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Moudenc : « Des sourires inoubliables ! »

Par Philippe OUSTRIC
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Jean-Luc Moudenc, le Maire de Toulouse revient sur le lien indéfectible qui unit le Stade et les Toulousains. Il confirme sa volonté d’ancrer dans la durée le Toulouse Rugby Festival comme un rendez-vous festif, ouvert à tous et gratuit.

Êtes-vous un Maire heureux en "rouge et noir" ?

Comment ne pas être heureux et fier après une telle saison ? Voir le Stade réaliser le doublé Champions Cup-Top 14 est un bonheur immense pour moi et pour tous les Toulousains, Avec cette 5e étoile européenne et ce 21e bouclier de Brennus, le Stade toulousain entre encore plus dans l’histoire. Le plus beau, c’est de se dire que cette jeune génération pleine de talents a encore de nombreuses années devant elle.

Éclairez-nous sur vos moments forts de la finale et la ferveur toulousaine avec cette incroyable parade ?

J’étais au Stade de France bien sûr, le Stade toulousain a fait preuve d’une maîtrise et d’un réalisme impressionnants face à des Rochelais qui avaient pourtant tenu la dragée haute en Champions Cup quelques semaines plus tôt. De ce doublé, je retiens surtout la communion avec un public qui nous avait tant manqué ! J’ai eu l’occasion de partager l’après match avec les joueurs, puis, le lendemain, d’être avec eux dans le bus lors de la parade. C’était un moment incroyable ! J’ai senti que les gens avaient besoin de se retrouver pour un moment de fête après une année difficile marquée par la crise. Ces sourires sont inoubliables !

Quels sont vos joueurs préférés et pour quelles raisons ? Les rugbymen sont-ils de formidables ambassadeurs pour Toulouse ?

Cheslin Kolbe a eu une saison difficile mais il a une nouvelle fois montré quel champion il est avec ce drop de 50 mètres en finale ! Je suis également admiratif face à des jeunes comme Antoine Dupont et Romain Ntamack, qui ont une vraie capacité à animer le jeu. Ce qui fait la force du Stade toulousain, c’est avant tout l’héritage, la transmission. Quand on évoque ces sujets, difficile de ne pas parler de Maxime Médard et de Yoann Huget qui ont tant donné pour ce club… Quant au pied en or de Thomas Ramos, il fait mon admiration ! Je pourrais également citer l’immense Jerome Kaino. Un joueur rugueux mais d’une humilité et d’une discrétion admirables.

Quels sont les liens forts qui unissent le rugby et les Toulousains ?

L’histoire qui unit Toulouse et son club est vieille de 114 ans. Dans notre ville, le rugby n’est pas qu’un sport, il fait partie de notre patrimoine, de notre identité. L’engouement pour le club est fantastique et dépasse notre région puisque le Stade toulousain est le club le plus supporté en France. Il n’y a qu’à voir l’ambiance au marché Victor-Hugo, dans les rues de notre ville ou devant Ernest-Wallon durant les phases finales : c’est tout simplement fantastique. Ici, la passion se transmet de génération en génération. Romain Ntamack est devenu champion d’Europe avec le Stade vingt-cinq ans après son père, Émile. Cette réalité existe aussi chez les supporters. Nombreux sont ceux à avoir acheté des briques aux noms de leurs enfants ou petits-enfants pour le mur de soutien installé à Ernest-Wallon afin de venir en aide au club, dont les finances ont été malmenées durant la crise Covid. C’est pour toutes ces raisons que nous travaillons, aux côtés des autres collectivités de notre territoire, à la création d’une cité du rugby à Ernest-Wallon. Un site emblématique, ouvert aux habitants, pour valoriser une partie de notre culture.

De par ses valeurs éducatives et de respect, le rugby est-il un parfait lien sociétal pour une ville comme Toulouse ?

Le sport a de nombreuses vertus pour la santé et possède une dimension éducative forte, particulièrement au rugby. Le respect entre adversaires, supporters et arbitres est remarquable. Ville tolérante et plurielle, Toulouse est très attachée à ces principes. Nous venons d’ailleurs de lancer le dispositif "Marraines et Parrains sportifs de la Mairie de Toulouse" pour aller encore plus loin dans la défense des valeurs républicaines auprès du grand public, des scolaires et des licenciés. En partenariat avec deux associations et quatre sportifs professionnels, nous allons organiser des actions pédagogiques auprès de notre jeunesse pour véhiculer ces valeurs de respect et de tolérance.

Le rugby, c’est aussi l’engagement, le don de soi et du partage : comment tirer profit de tous ses avantages au service d’une société de plus en plus égoïste et tournée vers l’individualisme ?

Les règles du rugby sont ainsi faites que chaque joueur a besoin de soutien sous peine de perdre le ballon. Dans ce sport, impossible de s’isoler même en étant le meilleur joueur du monde. Il en va de même dans la vie en général, tout comme dans la vie politique en particulier. Par son individualisme, la société est capable du pire : la violence, l’obscurantisme, la radicalisation et toutes les formes d’extrémisme. Mais elle sait aussi se montrer sous son meilleur jour, y compris dans les moments difficiles. J’en veux pour preuve ces mois de crise durant lesquels les professionnels de santé, les agents de notre municipalité, les élus et tous les Toulousains ont fait preuve de beaucoup de courage, d’entraide et de dignité. C’est par cet esprit collectif et cette solidarité que notre ville sortira encore grandie de cette épreuve.

Vous avez souhaité que le premier Toulouse Rugby Festival se tienne place du Capitole, comme un symbole fort auprès de tous les Toulousains ?

La place du Capitole est sans aucun doute le lieu le plus emblématique de Toulouse, le cœur de notre ville. Ancienne maison des Capitouls, elle est le symbole de notre démocratie locale. C’est la maison de tous les Toulousains. Pour le rugby, elle est synonyme de soirées mémorables les soirs de match et de célébrations de tous les titres du Stade toulousain, hormis cette année en raison de la crise. C’est pour cela que nous avons décidé de la transformer en stade pendant deux jours. Organiser ce festival ici montre la place importante que nous accordons au rugby dans notre ville.

Votre volonté est-elle d’en faire un événement festif, populaire, ouvert à tous ?

Nous avons voulu un festival à l’image de Toulouse et de ce sport : ouvert à tous, petits et grands. Que l’on soit amateur, professionnel, initié ou non, le but est de partager un moment convivial. Cet événement nous permet de réunir les commerçants et restaurateurs du coin autour d’un tournoi, des équipes féminines, des éducateurs ou des écoles de rugby. 700 personnes y ont participé.

Toulouse est à la fois, aujourd’hui, la capitale européenne du rugby, de l’industrie aéronautique et spatiale, avec comme premier supporter Thomas Pesquet qui a participé à la création du maillot du Stade toulousain. Est-ce une vraie fierté pour vous ? Quelles sont les analogies entre ces deux mondes ?

D’une certaine manière, le Stade toulousain et Thomas Pesquet ont l’art de décrocher les étoiles ! L’un sur son maillot, l’autre à bord de la navette spatiale… Ce sont de formidables ambassadeurs pour notre ville, partout en France et à l’international. Nous sommes très fiers de pouvoir compter sur ces institutions et personnalités qui symbolisent la réussite de Toulouse dans de nombreux domaines. Toutes les générations sont admiratives devant tant de rêve et de magie. Ce maillot connecté est le symbole de l’union des forces toulousaines au service de l’excellence.

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