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Vannes, mort de fin

Par Didier LE PALLEC
  • Pierre PAGES (Vannes), face à Biarritz.
    Pierre PAGES (Vannes), face à Biarritz. Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Y a-t-il chose plus cruelle que de voir son rêve s’envoler à la dernière seconde d’un match que vous sembliez en passe de remporter ? On laissera le supporter vannetais trouver la réponse.

Si Biarritz méritait de gagner, Vannes ne méritait certainement pas de perdre. Chacun y trouvera sa vérité. Une vérité longue à se dessiner au terme de 80 minutes et des brouettes pour que Biarritz force la porte de la finale. Le destin est cruel pour les Bretons qui n’ont pas su ou pu se mettre à l’abri avant. Résultat, ce dimanche soir, Vannes n’avait que ses yeux pour pleurer. Son idéal venait d’être anéanti. "C’est cruel. Je n’ai pas les mots. Ça fait chier, devant notre public. C’est cruel. Je n’ai pas d’autres mots. Le carton jaune est scandaleux, mais je n’en dirai pas plus", lâchait amer au micro de Canal + le capitaine du RCV, Jérémy Abiven.

Des propos lourds mais qui illustrent bien la désillusion qui s’abat sur toute une ville, toute une région. Il faut dire que depuis quinze jours, c’est toute la Bretagne qui semblait attendre ce match. Et s’il n’avait que 1 000 personnes (dont 150 Biarrots) en tribunes, ils étaient nombreux en dehors à s’être paré aux couleurs du club et à se faire entendre. L’arrivée des joueurs à la Rabine fut exceptionnelle. Une des raisons sûrement pour que les hommes de Jean-Noël Spitzer prennent le match par le bon bout. Pourtant, à la pause, le RC Vannes ne disposait que d’un point d’avance. La crainte de son manager de ne pas voir son groupe entrer dans le vif du sujet pour n’avoir pas joué depuis trois semaines, a vite été balayée.

Coup de bambou

Au-delà de ce constat, le RCV que d’aucuns pensaient volontiers un peu tendre en mêlée fermée et dans le jeu d’occupation se montra plutôt à son avantage. Nonobstant cette analyse, le premier coup de bambou intervint après 23 minutes de jeu sur le premier véritable temps fort des Basques, Speight en bout de ligne face à une défense bretonne trop lente sur le placement au large. Rien de rédhibitoire, et ce, même après le deuxième essai du BOBP signé Bosch à la demi-heure de jeu après une grosse "cagade" de Kité sur un ballon mal maîtrisé (6-12). Et le collectif vannetais de se rappeler alors les paroles de son capitaine Jo Edwards en conférence de presse, "que toute erreur serait payée cash". Tout ceci n’eut que peu d’effets sur la détermination des Bretons. En témoigne l’essai de Curtis dans la minute qui précéda la mi-temps sur une percée d’Abendanon, une transmission plein champ sur Edwards arrêté à 5 mètres de la ligne, avant une récupération et un reversement de jeu de Popelin pour Curtis totalement isolé. Du bel ouvrage avec la transformation et un point de plus au compteur à la pause.

Lors d’une seconde période aussi intense dans le combat, chaque équipe trouva des motifs de croire en son étoile. Les Vannetais par deux fois crurent avoir fait le plus difficile sur deux essais de Sénéca (50e) et de Edwards (53e). 27-15… et le BOBP de sonner l’heure de la révolte. Jamais battus, toujours vivants, les Biarrots ont su forcer le destin même lorsque le RCV à 33-27 (73e), crut enfin tenir sa qualification. Mais il était écrit que Biarritz renverserait la montagne. Dans le temps additionnel, ivres de fatigue, les joueurs du RCV ne purent empêcher une dernière accélération de Stark d’aller trouver la terre promise entre les poteaux (80e+2). L’expérience des matchs à haute intensité des Basques avait parlé.

Vannes n’avait pas à rougir de mourir aussi près de son rêve. Le bilan de la saison restera, quoi qu’on dise et quoi qu’on en pense, au-delà des prévisions les plus optimistes. Qui aurait osé parier sur une telle demi-finale en août dernier ? Personne, pas même les dirigeants vannetais eux-mêmes.

Biarritz Menés de douze points à une demi-heure de la fin, les Biarrots se sont qualifiés pour la finale de Pro D2 grâce à un essai de Gavin Stark après la sirène. Quel scénario !

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