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USAP : une longue quête de sang et d’or

Par Émilien VICENS
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    USAP : une longue quête de sang et d’or MIDOL - Clementz Michel
Publié le Mis à jour
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Relégué en 2019 après une saison catastrophique en Top 14, le groupe catalan est resté soudé et travaille depuis deux ans pour tenter de retrouver l'élite du rugby français. Un objectif qui n'a jamais quitté les coéquipiers de Mathieu Acebes.

Ces souvenirs douloureux du Top 14. Ces déceptions et ces désillusions. Ces moments de gloire, de joie, de bonheur. Ces défaites rageantes et successives. Ces victoires arrachées à la dernière minute, certaines à quatorze contre quinze, d’autres après avoir accusé plus de dix points de retard. Cette saison interrompue au pire des moments. Ces joueurs cadres perdus, à l’intersaison. Et cette capacité à se relever et à triompher, encore et toujours… Autant d’images qui défilent en boucle dans les têtes, au milieu de cette ultime ligne droite. Autant de souvenirs qui gonfleront la détermination des Catalans lorsque ces derniers croiseront le regard de leurs adversaires, dans le couloir du GGL Stadium de Montpellier.

Ce samedi 5 juin, aux alentours de 17 h 25, l’Usap touchera le point final d’une longue quête, si belle mais si éreintante. Un dénouement attendu, préparé, anticipé, rêvé, et pourtant si effrayant, tant il concentre d’enjeux. Qu’ils soient mômes de 20 ans ou vieux briscards expérimentés, le poids qui pèsera sur ces 23 garçons au maillot bleu azur sera le même. Le poids de l’histoire, celui qui peut inscrire votre nom au palmarès, mais surtout bouleverser la destinée de toute une entité, de tout un club. De toute une institution. De tout un peuple. L’Usap sans le Top 14 est-elle vraiment l’Usap ?

Un groupe qui a tout connu

Depuis sept ans, date de la première relégation du club sang et or en Pro D2 (en compagnie du Biarritz olympique), cette quête de remontée fut jonchée d’épreuves. Douze mois plus tard à peine, l’Usap subissait une cruelle élimination en demi-finale par Agen à Aimé-Giral, après prolongations et au nombre d’essais marqués (32-32). Une première claque, suivie de deux saisons blanches et de multiples changements d’entraîneurs… Jusqu’aux retours, en septembre 2016, de Patrick Arlettaz et de Perry Freshwater. Le point de départ d’une aventure singulière conduite par un groupe qui ne s’est jamais lâché, malgré une première remontée dans l’élite qui a très vite viré au cauchemar. "C’est parce qu’il m’épate que je suis fier de mon groupe. Je suis admiratif de leurs qualités, humaines et rugbystiques, et je suis fier d’eux car ces qualités, ils arrivent à les mettre bout à bout pour être efficaces dans le sport que l’on aime", lance Patrick Arlettaz. "Ils portent haut les couleurs de notre club, la fierté vient de là. Je trouve qu’ils ont fait beaucoup d’efforts. Les deux ans que l’on a passés n’étaient pas simples, mais ils ont réussi et les rendre faciles avec leur volonté collective de réussir", poursuit celui qui est devenu l’un des entraîneurs ayant eu le plus de longévité sur le banc de l’Usap. "Ça fait trois ans que j’y pense. Trois ans que je me dis, tous les jours : il faut qu’on y revienne et que l’on montre autre chose", confie quant à lui Mathieu Acebes.

La dernière marche

Le capitaine catalan, qui a commencé sa carrière professionnelle au BOPB, affiche une volonté sans égale. "Beaucoup ont pensé que l’Usap n’avait pas les qualités pour le Top 14. Moi, je veux leur montrer que cette équipe est bien plus forte que ça. Je pense que beaucoup de joueurs ont ça dans la tête. Et pour tout ça, on doit être à la hauteur samedi. Il faut qu’il y ait match", prévient-il. "J’espère qu’ils sauront se récompenser", prie Patrick Arlettaz. Mais le sport ne marche pas au mérite. Il peut être aussi magnifique que cruel. Et c’est en ça qu’il est si beau. Samedi, toutes ces années, toute cette construction, tous ces efforts, absolument tout se jouera en quatre-vingts minutes, courtes pour certains, interminables pour d’autres. Mais les souvenirs du passé devront rester au vestiaire, sous peine de submerger et de tétaniser les Perpignanais. "Il faudra être très lucide. Ne pas avoir peur de jouer. Une finale, ça se joue. Et il faut que les choses soient les plus claires possible. Le plan de jeu de Patrick est très simple", poursuit Perry Freshwater, champion de France en 2009 et actuel entraîneur des avants. "Nous sommes concentrés sur notre travail. Bien sûr, il y a notre histoire, bien sûr qu’elle pèse et qu’il y a une plus grande motivation. Mais nous n’y pensons pas forcément. On a toujours la pression à l’Usap, on ne joue pas que pour nous, on le sait", conclut froidement l’ancien pilier.

Perpignan est à une marche du bonheur. Mais jusqu’à la dernière seconde, les Catalans devront dompter leurs émotions. Avant de chavirer, au coup de sifflet final, dans un bonheur ultime ou dans une tristesse infinie.

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