Le retour de Belleau, seule éclaircie à Toulon

Toulon a tout perdu samedi soir. Le club de la Rade était pourtant, au contraire de Castres, parfaitement maître de son destin au moment d’entrer sur la pelouse de Pierre-Fabre. Il suffisait aux protégés de Patrice Collazo de gagner le bras de fer face aux Tarnais avec le bonus pour s’assurer d’une place dans le top 6. Au lieu de ça ?

Le RCT a encaissé une cinglante déroute, abandonné ses espoirs de qualification et devra se contenter d’une place en Challenge cup la saison prochaine. Voilà qui est loin, très loin des objectifs du club annoncés en début de saison. Pourtant, la feuille de match des Varois avaient de quoi provoquer le frisson chez les amateurs de ce jeu. Eben Etzebeth, Romain Taofifenua, Charles Ollivon, Facundo Isa, Baptiste Serin, Louis Carbonel, Gabin Villière pour ne citer que quelques-unes des étoiles qui constellaient la pelouse de Pierre-Fabre.

Les vingt premières minutes furent d’ailleurs à l’avantage des Toulonnais qui, en pratiquant un rugby séduisant, inscrivirent deux beaux essais par Carbonel et Etzebeth pour se détacher 17-0. On pensait alors la messe dite, les carottes cuites et Toulon qualifié… Sauf que, comme souvent cette saison, les Toulonnais ont fini par s’éteindre, leur jeu s’est délité. Patrice Collazo, poète, a filé une métaphore assez juste au sortir de la rencontre : « On a joué les quatre saisons dans le même match. On a perdu le fil à la 20e minute, on a essayé de le reprendre parfois mais on a encaissé trois essais sur des sorties de camp mal maîtrisées et Castres a repris confiance. »
 

Une saison très éprouvante

Entendez par là, in fine, que les Toulonnais ont soufflé le chaud puis le froid, sans parvenir jamais à régler le curseur. Cette inconstance a été le fil conducteur de tout le championnat des Varois. Patrice Collazo n’était même pas amer : « Ce n’est pas à Castres que l’on perd la qualification. On a eu des cartouches tout au long de la saison et on n’a pas été capable de gagner des matchs importants. Nous avons été très handicapés par les doublons, nous avons perdu énormément de terrain sur les autres équipes sur ces périodes-là. On a eu, aussi, un enchaînement de trois matchs en semaine à gérer où nous n’avons pas pris de point. On a eu des opportunités d’arriver sur ce match à Castres dans une situation plus confortable et on n’a pas su les saisir. »
Des propos corroborés par Anthony Belleau, le jeune ouvreur qui revient tout juste de blessure (rupture ligaments croisés du genou gauche) après une saison quasiment blanche.

« On a manqué de régularité toute la saison. On a perdu des matchs à notre portée. Tout est dur ce soir. Ne pas se qualifier, ne pas être en Champions cup… C’est très décevant pour le club. On a bien attaqué le match, l’équipe avait bien travaillé pour préparer cette rencontre. On a un peu baissé notre niveau, et Castres est revenu dans le match avec sa défense très agressive. On n’a pas été assez performants dans la zone de marque. »

Selon le numéro 10, la remise en cause doit être rapide : « C’est une saison très éprouvante, sans se chercher des excuses. Trop de secteurs ont été défaillants. On a eu beaucoup de blessés, c’est une saison noire. Il faut rentrer à Toulon, tout mettre à plat et repartir sur le prochain exercice. » Belleau est quand même heureux d’avoir retrouvé le terrain.

« Je me suis blessé lors de la première journée, le dernier match que j’ai vraiment joué c’était en mars avant le premier confinement. J’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice comme je pouvais, en suivant l’équipe. L’idée, c’était juste d’amener quelque chose en plus, un peu de positif. Je savais bien qu’en ayant pas joué depuis un an je n’allais pas faire de miracle. Tout ne fut pas parfait mais je suis content d’avoir rejoué. »

Place à l’avenir maintenant, avec un nouvel exercice à préparer.