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Dupont-Cros, Bleus et boss

  • François Cros, dans le sillage d’Antoine Dupont, balle en mains, a réalisé une performance de haut rang.
    François Cros, dans le sillage d’Antoine Dupont, balle en mains, a réalisé une performance de haut rang. Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany - Photos Midi Olympique - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Dans un contexte tendu par les absences et les blessures qui ont obligé le Stade à terminer la rencontre dans l’adaptation la plus totale, Antoine Dupont et François Cros se sont avérés les cerveaux dont leur équipe avait besoin. Cette troisième finale de la saison leur doit beaucoup...

Depuis quand le Stade toulousain n’avait-il plus joué - et gagné - de demi-finale de championnat avec seulement deux titulaires du XV de France sur le terrain ? On l’ignore en vérité et on s’en moque, pour tout dire, parce que l’on s’arrange un peu avec… Parce qu’au vrai, si les Rodrigue Neti, Peato Mauvaka, Selevasio Tolofua et autres Thomas Ramos ont bien reçu ces derniers mois leur première cape et leur carte d’international, il demeure difficile de les considérer, pour le moment, comme des premiers choix de Fabien Galthié. Voilà pourquoi, in fine, la performance de François Cros et d’Antoine Dupont ne saurait être qu’une nouvelle fois saluée, à l’heure de voir ces derniers disputer leur troisième finale de la saison. Car dans une fin de match si tendue, constipée, étouffante, les deux hommes se sont pourtant comportés en jeunes papas responsables de la phalange de bizuths appelée à terminer la rencontre, symbolisée par cette improbable deuxième ligne Flament-Youyoutte qu’Ugo Mola et son staff n’auraient jamais osé imaginer dans leurs rêves les plus tourmentés…

On ne saurait, ainsi, pas tirer un immense coup de chapeau au toujours impeccable François Cros. S’il ne sera probablement jamais le plus brillant, le flanker a une nouvelle fois fait honneur à sa réputation de joueur susceptible de régler tous les problèmes et Dieu sait s’ils étaient épineux samedi. Pour faire bref ? Face au meilleur contre du championnat, ce cimetière à talonneurs inspiré par Woki et Petti, le leader de l’alignement toulousain a réussi à trouver les bonnes annonces pour ne perdre qu’un seul ballon en quatre-vingts minutes, avec un contre en fond de touche de Cazeaux en fond de touche.

Un travail cérébral d’autant plus remarquable que Cros a dû se creuser la tête pour trouver des solutions au moment d’assurer plusieurs lancers cruciaux malgré un alignement dépourvu à la fois de repères, d’expérience et de taille, à l’image de plusieurs lancers au-delà des 15 mètres pour le « petit  » Selevasio Tolofua qui ont, à plusieurs reprises, surpris les Girondins… Une lucidité et une science qui lui permirent même de gêner Woki à la 66e pour récupérer une importantissime munition près de l’en-but adverse, avant d’assurer lui-même la prise sur la séquence de l’essai de Ramos, une minute plus tard. Un travail de l’ombre essentiel qu’il s’agissait de saluer à sa juste valeur tant il fut précieux dans un contexte des plus compliqués, auquel il faut bien sûr ajouter sa part habituelle dans le combat…
 

Dupont, parfait à contre-emploi

Quant à Antoine Dupont ? S’il dut jouer avec des rétroviseurs face à la défense de l’UBB, sa force fut de ne jamais se frustrer et de conserver sa lucidité après la sortie de Ntamack. Techniquement, le demi de mêlée des Bleus a d’abord brillé par sa couverture du terrain et son sens du repli.

En effet, alors que les Girondins avaient manifestement analysé que le troisième rideau toulousain pouvait être dégarni après des inversions de sens, Dupont réalisait, malgré tout, un travail de couverture remarquable en récupérant dans ses 22 mètres deux jeux au pied offensifs de Jalibert (6e, 52e), bien lus et anticipés. Mieux : il fut chanceusement à l’origine de l’essai de Ntamack sur le premier essai en voyant son dégagement contré par Lamerat, avant de trouver une énorme touche dans la continuité de son arrêt de volée de la deuxième mi-temps. Globalement, Antoine Dupont a d’ailleurs réalisé un match remarquable dans le jeu au pied, alternant les frappes pied droit-pied gauche pour occuper avec bonheur le terrain et distiller plusieurs coups de pied dans « la boîte » (17e, 20e, 78e) qui ont mis en grande difficulté l’arrière-garde girondine. Une performance à contre-emploi donc que Dupont eut la bonne idée de conclure froidement…

En effet, alors que ses difficultés à gérer le chronomètre dans les dernières secondes lui ont récemment causé des soucis, Dupont a démontré qu’il avait retenu de ses erreurs en gérant de main de maître la dernière possession des siens. D’abord, derrière une mêlée en difficulté, il ne reproduisit pas son erreur de la première période en laissant trop longtemps le ballon dans les pieds de son numéro 8, mais choisit de démarrer lui-même pour assurer la conservation, avant d’organiser sans trembler l’ultime séquence de cache-ballon. Pas le plus flamboyant des costumes, on vous l’accorde. Reste que cette panoplie était peut-être la seule qui manquait encore à Antoine Dupont dans un match de haut niveau, et qu’on ne peut décemment que le féliciter d’avoir su l’endosser.

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