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Galthié : « Les productions de Jaminet m’ont séduit »

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Ce lundi, à 15 heures, Fabien Galthié, les vingt-cinq membres de son staff et quarante-deux joueurs appelés décolleront pour l’Australie. Avant ça, le sélectionneur national nous a reçus à Marcoussis, ce dimanche. Il balaye les sujets d’actualité : le capitanat de Jelonch, le blues de Serin, les larmes de Lucu, la tentation Meafou et la nouvelle mission de Carbonel. C’est à vous, coach…

Quel bilan faites-vous du dernier Tournoi des 6 Nations ?
Après les victoires inaugurales en Italie et en Irlande, j’ai senti une équipe en place, une équipe qui déroulait… On est devenu la troisième nation mondiale… On était leader du Tournoi…

Et puis ?
Dix-sept de nos joueurs ont chopé le Covid et soudain, tout s’est arrêté. Pendant trois semaines, on n’a plus fait aucun entraînement. (il coupe) Trois semaines de coupure dans un sport collectif et au beau milieu d’une compétition, c’est énorme. Je vous ferais d’ailleurs remarquer que les équipes de Top 14 s’étant arrêtées trois semaines après des clusters ont dans la foulée connu de lourdes défaites : trente, quarante, soixante points…

Mais vous, alors ?
Entre le coup de sifflet final de Dublin et le match à Twickenham, il s’est passé un mois. Pourtant, à la dernière minute de jeu du Crunch, on était toujours devant au score. Ce qui est incroyable…

À ce point ?
Les trois performances (Angleterre, pays de Galles et Ecosse) ayant suivi cet arrêt sont à mon sens incroyables. Au bout, il n’y a pas de grand chelem mais franchement, ça m’a laissé sans voix.

Comment avez-vous vécu le fait d’apparaître en première ligne, lorsque se déclencha le cluster de Marcoussis ?
(il soupire) Ça fait partie du job… C’est tout ce que je peux vous dire…

Pour les raisons que l’on connaît, la tournée d’été en Australie fut difficile à mettre en place. Si vous aviez eu le choix, l’auriez-vous maintenue ?
La question ne se pose pas. Il y a un calendrier mis en place par World Rugby et qui découpe la saison internationale en trois parties : il y a une tournée d’été où les équipes européennes se rendent dans l’hémisphère Sud, une tournée d’automne où les Sudistes font le chemin inverse et après, le Tournoi des 6 Nations. Si nous n’allons plus en Australie ou en Nouvelle-Zélande, ces pays resteront aussi chez eux et le rugby international se réduira alors à sa plus simple expression : la coupe d’Automne des Nations que nous avons connue l’an passé, en pleine pandémie… Je vous laisse imaginer le truc…

Le staff du #XVdeFrance a dévoilé la liste des 42 joueurs retenus pour les 3 rencontres face aux @wallabies !#AUSFRA #NeFaisonsXV pic.twitter.com/qh2tBlRYrB

— France Rugby (@FranceRugby) June 20, 2021

 

Dès lors ?
Mon avis importe peu. C’est à l’équipe de France de répondre le mieux possible aux exigences du calendrier.

En savez-vous un peu plus sur votre lieu d’entraînement ?
Il y a trois mois que l’on travaille avec le gouvernement australien pour savoir dans quelles conditions on passera cette quatorzaine. Nous vivrons dans un hôtel à l’Est de Sydney et nous nous entraînerons au centre-ville, sur un terrain de cricket situé à environ trente-cinq minutes de route de notre lieu de résidence.

Un terrain de cricket, vous dîtes ?
Oui, un espace multifonctions. J’y ai d’ailleurs joué un match avec les Barbarians, en 1994.
 

Quelles sont les contraintes d’entraînement ?
On s’est battu pour en avoir le moins possible. On s’est battu pour pouvoir déjeuner ensemble, avoir des meetings, s’entraîner collectivement… Au départ, les contraintes sanitaires exigeaient que l’on sorte de la chambre au jour du premier Test (7 juillet) : certains joueurs se seraient rencontrés pour la première fois sur le chemin du stade… C’était impossible…

Néanmoins, comment appréhendez-vous cette quatorzaine ? Amènerez-vous en Australie un préparateur mental ?
Nous avons déjà un psychologue et avons beaucoup travaillé, avec lui, sur cet aspect de la tournée. Il a fallu construire quelque chose qui nous permette de bien traverser cette période particulière.

En clair ?
Jusqu’ici, nous avions tenté de développer une expérience collective et aujourd’hui, nous accueillons beaucoup de nouveaux, des non capés : treize joueurs issus du ranking 1 (du classement 1, N.D.L.R.) sont laissés au repos, vingt-deux de nos sélectionnés habituels sont blessés, ce qui induit de faire appel à des joueurs issus des rankings 2, 3, 4, voire des joueurs même pas répertoriés dans nos listes. En Australie, l’expérience collective sera très faible : on décolle avec une moyenne de trois sélections par joueur…

Vous vous apprêtez à disputer trois matchs en dix jours. Comment vous y prendrez-vous ?
On va faire deux équipes. La première jouera deux test-matchs : le premier (7 juillet) et le troisième (17 juillet). L’autre équipe jouera le match du milieu.

En clair, vous ciblez d’avantage le premier et le troisième test…
(il sourit) Sur la stratégie sportive, je ne peux pas m’avancer. Je souhaite juste une mise en route rapide des joueurs. Notre premier temps collectif a eu lieu dimanche à Marcoussis : on a présenté le cadre aux joueurs, revu sous forme de film l’histoire de notre XV de France depuis deux saisons, précisé aux nouveaux le sens de notre aventure… Dans la foulée, on a bossé la conquête, la défense et, au fur et à mesure des exercices et des ateliers, les joueurs ont fait connaissance avec le staff.

À combien partez-vous ?
Il y aura quarante-deux joueurs, comme vous le savez, et un staff de vingt-cinq personnes : les gens de la logistique, ceux de la nutrition, de la santé ou encore ceux de la cellule performance… Cette tournée, il faut la réussir.

Comment s’y prendre ?
En faisant simple : simple en attaque et simple en défense. Cette simplicité doit être servie par l’énergie des joueurs qui arrivent : ce fut un critère majeur de sélection.

Sur quels critères vous êtes-vous justement appuyé pour dire que Virimi Vakatawa ou Bernard Le Roux étaient fatigués ?
On suit de très près nos joueurs. Notre base de données traite les performances des internationaux en permanence. Quand on croise ces données et les éléments communiqués par les coachs, on a de bons indicateurs. Il y eut aussi des échanges avec les intéressés eux-mêmes.

Cette tournée peut-elle être un champ d’expérimentation, en matière de jeu ?
Cette tournée sera une version 5 de notre jeu. Il y a une cohérence par rapport à nos débuts mais aujourd’hui, nous évoluons grâce à notre vécu et notre adaptation à l’arbitrage. On ne peut pas faire vivre un projet de jeu sans suivre l’évolution de l’arbitrage. Au niveau international, il faut coller à lui.

Expliquez-vous…
Pendant le dernier Tournoi ou lors des phases finales du Top 14, l’arbitrage s’appuyait sur cette règle : « speed, space and safety » (rapidité, espace et sécurité, N.D.L.R.). Sur la notion d’espace, on a pu constater comment les arbitres tenaient à distance les joueurs après touche ou après mêlée : dix mètres, vingt mètres, c’était très précis… Sur du jeu au pied, ils sanctionnent des joueurs en mouvement même si ceux-ci sont loin de l’action. Tout ça impacte donc énormément notre façon de jouer.

Le jeu de dépossession dont on a parlé à votre prise en mains, est-ce juste une petite partie de votre projet de jeu ?
Aujourd’hui, nous franchissons huit fois sur nos lancements de jeu, cinq fois sur notre jeu de dépossession (au pied) et quatre fois sur des ballons de récupération. Pour huit lancements, il y a neuf franchissements sur de la dépossession. [...] Dans le rugby international, il n’y a quasiment pas de franchissement sur les circuits dits classiques.

On vous suit.
Le credo, c’est de se déposséder du ballon avant d’être contraint de le faire par l’adversaire. J’espère être clair.

Quel est l’objectif en termes de jeu, sur cette tournée ?
La défense, la discipline, le jeu au pied et l’énergie déployée au service de notre rugby.

Vous évoquez vingt-trois joueurs blessés. N’avez-vous pas l’impression que certains internationaux se sont délibérément « rangés » pour éviter la tournée ?
Je ne pense pas. Ils voulaient tous partir en Australie. Mais la saison a commencé début juin et s’arrêtera treize mois plus tard. Ils ont, pour certains, joué deux coupes d’Europe, un championnat et participé à un calendrier international très dense. Chez nous, on a par exemple compté dix-huit semaines de compétition entre la Coupe d’Automne des Nations et le Tournoi des 6 Nations. Entre octobre et mars, certains ont passé cinq mois en équipe de France.

Combien de matchs ont donc joué les internationaux français ?
Les plus hauts sont autour de 2000 minutes, ce qui correspond environ à vingt-cinq matchs. Ce n’est pas énorme mais la saison fut si longue et complexe qu’elle a forcément pesé sur le moral des joueurs.

De quelle manière ?
Tous les jours, tu as un test PCR et derrière, un stress important en attendant le résultat… Certains joueurs sont épuisés.

Cela s’est vu lors des demi-finales…
Déjà, je voudrais les féliciter. Ils ont tous fait preuve d’une générosité exceptionnelle, à Lille. Combien d’entre eux sont-ils sortis ouverts, assommés, épuisés, à bout de forces ou sur une civière ? Aujourd’hui, certains sont obligés de passer par la case opération. Ils se projettent sur la reprise, qui arrive dans huit semaines à peine.

Poursuivez…
Quand Maxime Lucu (le demi de mêlée de Bordeaux) m’a appelé à 2 heures dans la nuit de samedi à dimanche pour me dire qu’il avait mal (il souffre d’une fissure d’une symphyse pubienne), il pleurait. Pour lui, ce voyage était une opportunité de gagner deux places au ranking, de vivre une tournée en Australie et d’être capé. Il pleurait, je vous dis… Mais l’enjeu, pour lui, n’est plus là désormais. Il doit récupérer et se faire opérer. Les joueurs pasent au rouleau-compresseur.

Votre capitaine Charles Ollivon le premier…
Charles, je l’ai eu au téléphone il y a quelques semaines pour qu’il prenne la température d’un certain nombre de gars faisant partie du groupe. Il m’a rappelé deux jours plus tard en me disant : « Je suis épuisé. Je dois soigner mon épaule ».

Et Fickou, alors ?
Il devait partir en tournée avec nous.

Et être capitaine ?
La question ne se pose plus. Il s’est fait une acromio de grade 3 contre La Rochelle. La douleur était pour lui insupportable. Samedi, on a donc décidé de le laisser au repos. Pourtant, Gaël est un joueur qui se blesse peu, de par son jeu d’évitement.

En plein Euro de foot, il n’y aura aucun média français avec vous pour cette tournée. Comment le vivez-vous ?
Je peux les comprendre. Comment les journalistes vont-ils vivre cette quatorzaine, seuls dans de minuscules chambres hôtels ? Nous, nous serons tous ensemble et dans une bulle aménagée. Ce n’est pas le même type d’isolement. […] Du temps où je jouais, les tournées duraient six semaines, on traversait tout le pays. Cette année, nous resterons dix jours sur place. L’intérêt est moindre, je peux le comprendre.

Le groupe France qui partira en Australie est pour le moins atypique, avec vingt-deux « bizuts » comme on dit. Que pouvez-vous déjà nous dire au sujet de votre capitaine, Anhony Jelonch ?
Ce choix s’est fait à l’unanimité, au sein du staff. Anthony Jelonch a réalisé une fin de saison incroyable avec Castres. Il fut aussi très performant avec nous, que ce soit en Coupe d’Automne ou pendant le Tournoi des 6 Nations. Jelonch, c’est un joueur de devoir, bon sur l’homme, fort balle en mains : plus les matchs sont difficiles et meilleur il est. Honneur à Anthony Jelonch, notre capitaine !

Dès lors, le Lyonnais Baptiste Couilloud dirigera-t-il le deuxième test ?
Anthony Jelonch aura plusieurs lieutenants, en Australie. Il y aura Romain Taofifenua, Baptiste Couilloud, Dylan Cretin, Arthur Vincent ou Jonathan Danty. Ils prendront de la place, cet été.

Les tournées d’été ont souvent été très difficiles pour les équipes de France. Peut-on craindre une boucherie en Australie ?
Difficile de faire des prédictions… Moi, j’ai envie d’être optimiste : Damian Penaud, Gabin Villière ou Teddy Thomas font tous partie de notre ranking 1 ; Arthur Vincent, Anthony Jelonch, Dylan Cretin et Romain Taofuifenua ne sont pas très loin ; d’autres sont hors ranking mais vous savez, une carrière de joueur de rugby s’accélère parfois de manière surprenante.

Comment ça ?
Je vais prendre mon exemple : au début du Mondial 1999, je ne faisais pas partie des plans. Puis j’ai été appelé, on a perdu en finale et derrière, j’ai été le capitaine de l’équipe de France pendant quatre ans. Cet exemple, j’ai envie de le partager avec tous les joueurs qui nous ont rejoints à Marcoussis. Rien n’est impossible.
Vraiment ?
Je le répète, rien n’est impossible : surtout lorsque l’on entend ce bruit de fond, que l’on voit ces regards biaisés, en coin… Nous avons tous en nous cet esprit de compétition qui veut qu’on ait envie de relever des défis. Avec cette équipe-là, tout est possible.

Vous avez choisi de faire appel au Perpignanais Melvyn Jaminet, la révélation du Pro D2. Qu’appréciez-vous chez lui ?
Brice Dulin n’est pas disponible et les productions de Jaminet m’ont séduit. Il m’a semblé intéressant d’en faire un sélectionnable.

Et Teddy Iribaren, alors ? Il a pourtant connu une saison difficile au Racing…
Nous avions décidé de protéger Antoine Dupont, qu’il soit finaliste ou pas. Derrière ça, Maxime Lucu, auteur d’une saison magnifique, a déclaré forfait et Baptiste Serin s’est fait opérer. À mes yeux, Arthur Coville n’a pas eu suffisamment de temps de jeu et n’a pas « performé » assez, au Stade français. Julien Blanc était aussi sur les tablettes. Mais nous suivons Teddy Iribaren depuis très longtemps.

Dès lors ?
C’est un joueur que j’avais recruté à Tarbes quand j’entraînais Montpellier. Il venait d’être élu meilleur joueur de la saison de Pro D2. Il connaît aujourd’hui un passage difficile mais qui ne remet pas en questions ses qualités de demi de mêlée. Il est courageux, rapide et tellement altruiste qu’il va parfois se mettre en danger. Il ne s’épargne pas et quelque part, cette sélection récompense cet état d’esprit.

Que voulez-vous dire ?
À chaud, Teddy Iribaren est capable de se flageller dans une interview (sur Rugbyrama, il avait avoué après la finale de Champions Cup face à Exeter avoir joué blessé, N.D.L.R.). Là où tous les joueurs se cacheraient, lui se dénonce, prend tout pour lui… Teddy, on ne le changera pas et avec nous, il sera le Teddy Iribaren qui est passé sur les réseaux sociaux grâce à cette chistera de trente-cinq mètres ayant amené un essai de Teddy Thomas.

À l’ouverture, Louis Carbonel sera enfin affranchi de l’ombre des deux meilleurs joueurs de sa génération. Qu’attendez-vous de lui ?
Je lui ai dit que s’il était là, c’est qu’il le méritait largement. Parfois, il y a la place. D’autres fois, non. En Australie, il aura la place. Mais je ne veux pas qu’il se mette la pression. « Louis, sois toi-même. Joue avec nous comme tu le fais si bien avec Toulon ».

Le talentueux flanker du Racing Ibrahim Diallo fait, lui aussi, partie de votre liste. Depuis quand le suivez-vous ?
L’été dernier, Laurent Travers (le manager du Racing) a commencé à me parler d’Ibrahim Diallo. Il sentait qu’il réussirait une belle saison et c’est ce qu’il s’est passé. Diallo, c’est un joueur qui compte au Racing, l’un des plus beaux effectifs du championnat.

Le cas de Gabin Villière est particulier : il devait participer aux Jeux Olympiques avec France 7 mais sera finalement de la tournée. A-t-il fait une croix sur les Jeux Olympiques de Tokyo ?
On a été très clair avec Gabin Villière : il a quatre matchs en équipe de France et en vue des échéances à venir, il est important pour lui de ne pas perdre de terrain au poste d’ailier gauche. […] Si on avait pu faire autrement, on l’aurait fait. Mais nous avons fait en fonction des joueurs disponibles…

Il ne fera pas les JO, en clair…
Pour le moment, je ne peux que vous livrer l’explication précédente. (interview réalisée dimanche en début d’après-midi)

Fabien, avez-vous récemment parlé avec Baptiste Serin ? Barré par le monstre Antoine Dupont, il a très peu joué lors du dernier Tournoi…
Que voulez-vous que je vous dise ? C’est l’équipe de France et en équipe de France, on fait jouer les meilleurs joueurs au poste. Il s’avère qu’à ce poste-là, Antoine Dupont performe énormément. Il prend de la place. Avec ou sans le ballon, d’ailleurs. Dans son jeu de couverture, dans ses montées défensives au milieu du terrain, Anoine Dupont a une nouvelle fois été extraordinaire contre Bordeaux, en demi-finale. Il est d’une efficacité incroyable.

On ne peut vous donner tort.
La fin de saison de Maxime Lucu projette aussi ce joueur sur un ranking de numéro 2 (au poste de demi de mêlée), en sélection. Je regrette qu’il ne puisse pas confirmer. Derrière Dupont, il y a donc de l’émulation. Ça se bouscule.

Il y a seulement deux trentenaires dans votre liste : Teddy Iribaren et Romain Taofifenua. Vous interdisez-vous d’en sélectionner davantage parce qu’in fine, vous pensez à la Coupe du monde 2023 ?
Citez-moi des trentenaires… Je ne sais pas… Rémi Lamerat ? Il a annoncé, sans nous consulter, ne plus vouloir jouer en équipe de France. Il a été clair avec tout le monde. Sébastien Vahaamahina et Jefferson Poirot l’ont été, également. Et puis c’est vrai : il y a, in fine, cet objectif du Mondial 2023.

Quel est le profil de cette équipe australienne où seul James O’Connor est réellement connu dans le rugby international ?
On les connaît peu mais on se projette, on imagine : de ce que je constate, leur vitesse du jeu est déjà phénoménale. C’est un adversaire de premier niveau. […] Vous savez, c’est un plongeon dans l’inconnu pour cette équipe de France : elle s’apprête à affronter pour la première fois une grande nation de l’hémisphère Sud.

Avez-vous croisé James O’Connor à l’époque où vous entraîniez Toulon ?
Non. Je l’ai rencontré quand j’ai signé. Puis quand je suis arrivé au club, il n’était plus là. Tour de magie…

Comme il en existe parfois sur la Rade, c’est vrai… Un jeune Australien fait parler de lui en Top 14, c’est Emmanuel Meafou, le deuxième ligne du Stade toulousain. Fait-il partie des joueurs à fort potentiel que vous suivez ?
Très clairement. J’ai déjà échangé avec lui. […] On peut constater qu’en France, beaucoup de joueurs australiens occupent le poste de seconde ligne : il y a Miles Amatosero à Clermont, Matt Philip à Pau, les frères Arnold, Izack Rodda à Lyon, Will Skelton à La Rochelle… Et nous allons retrouver, là-bas, l’ancien Clermontois Sitaleki Timani. Ça donne une idée du réservoir australien.

Toulouse et La Rochelle se retrouveront en finale du Top 14, vendredi soir. Y a-t-il une forme de logique à cela ?
Oui. C’est cohérent. La Rochelle possède une présence physique impressionnante. À ce sujet, rendons hommage aux Racingmen, qui n’ont jamais baissé les armes en demi-finale, même s’ils sortaient les uns après les autres… De l’extérieur, j’ai eu l’impression que les Rochelais n’ont jamais laissé la place au Racing. L’autre demi-finale fut plus indécise. Elle ressemblait à ce qu’on vit en équipe de France à chaque match : au rugby international, tout se joue sur les deux ou trois dernières actions.

Les coachs de deux pourvoyeurs d’internationaux (Ugo Mola et Christophe Urios) ne s’entendent pas. Avez-vous déjà eu des inimitiés avec vos confrères entraîneurs ?
(il sourit) Prenons un peu de hauteur, si vous voulez bien… Ce n’est qu’un jeu…

Avec le recul, riez-vous aujourd’hui de ce qui s’était passé avec Christophe Urios sur le bord de touche ?
Prenons un peu de hauteur…

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