance. Ça leur appartient : « On a notre destin entre nos mains, avance le demi de mêlée. Il n’y a pas le choix, il faut gagner. Si l’on n’est pas capable de gagner à la maison, c’est que l’on n’a pas notre place dans les 6. Je reste confiant, on est capable de le faire. Cette saison, on s’est loupé sur des choses très simples et l’on a réussi des trucs durs. À nous d’être bien branchés. Ce sera un match de haut niveau. » Les Clermontois espèrent, d’ici là, obtenir quelques retours bienvenus : Ravai, Raka, Moala, Van Tonder et surtout Lopez pourraient postuler.

Devant une infime partie du peuple auvergnat, les champions de France 2018 joueront une partie à quitte ou double aux allures de juge de paix des douze mois passés : « On n’a pas été assez constant pour se mettre à l’abri mais c’est excitant de jouer ce 8e », se projette Franck Azéma. Ce pourrait être son dernier match à la tête de l’ASM. Face à son ancien collaborateur et futur successeur, Jono Gibbes. Ce serait une drôle de conclusion à une aventure entamée il y a onze ans.