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Deux programmes, deux visions opposées

  • Qui aura raison ce vendredi soir : le sens inné toulousain de l'adaptation permanent ou la volonté rochelaise de marquer et d'user son adversaire jusqu'à ce qu'il cède ? Qui aura raison ce vendredi soir : le sens inné toulousain de l'adaptation permanent ou la volonté rochelaise de marquer et d'user son adversaire jusqu'à ce qu'il cède ?
    Qui aura raison ce vendredi soir : le sens inné toulousain de l'adaptation permanent ou la volonté rochelaise de marquer et d'user son adversaire jusqu'à ce qu'il cède ? MIDOL - Patrick Derewiany
Publié le Mis à jour
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Entre le jeu de destruction méthodique porté par les Rochelais et l’idéal d’adaptation dans le désordre proné par les Toulousains, cette finale sera aussi le théâtre d’une querelle d’écoles de jeu.

Entendons-nous bien : en politique comme en sport, il existe des prérequis indispensables, sur lesquels tous les courants de pensées, les partis et toutes les équipes du monde s’accordent. En matière de rugby de haut niveau, les attendus sont évidemment les suivants : conquête, défense et occupation du terrain, autant de domaines dont les Rochelais ont compris les ressorts et les enjeux aussi bien que les Toulousains. Mais c’est lorsqu’il s’agit de s’aventurer au-delà de ce sacro-saint triptyque qu’il convient d’évoquer les philosophies de jeu et, en l’espèce, les deux Stades ont effectivement choisi des approches du rugby diamétralement opposées, fruits de leur culture profonde ou récente…


La Rochelle : rigidité et sécurité


Ainsi, en ce qui concerne La Rochelle, Ronan O’Gara a construit depuis deux ans une équipe à l’image de ses convictions, proche de celles du Munster qui lui valurent tant de succès. Un jeu fondé, pour être synthétique, sur la destruction de l’adversaire, au sens propre comme au figuré. Un mode de fonctionnement qui a déjà connu ses limites par excès d’engagement, ainsi qu’en témoignent la dernière finale de Champions Cup ou la demi-finale de 2017 (que les Maritimes ont toutes terminées à 14). Reste que le plus souvent, la recette fonctionne… Portée tout au long de la saison par des joueurs au physique hors-norme comme les Atonio, Skelton ou Botia, l’équipe rochelaise a ainsi réussi à faire exploser physiquement tous ses adversaires, à l’image du Leinster et du Racing lors de ses deux dernières demi-finales.

Un seul adversaire a pour l’heure réussi à s’extraire de la toute-puissance des Maritimes : le Stade toulousain, peut-être la seule équipe en Europe à pouvoir rivaliser. Mais y parviendra-t-elle encore, alors qu’elle disputera le 37e match d’une saison en tous points éprouvante ? Ce sera ici toute la clé du match tant les Rochelais semblent aujourd’hui bien décidés à aller jusqu’au bout de leurs convictions. À l’image, là encore, de leur entraîneur Ronan O’Gara qui a choisi depuis le mois de mars de confier les clés de son équipe à Ihaia West, et n’en a pas dérogé sur l’ensemble des phases finales malgré certaines performances en dents de scie de l’ouvreur néo-zélandais.


Toulouse : flexibilité et transmission


Cette rigidité ? Elle se trouve à l’exact opposé de la politique du Stade toulousain. En cette saison rendue si particulière par la pandémie, il n’est ainsi pas anodin d’avoir vu Toulouse rayonner sur toutes les compétitions, de par son sens inné de l’adaptation permanente. Et l’on ne parle pas ici de son « intelligence situationnelle » dans le jeu, mais aussi de sa flexibilité dans les structures et les contraintes d’entraînement, qui lui ont permis de faire face à la covid, aux doublons, aux blessures… Une véritable science devenue le point fort d’un club à nul autre pareil, qui fait régulièrement la différence dans les matchs à fort enjeu. Tout comme le fait aussi cette culture de la gagne héritée des anciens et fruit d’une vraie politique de transmission, ainsi que le symbolisent le gros tiers de joueurs formés au club (Baille, Marchand, Cros, Ramos, Lebel, Médard) présents dans le XV de départ toulousain, contre aucun pour La Rochelle. Le genre de détail susceptible, qui sait, de faire la différence dans le dur…

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