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Maynadier : « On était souvent les rois des cons »

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Talonneur de l’Union Bordeaux-Bègles Auteur de sa huitième saison au sein du club girondin, le talonneur évoque la délivrance que représente cette qualification et revient sur le long chemin parcouru par l’UBB. Ainsi que ses nombreux échecs aux portes des phases finales.

Que représente pour vous cette première qualification ?

Elle fait du bien. Cela fait un moment qu’on la cherche, et on était passé tout proche plusieurs fois. Après, ce n’est pas une fin en soi. Nous sommes heureux d’avoir enfin saisi cette opportunité et à mon sens, elle représente une nouvelle étape dans le développement du club. Elle valide le travail effectué, notamment celui de l’année dernière car cela signifie qu’on a su aligner deux saisons de bonne facture.

Y a-t-il une forme de soulagement, aussi, après cette attente ?

Avant l’arrivée de Christophe (Urios, N.D.L.R.), on disait toujours la même chose : on voulait être dans les six, mais souvent on était les rois des cons avec cette septième place… Cette fois, on l’a dit et on l’a fait. C’est donc très bien.

Ce "on l’a dit, on l’a fait", est une rengaine qui revient souvent dans le discours de Christophe Urios…

C’est son management qui veut cela, oui. On écrit tout, on valide ensemble tout ce qu’on décide. Ensuite, on met les choses en place pour atteindre ces objectifs. Ensuite, Christophe s’adapte en fonction des résultats. Après notre défaite à la Rochelle (11-26 à domicile, pour le compte de la 20e journée), il a changé son fusil d’épaule…

Comment ça ?

Il nous a sortis de notre zone de confort, tout simplement. Les semaines ont été… intéressantes ! Mais cela nous a fait du bien. On est revenu aux basiques.

Avait-il balancé les GPS à la poubelle ?

Non, car il l’avait déjà fait avant dans la saison !

Revenons-en à l’histoire de l’UBB en Top 14. Vous arrivez au club en 2013 et à l’issue de la saison, le club termine à la huitième place. Qu’en retenez-vous ?

Le championnat était très serré. Je me souviens encore d’un discours de Raphaël Ibanez avant un déplacement à Lyon : soit on gagnait et on basculait vers le haut, soit on perdait et on jouait le maintien. On a fini par s’imposer là-bas, mais on a quand même manqué la qualification. Mes souvenirs de cette saison sont quand même limités…

L’année qui suit, 2014-2015, a été plus marquante : vous échouez à un point de la qualification et perdez le dernier match de la saison à Toulouse, sur une pénalité manquée à la dernière minute par Lionel Beauxis… Était-ce la plus frustrante ?

Paradoxalement, non. Certes, c’était très frustrant parce que cela s’est joué à une pénalité. Mais derrière, on a été capables de se remobiliser pour gagner un match contre Gloucester à Worcester, qui nous qualifie pour la première fois de notre histoire en Champions Cup. En plus, le scénario du match était fou car on était menés 19-0 après vingt minutes et on gagne 22-23, sur un drop de Pierre Bernard à la 82e ! Nos sentiments étaient donc très mitigés.

2015-2016, rebelote :

vous finissez encore septièmes…

C’est vrai… mais on fait un super parcours européen. On finit à égalité avec trois clubs, on se qualifie de nouveau pour la Champions Cup grâce à Montpellier, qui remporte le Challenge. Jusque-là, l’aventure européenne avait toujours soulagé notre frustration. Mais pas en 2016. Là, ça nous a vraiment gonflés. C’est comme si, à chaque fois, on se retrouvait devant une porte à doubles battants et qu’on les prenait dans la figure. Ou comme quand tu prends un "stop" à l’entrée d’une boîte de nuit. T’es tout beau, t’es bien habillé sauf que le videur te dit "non". Franchement, là, c’était dur à avaler.

De 2016 à 2019, vous n’avez ensuite plus vraiment été en position de vous qualifier…

On a connu des hauts et des bas, avec des staffs qui ont pas mal changé durant ces années. On manquait de stabilité. Après, si mes souvenirs sont bons il me semble qu’en 2017 on finit onzièmes mais à la mi-temps du dernier match, on était qualifiés parce qu’on avait le point de bonus offensif ! Le championnat était encore très serré (à l’issue de la saison, seuls cinq points séparaient l’UBB douzième du Stade français septième, N.D.L.R.) Après cela, Jacques (Brunel) est parti avec l’équipe de France, puis Rory Teague est arrivé, nous sommes repartis sur un autre cycle.

Jusqu’à l’année dernière où, avant l’arrêt des compétitions en raison du Covid, vous étiez premiers et sembliez foncer vers cette qualification…

Eh oui… comme vous dites, on y allait! Mais en réalité, on n’y était pas. Il faut bien rappeler qu’il restait 9 journées et 45 points à distribuer. Nous avions huit points d’avance sur Lyon, alors second. Et nous avons toujours eu du mal sur nos deux derniers mois. Comme nous l’a rappelé Christophe, pour notre dernier match avant le Covid, on gagne contre Castres d’un tout petit point… Déjà, on était moins fringants. On ne saura jamais de toute façon. Tout le monde nous disait qu’on y allait, mais ce n’était pas vrai. Tant que ce n’est pas écrit sur un papier…

Ce groupe est-il résilient ?

Depuis le début de la saison, il sait où il veut aller. Ce groupe comporte aussi beaucoup de jeunes qui veulent valider rapidement les étapes pour stabiliser le club dans le Top 6.

Maintenant que cette première qualification est acquise, ce groupe a-t-il encore faim ?

Bien sûr. Encore une fois, cette qualification n’est pas une fin en soi. C’était une étape importante à valider. En plus, ce groupe a acquis de l’expérience durant les phases finales de Champions Cup : le huitième, le quart et la demie nous ont fait grandir, et j’espère que l’on aura appris de ces matchs-là.

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