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Kaino, ce n’est qu’un au revoir

Par Vincent BISSONNET
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    Kaino, ce n’est qu’un au revoir Icon Sport - Icon Sport
Publié le Mis à jour
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à 38 ans, Jerome Kaino va tirer sa révérence sportive ce soir. Si le All Black, homme de base des dernières conquètes stadistes, va raccrocher, il restera Toulousain.

Quoi qu’il se passe vendredi, quel que soit le scénario et quoi qu’en dise le résultat, un homme méritera une ovation et une haie d’honneur au Stade de France : Jerome Kaino. À 38 ans et 80 jours, la légende néo-zélandaise va tirer sa révérence dans quatre-vingts minutes. « On va essayer de lui donner un petit cadeau pour son départ », sourit timidement Selevasio Tolofua, un de ses disciples. Lui-même va tout donner une dernière fois afin de soulever un dernier trophée avant de raccrocher. Comme à Lille, où « il a fait un très bon match en 5 », dixit Laurent Thuéry.

Cette fois encore, la présence du All Black va compter. Avant même le coup d’envoi, elle a déjà produit ses effets : « C’est une arme pour nous, poursuit l’entraîneur de la défense. Dans la préparation de ces rendez-vous, il est important, il en a connu plein et il a gagné les plus beaux. Il sait avoir le mot juste. Il rassure même s’il ne parle pas forcément beaucoup. Sa manière d’être dégage des émotions fortes. » Sur la pelouse, sa science du jeu, ses qualités de défenseur (87 % de réussite au plaquage cette année, tout de même) et sa maîtrise (quatre pénalités concédées sur la saison) se révèlent encore précieuses.

Reconversion toute trouvée

« Sa sérénité est un exemple pour nous tous  », appuie Selevasio Tolofua. Elle l’est depuis trois ans. Depuis ce jour d’été 2018 où le grand enfant de Tutuila, aux Samoa Américaines, a posé son sac dans le vestiaire stadiste. Trois années marquées par deux titres et deux demi-finales européennes. Après le pari Ugo Mola et la politique de rajeunissement de l’effectif, sa venue constitue une des meilleures décisions de la nouvelle direction. Didier Lacroix se remémore encore les commentaires déplaisants à son arrivée, présentant le prince d’Auckland aux 81 capes comme « une vieillerie qui n’a plus rien à offrir. » 

Il leur a tant donné, trois années durant : « Ce recrutement était fait pour son exemplarité, pour le seigneur qu’il est, un double champion du monde. Dès le premier matin, il était là avant tout le monde en salle de muscu, il avait demandé un programme particulier. Depuis, avec peu de mots et beaucoup d’exemplarité, il a rayonné dans le vestiaire. Il le fait encore avec sagesse. » Et le président de révéler une anecdote révélatrice du personnage à ses yeux : « Le plus beau moment que j’ai vécu, c’est quand l’on est monté au Capitole en 2019. On sortait de deux heures de bus à impériale avec un public très nombreux pour le retour du Bouclier. On avait eu une discussion la veille au soir avec Jerome sur la réaction d’une ville et plus particulièrement la nôtre au lendemain d’un titre. Il ne l’avait jamais vécu. Il avait été champion avec les Blacks mais pas en club. Quand le bus a tourné rue de Rémusat et que l’on a vu ce public incroyable dans toute la rue et la place du Capitole remplie de monde, j’ai croisé son regard, il était émerveillé alors qu’il avait gagné des titres encore plus importants mais il n’avait pas connu cette communion. Quelques minutes passent, nous montons au balcon du Capitole, et l’on se rend compte qu’il y a un mec qui balaie le bus : c’est Jerome Kaino. Cinq minutes après, Rodrigue Neti est descendu, avec Peato Mauvaka, Lucas Tauzin et d’autres. Ils sont allés aider Jerome Kaino qui ne s’était pas encore rendu dans la Salle des Illustres car il voulait que le Stade toulousain laisse le bus dans le meilleur état possible. »

Lui va laisser une équipe au sommet, ce vendredi. Mais sans quitter le club. Une passation comme une évidence : « Nous avons une volonté de conserver Jerome dans un rôle différent pour compléter notre palette d’entraîneurs. Ugo a prévu de lui fixer des objectifs, lui-même va repasser par l’entraînement des espoirs. La force de transmission et l’influence, il les a déjà en lui. Pour moi, c’est un seigneur. » Un roi qui mériterait un ultime sacre et un bon bain de foule.

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