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Aldigé (président de Biarritz) : « Le BO redevient le club référent du Pays basque »

Par Pablo Ordas
  • Aldigé (président de Biarritz) : « Le BO redevient le club référent du Pays basque »
    Aldigé (président de Biarritz) : « Le BO redevient le club référent du Pays basque » PhotoBernard
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Jean-Baptiste Aldigé (Président de Biarritz) est revenu, dimanche matin, sur l’incroyable victoire face à l’Aviron bayonnais et s’est projeté sur le gros défi qui attend son équipe, l’an prochain.

Vous êtes-vous remis de vos émotions ? Quel match…

C’était plus qu’un match. Ce n’était plus du rugby. C’était définitivement le derby du siècle.

Comment avez-vous vécu cette fin de match ?

Je ne réalisais pas ce qui était en train de se passer. Depuis la mi-temps, j’étais dans un état secondaire. Personne ne pouvait prévoir ça. On se disait : "et s’il y a des prolongations… Et s’il y a des tirs au but…" D’ailleurs, on ne connaissait même pas la règle. Nous étions dans la corbeille avec René Bouscatel, on demandait, mais personne ne la connaissait. On ne savait pas ce qui allait se passer et on découvrait au fur et à mesure les événements, sans avoir de prise dessus.

N’est-ce pas le match le plus pauvre, en termes de rugby, avec la plus grosse intensité et le plus beau suspense auquel nous avons tous assisté ?

Moi, je l’ai trouvé formidable. C’est l’une des plus belles promotions pour notre sport. Il n’y avait rien de policé, d’organisé, de prévu, de maîtrisé. Pour moi, c’est un chef-d’œuvre. Bravo aux joueurs. […] La vie mérite d’être vécue pour des moments comme ça. J’espère qu’on en aura d’autres, mais on a mis le curseur assez haut.

Lorsque la tentative d’Armitage est passée, à quoi avez-vous pensé ?

Je n’ai pas pensé. Je crois que sans faire exprès, j’ai quand même fait un bisou bien baveux à la maire de Biarritz, qui était assise à côté de moi.

Maintenant, place au Top 14. Est-ce le début des problèmes ?

Oui, sans doute. Mais je crois qu’on a remis les choses dans l’ordre. Le Biarritz olympique, qui est un club historique, redevient le club référent du Pays basque. Je suis content pour tous les Biarrots et tous les Basques, que les garçons aient remis les choses dans l’ordre. Le BO était descendu en 2014. On parle beaucoup de ses titres, peu de ce qui s’est passé il y a sept ans, des conséquences que ça a eu. Le club a connu beaucoup de remous ces sept dernières années. Aujourd’hui, nous sommes très fiers d’avoir redonné aux gens le bonheur de regoûter au Top 14.

Revenons sur la saison qui se termine, avec le Covid. Comment le président que vous êtes l’a-t-il vécue ?

Comme tous les autres, on s’est adapté. Nous l’avons eu en octobre, nous sommes restés un mois chez nous. Nous n’avons pas demandé un Pro D2 à 25 ou une annulation du championnat. Je crois que ça ressemble à la façon dont jouent les garçons. On s’adapte et on ne lâche jamais.

Vous avez récemment annoncé avoir signé un partenariat avec Grindr. Comment s’est faite cette signature ?

C’est une histoire personnelle avec le territoire basque. J’ai vécu ces dix dernières années à Hong Kong. Là-bas, l’acceptation, le vivre-ensemble et l’inclusion sont des sujets qui ne se posent même pas. Et puis je suis arrivé ici, au Pays basque, qui est un territoire traditionnel, plutôt conservateur. J’ai parfois pris de plein fouet la violence des échanges avec ce territoire. Il y a eu pas mal d’incidents dont des chants homophobes à mon encontre, avant un derby. J’ai essayé de faire valoir mes droits, tout le monde trouvait ça normal, y compris en justice. Si on ne peut pas changer le système, au moins, avec Grindr, on a fait quelque chose qui fait parler. à partir du moment où ça fait parler, ça fait réfléchir, c’est déjà une avancée. Ce n’est pas un énorme pas dans la lutte contre l’homophobie, mais il me semble que c’est un bon pas dans le monde du sport. C’est une première et nous en sommes très fiers.

C’est aussi un coup marketing pour votre club puisqu’il y a, derrière, un apport financier intéressant…

Bien sûr. C’est un partenariat en bonne et due forme. Mais le partenariat avec Grindr va bien au-delà des chiffres.

Nicolas Nadau rejoindra Grenoble l’an prochain. Qui va le remplacer ?

Barry Maddocks, des Dragons de Newport. Il vient d’un courant de philosophie rugby que je partage et que j’approuve. Je suis très content qu’il nous rejoigne.

Où jouera le BO, la saison prochaine ?

On va s’organiser dans les prochains jours. Il y aura sans doute des surprises qui n’en sont plus.

Le BO jouera-t-il à Aguilera ?

Oui, sans doute. Des fois.

Où en est le projet Aguilera ?

Même si les garçons se sont donné le droit d’être ce qu’il y a de plus important à Biarritz pour quelques jours, on n’est pas la mairie de Biarritz. Il faut donc demander à la mairie. Le 15 février, j’ai reçu une lettre me disant qu’on annulait ce projet, que le rugby à Biarritz faisait partie du passé - certes glorieux - mais pas de son avenir. Depuis, je n’ai pas eu de nouvelle. Par contre, je sais que si c’était glorieux à l’époque, j’ai trouvé tout aussi glorieux ce qui s’est passé samedi sur la pelouse avec ces nouveaux gars.

Où en sont vos relations avec la mairie ?

Je n’en ai pas. Hier, je l’ai invitée au match. J’espère qu’elle a apprécié de voir 5 000 Biarrots dans un stade, qui sautaient partout. Ce que j’ai trouvé sympa, c’est que dans ces 5 000, il y avait beaucoup de jeunes. On dit souvent que le BO n’a pas de public, qu’il n’y a que des personnes âgées. Hier (samedi), j’ai vu des jeunes partout.

Il y avait surtout plus de 5 000 personnes dans les tribunes…

C’est un événement Ligue Nationale de Rugby. La billetterie était fermée depuis lundi, il y avait 5 000 personnes. Les documents produits auprès de la préfecture l’attesteront. Il y avait des normes de sécurité, une distribution gratuite de masques. Je vous confirme qu’il y avait 5 000 Biarrots qui sont très gais, à Aguilera.

Les deux tribunes étaient presque pleines… Le préfet Eric Spitz a dit, chez nos confrères de BFM TV, que vous risquez des sanctions sportives, pénales et financières.

Ce que je sais, c’est que le préfet n’est pas la justice. Aujourd’hui, je vous redis que nous étions 5 000 hier à Aguilera. Je ne comprends pas pourquoi il y a cette polémique. J’ai trouvé que monsieur le préfet avait fait beaucoup moins de bruit quand Roland-Garros s’est joué après 23 heures la veille. J’espère que ce n’est pas encore une énième tentative de déstabiliser le Biarritz olympique et d’en vouloir à toutes ses composantes. Je sais juste que, hier, on a respecté toutes les règles en accord avec la Ligue.

Revenons sur le BO. Qu’en est-il du projet de délocalisation du club ?

Le 15 février, la mairie de Biarritz a expliqué qu’une ville de 25 000 habitants comme Biarritz ne pouvait pas avoir de club de rugby professionnel. Depuis ça, on essaye de trouver des solutions pour pouvoir faire perdurer notre équipe. Elles avancent. Je vous rappelle qu’à la fin du mois, il faut payer les salaires de tous ces garçons. Si on n’a pas le modèle économique pour le faire, ça ne peut pas marcher. Quand vous êtes une entreprise, si un territoire ne vous veut pas et qu’un autre vous veut, vous pesez le pour et le contre.

Si Maider Arosteguy, la maire, change d’avis au sujet du projet Aguilera, en ferez-vous de même à propos de la délocalisation ?

Les avis, c’est chouette. Ça sert à s’occuper au bistrot. Mais techniquement, après, comment le met-on en place ? Je ne vois pas comment on pourrait faire marche arrière. Mais bon, écoutez: si jamais la mairie veut avoir une discussion sur le projet Aguilera, je serai bien sûr à l’écoute. Le plan, il y a trois ans, quand on a sauvé le club, n’était pas de délocaliser. C’était de rendre au BO ses lettres de noblesse sur le terrain et de le rendre pérenne pour que, justement, il n’appartienne à personne et que les Biarrots n’aient pas besoin du mécénat de la famille Kampf à l’époque et de la famille Gave maintenant. Ce qui compte, c’est que ce club puisse perdurer sans voir le risque de péricliter s’il nous arrive quelque chose.

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Les commentaires (2)
guilhot Il y a 2 années Le 15/06/2021 à 19:21

S'il continue à affirmer tous ces mensonges, ça va lui retomber sur le pif et le BO !

pinpintreize Il y a 2 années Le 15/06/2021 à 18:33

Clochemerle.....cela se passerait à Marseille on dirait que c’est une galegeade...une connerie du Sud...... ca se passe au Pays Basque alors on le crois
serieux ’’ le président ’’.....Mort de rire..... c’est ni plus ni moins du Pagnol a la mode piperade. Allez....A 10 mètres.