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Une journée de rugby inclusif pour casser les barrières

Par Dorian VIDAL
  • Près de 200 personnes, dont plusieurs dizaines de réfugiés, ont participé à une journée de rugby inclusif, le samedi 26 juin dernier.
    Près de 200 personnes, dont plusieurs dizaines de réfugiés, ont participé à une journée de rugby inclusif, le samedi 26 juin dernier. Photo LNR
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Samedi dernier, au complexe sportif des Fillettes (Paris), l’association Ovale Citoyen et la Ligue nationale de rugby organisaient la journée « Uni.e.s par le sport », afin de célébrer la diversité.

Au lendemain de la finale de Top 14, et à quelques petits kilomètres du Stade de France, un évènement censé casser les barrières sociales à l’aide du rugby se préparait. Chapeautée en trois semaines par l’association Ovale Citoyen, accompagnée par la Ligue nationale du rugby (LNR)*, la journée de rugby inclusif a réuni plus de 200 participants, tous venus de différents horizons. « Il y avait des LGBTQ (personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers), des réfugiés, des jeunes de quartiers, mais aussi des personnes hors minorités. Le but, c’était de ne pas recréer de communautarisme, il fallait forcément que tout le monde soit mélangé », explique Jean-François Puech, président de l’asso et instigateur du projet.

Dès le milieu de matinée, tous se retrouvent donc autour d’une dizaine d’encadrants (en majorité des membres du club Ovale Citoyen) et sont répartis en deux catégories d’âge (collégiens/lycéens et adultes). Après un échauffement en commun, quelques minutes de passe à dix, ainsi qu’un petit tournoi à toucher opposant les divers groupes de participants, les organisateurs décident « de mixer les équipes », pour un moment de « rugby plaisir, sur grand terrain ».

« Un ballon, un terrain, et ça fonctionne ! »

Sous les nuages et averses du XVIIIème arrondissement de la capitale, rien ne mine l’enthousiasme ambiant. Le cuir s’envole des mains de jeunes du quartier Pablo-Picasso (Nanterre) jusqu’à celles de personnes LGBTQ, avant parfois de filer jusque dans les bras de réfugiés soudanais, afghans ou érythréens. Le mélange a de quoi étonner, mais pour Jeff Puech et ses compères, l’objectif est accompli, les joueurs sont passés outre leurs différences : « Les tensions qui auraient pu naître sur le terrain si on avait laissé les équipes en l’état n’ont pas existé. Ça a libéré plein de choses. On s’aperçoit qu’avec un simple ballon de rugby et un terrain, ça fonctionne ! » 

Et qu’importe si certains aspects élémentaires du jeu sont parfois oubliés en route, la règle toute aussi importante du respect et du vivre-ensemble est célébrée. « On est parvenu à réunir sur un même terrain tous ces gens. Le rugby en lui-même, c’était surtout de la découverte. »

Cerise sur le gâteau, certains novices y vont de leur geste de classe. Présent lors de l’évènement, l’ancien joueur du Racing 92 Philippe Guillard se laisse par exemple impressionner par un bel enchaînement de trois crochets, amenant à l’essai un gamin « qui n’avait jamais touché de ballon ». 

Mixité et partage 

La magie de la balle ovale aurait-elle opéré ? « On est toujours assez surpris par la facilité que provoque ce sport. À Ovale Citoyen, on a également une partie football, en partenariat avec les Girondins de Bordeaux, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il y a toujours eu beaucoup plus de monde au rugby. »

Au bord du terrain, les divers acteurs de la journée interagissent. « La Guille » parle même de jeu avec certains étrangers. « Ce genre de choses, ça me fait penser qu’on est sur la bonne voie », se réjouit Jeff Puech, décidément plein d’espoir, d’autant que l’expérience sera vraisemblablement renouvelée l’année prochaine.

Et de conclure : « Le sport professionnel doit être le moteur des combats, car c’est ce qui impacte le plus le grand public. L’homophobie, le racisme, c’est dans tous les sports… Le rugby est une discipline qui a une image de valeurs. Alors, allons jusqu’au bout ! »

* en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, la mairie de Paris, la Maison des réfugiés et les Coqs Festifs (club folklo hétéro & gay friendly basé à Paris)

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