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Vannes : un mal pour un bien

  • La victoire biarrote à la dernière seconde a été difficile à digérer mais les Vannetais ont pour mission de mettre à profit la saison qui s’annonce pour leur structure le club dans l’optique d’une montée. Photo Icon Sport
    La victoire biarrote à la dernière seconde a été difficile à digérer mais les Vannetais ont pour mission de mettre à profit la saison qui s’annonce pour leur structure le club dans l’optique d’une montée. Photo Icon Sport Icon Sport - Icon Sport
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Battu cruellement dans les arrêts de jeu de la demi-finale de Pro D2 face à Biarritz, le RC Vannes va devoir gérer un premier échec au cœur d’une ascension fulgurante depuis son arrivée dans le monde professionnel. Ce qui ne remet pas en cause son projet d’atteindre un jour le Top 14.

La météo bretonne a la réputation d’être capricieuse. Dimanche 30 mai, elle a frappé fort. Trop fort. En une fraction de seconde, le ciel, bleu azur jusque-là, s’est assombri sur le stade de La Rabine, le vent s’est levé provoquant une rafale fatale balayant le RC Vannes. Un véritable coup de tonnerre, cinglant et tragique. Prostré dans sa zone technique le long de la ligne de touche, la casquette enfoncée et le regard vide, Jean-Noël Spitzer n’a pu que constater les dégâts provoqués par cette tempête biarrote "C’est cruel, mais c’est le sport", a-t-il déclaré à chaud. Quelques jours plus tard, le sentiment est toujours là, bien présent, lourd à porter. L’homme fort du rugby breton peine toujours à trouver le sommeil. Il ressasse, cogite et n’en démord pas : "On a perdu le match tout seul alors qu’on aurait dû le gagner cent fois."

La belle saison vannetaise n’a pas connu l’épilogue rêvé et fantasmé par les supporters : voir un club breton accéder pour la première fois à l’élite du rugby français. Demi-finaliste de Pro D2 pour la deuxième fois de son histoire, le RCV s’était pourtant laissé prendre au jeu. "C’est vrai, confirme le Directeur général du club, Martin Michel, les joueurs et le staff avaient réussi par leurs performances à convaincre tout le monde. Et tant mieux. On ne peut pas empêcher cette émulation, c’est l’essence même du sport." Ces derniers mois, le président Olivierr Cloarec et tout le staff administratif s’étaient mis en marche pour préparer et anticiper une éventuelle accession. "Je ne veux pas qu’on s’enflamme et qu’on se mette de pression, disait-il dans Midol Mag du mois d’avril. J’ai juste dit au staff qu’au regard des résultats, le club fera en sorte d’assumer une éventuelle montée. On fera le maximum pour leur mettre tous les moyens possibles pour exister au plus haut niveau. Mais, on aura beau se gargariser d’une éventuelle montée en Top 14, on aura beau être mis à l’honneur, si c’est pour vivre une saison comme Agen cette saison, ça n’en vaut pas la peine." Déjà, à l’époque, des doutes subsistaient. Et pour cause. Souvenez-vous. Le RC Vannes n’évolue en Pro D2 que depuis cinq saisons. "Nous sommes montés en même temps que Soyaux-Angoulème", rappelle même Spitzer, comme pour mieux situer la progression de son club. Parce que si les joueurs vannetais n’atteindront pas leur rêve cette saison, les Angoumoisins, eux, évolueront en Nationale la saison prochaine.

C’était trop tôt !

Dès lors, peut-on parler d’un échec ? Il y a deux ans, les Morbihannais avaient été contraints de passer par les barrages pour atteindre le stade des demi-finales. Cette saison, le RCV a accédé directement au dernier carré et jouer son match à domicile. Une progression, n’en déplaise aux pisse-vinaigres. Et puis, son vécu est mince, presque famélique. Cinq années seulement passées dans le monde professionnel. Quand bien même le club se structure, il est encore loin des standards de l’élite. "Nous n’étions pas prêts, confirme aujourd’hui le "DG", Martin Michel. On vient de s’apercevoir qu’il faut être encore plus fort pour monter." "Aujourd’hui, c’est plus facile à dire mais c’était trop tôt, confirme Spitzer. On se serait fait fracasser. On aurait peut-être fait meilleure figure qu’Agen cette saison, mais nous serions redescendus."

Il n’empêche, le RCV veut capitaliser sur cet échec. "Le projet reste le même, assure Martin Michel. Nous devons conserver notre dynamique parce que quoi qu’il se soit passé sur cette demi-finale, la saison aura été belle." Le travail effectué pour anticiper l’impensable ne sera pas vain. Ce sera du temps de gagner, forcément, pour l’avenir. L’accélération, ces derniers mois, des projets (nouveau centre d’entraînement prévu à la fin de l’été 2022, une nouvelle tribune à La Rabine…) ne pourra être que bénéfique. Et si demain, le rugby breton vient de nouveau frapper à la porte de l’élite, sans doute sera-t-il mieux armé pour répondre à ce défi.

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