Leyds n’était pas « Dudule »
Si La Rochelle semblait déjà moribonde avant de perdre son arrière international sur blessure, la sortie précoce de Brice Dulin n’a fait qu’empirer les choses. Dillyn Leyds a glissé derrière et s’est noyé.
Le Stade de France a décidément la dent dure, avec Brice Dulin, cette année. La dernière fois qu’il y avait mis les pieds, fin mars dernier en clôture du 6 Nations, l’arrière du XV de France l’avait quitté en endossant la responsabilité de la défaite, sur le fil, contre l’Écosse. À cause d’une boulette après la sirène. Cette fois, le mauvais œil l’a privé, ou presque, de finale. En cause, cette fracture au niveau du cinquième métatarse de la main gauche, survenue vers la 20e minute de jeu. « Je ne sais pas comment c’est arrivé, grimaçait-il, le lendemain. Je m’en suis rendu compte parce que j’étais entaillé. Après, j’ai ressenti la douleur en touchant le ballon, j’ai essayé de continuer mais c’était trop douloureux, malheureusement, pour y arriver. C’est très frustrant. »
D’une semaine à l’autre, le contraste est saisissant. Revenu à son meilleur niveau à Lille et homme de la demie face au Racing, après plusieurs semaines en dedans, « Dudule » a vu son rebond tourner court. Très court. Ou comment terminer sa fantastique saison comme il l’avait commencé, en septembre. Sur une sortie sur blessure, donc, lors de sa première en jaune et noir, quasiment à la même minute qu’en finale. L’analogie saute d’autant plus aux yeux qu’à l’époque, contre Toulon, Jules Favre l’avait aussi remplacé, Dillyn Leyds glissant à l’arrière. Cette fois, en revanche, La Rochelle ne s’en est pas relevée. Un tournant, assurément.
Le cauchemar des ballons hauts
Même si, jusque-là, le XV maritime paraissait déjà emprunté, il a ensuite vacillé. En perdant très tôt son homme le plus expérimenté en Top 14 — Brice Dulin disputait sa quatrième finale — le Stade rochelais a aussi et surtout égaré son assurance tout risque, (re) devenue référence mondiale sous les ballons hauts. La couverture sortie au pied levé par Leyds, elle, était trouée. Le polyvalent Sud-Africain a perdu quatre ballons, pire total individuel de la partie. Dès lors, le futur champion toulousain s’est régalé, sous le crachin francilien, à arroser les Rochelais de chandelles. « Stratégiquement, on a été mis à mal. Ils nous ont renvoyé le ballon à chaque fois, mis sous pression en l’air avec les ballons hauts. On n’a pas du tout réussi à mettre notre jeu en place », ne pouvait que constater le capitaine Sazy, après coup.
La fébrilité de l’ancien joueur des Stormers, fraîchement prolongé jusqu’en 2024, s’est manifestée dans quasiment toute la palette indispensable à un numéro 15. Poste où il s’est pourtant montré très à l’aise, cette saison, lors de ses cinq titularisations. En finale, Leyds y a perdu son rendement habituel. Aucun défenseur battu, des maladresses et des mauvais choix. Notamment au pied où il souffre naturellement de la comparaison avec Dulin, maître en matière d’occupation. Défensivement, pénalisé une fois, il a aussi manqué le seul plaquage qu’il a effectué. Un jour sans, au pire moment.
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