Quand la « cancel culture » s’attaque au rugby

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    Quand la « cancel culture » s’attaque au rugby. ActionPlus / Icon Sport - ActionPlus / Icon Sport
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Les flics ont de l’humour. Si, si. La preuve ? Le 22 mai dernier, au crépuscule de la finale de Champions Cup entre Toulouse et La Rochelle, la Police Nationale de la Haute-Garonne postait ce message sur les réseaux sociaux : « Dans le cadre de la disparition inquiétante de supporters rochelais, merci de relayer cet appel à témoins : « Individus portant un maillot jaune et noir, possiblement déculottés et susceptibles d’être désorientés ou confus ; yeux rouges et larmoyants ; état psychologique proche de la dépression » ».

Ce que l’on prit alors comme une belle et bonne déflagration de second degré fit pourtant un tel « bad buzz » qu’une poignée de temps plus tard, les tuniques bleues du 31 devaient retirer de la toile leur trait d’esprit initial, appuyant leur démarche d’apaisement par un message d’excuse à l’attention de tous ceux dont la sensibilité avait pu être écorchée. Le reproche qui revenait en boucle, concernant le premier jet de la Police Nationale, était celui-ci : « Ce n’est pas très rugby… » N’en déplaise aux indignés du monde moderne, le « tweet » des flics était au contraire très « rugby », sport né d’une effronterie, d’un bras d’honneur à l’attention des règles et du cadre ultra-traditionaliste des collèges anglais de la fin du XIXe siècle. Et franchement : quel sort aurait réservé les procureurs du monde moderne à William Webb-Ellis, qui « le premier prit le ballon dans ses bras et courut avec » ? Et sacrebleu, le rugby a-t-il perdu son sens de l’humour pour vouloir soudainement éradiquer de son univers la raillerie, la malice ou le « chambrage », autant de schèmes qui font évidemment partie de son ADN ?

Ici et là, les offusqués de la « cancel culture » effacent, dénoncent et détruisent, brandissant l’oriflamme du « respect » comme un totem d’immunité. Et au nom de ce qu’ils jugent comme le bien, une armée de chevaliers blancs a donc contraint, au fil d’un bien piteux combat, à l’abrogation d’une bouffonnerie pour le moins inoffensive. C’est d’un triste, nom d’un homme…

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