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L’épisode final d’une saison sans fin

Par Marc DUZAN
  • Les Toulousains d'Antoine Dupont retrouvent ce vendredi les Rochelais de Will Skelton
    Les Toulousains d'Antoine Dupont retrouvent ce vendredi les Rochelais de Will Skelton Icon Sport - Icon Sport
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Vendredi soir se déroulera au Stade de France l’épilogue d’une saison folle. Une saison dont on pensait, il y a encore quelques mois, qu’elle n’irait jamais au bout…

Quelle saison de dingue, bonne mère. Et quelle claque, pour les pisse-vinaigre qui juraient à ses prémices que l’exercice 2020-2021, martyrisé par les ruades de la pandémie, n’irait jamais à son terme. D’ici, remonte encore l’écho de la génération désenchantée qui, ce matin de juillet où Rugby Europe suspendit toutes ses compétitions, hurla que le rugby pro devait l’imiter avant d’y être contraint par un foyer épidémique gigantesque.

Alors que se termine la saison la plus longue de l’histoire, on revoit les sachants qui, à la minute où l’Allemagne annula son championnat et que le Stade français annonça vingt-sept cas positifs dans son effectif, jurèrent à Paul Goze que la foi habitant alors le président de la Ligue était au mieux risible, au pire dangereuse…

Quelle saison, nom d’un homme. Et quel pied de la voir s’achever, tant son absurdité fut souvent pesante. Ainsi, on n’oubliera pas de sitôt le soir d’automne où, gêné aux entournures par un cluster, le président du Racing Jacky Lorenzetti nous contacta, extatique, en annonçant que ses joueurs étaient en bonne santé, prêts à affronter le Lou. Au téléphone, "JLO" concluait de la sorte : "Dans quel monde vit-on pour se satisfaire de telles nouvelles ?"

Le cauchemar est semble-t-il passé, messieurs-dames. Il a emporté Jean-Marc Manducher, le gentil géant d’Oyonnax, a pris l’ancien pilier de la Squadra azzurra Massimo Cuttitta, mais n’aura pas empêché le Top 14 de dérouler ses 187 rencontres ou le Pro D2 de finir après avoir eu recours à une seule reprise au système de la péréquation (Mont-de-Marsan - Colomiers en mai dernier).

Bravo… et merci !

Pour nous, qui n’aurions pas supporté une autre saison blanche, le temps est donc venu de dire "merci". Pour nous, dont les familles vivent aussi de ce que génère le rugby dans son entièreté, l’heure est aux applaudissements : bravo à vous, qui avez encaissé sans geindre une saison de treize mois, faite de deux Coupes d’Europe, une Coupe des Nations et un Tournoi harassant ; bravo à vous, qui avez joué le jeu quand on vous collait un coton-tige dans le tarin de façon quasi quotidienne ; bravo à vous, qui avez supporté sans mot dire le stress suivant naturellement chacun des tests PCR qui jalonnèrent cette saison infernale.

Infernale, hein ? Et qui eut la peau, à la Ligue, de celui qui avait mis en place les protocoles permettant aujourd’hui d’apercevoir Saint-Denis et d’avoir un champion de France : vendredi soir, le Dr. Dusfour, bénévole au bout du rouleau, a démissionné de son poste à la commission médicale du rugby pro, laissant les cadres de la LNR démunis face à l’aberration voulant que le personnage central des vingt derniers mois du rugby français soit bénévole et ponde des protocoles de cent pages à l’heure où s’achevait sa journée de médecin généraliste. Là où le virus court encore, il faudra donc à l’institution professionnaliser et épaissir sa commission médicale, au risque qu’elle ne s’effeuille et s’autodétruise…

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