L'édito : place aux bleus

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L'édito d'Emmanuel Massicard... Il n’y a plus de saisons, messieurs dames. Et pour une fois, le réchauffement climatique n’est absolument pas en cause dans notre affaire. Tant pis pour les climato-sceptiques de service qui devront chercher ailleurs l’occasion de faire le « buzz » : il n’y a plus de saisons, parce qu’elles s’enchaînent toujours plus vite et plus fortes chez nous, au rugby. Elles se marchent allègrement sur les panards et finissent par tellement mélanger les genres, qu’il faut un décodeur pour suivre toutes nos petites affaires.

Jugez sur pièces : Toulouse est champion de France depuis une dizaine de jours, ses joueurs font la tournée des plages pendant que leurs voisins columérins, eux, reprennent le chemin de chemin de l’entraînement. Plus ubuesque encore : le XV de France prolonge à l’autre bout du monde la plus longue saison de tous les temps avec une tournée de tous les dangers face à l’Australie. Pour trois tests à venir, sans les habituels tauliers et meilleurs joueurs français. Avec la bleusaille pour faire le nombre au bout d’une quatorzaine sanitaire qui doit nous éviter de percer une nouvelle bulle, ce qui ferait sacrément désordre, hein ! Imaginez quand même le tollé si les rôles étaient inversés et si les Australiens avaient débarqué chez nous avec des Wallabies en culotte courte !

Car c’est une vraie équipe de France new-look, version bleusaille. Avec le minimum syndical en termes d’expérience, franchement en bout de course - physiquement et certainement mentalement - qui va affronter à partir de mercredi des Australiens de première fraîcheur (mais sans trop de repères). Le passé récent et la Coupe d’automne des Nations nous ont prouvé que l’exploit n’était jamais interdit avec le XV de France. Mais n’ayons pas la mémoire courte : l’histoire des Bleus regorge également de fessées monumentales.

S’il y a matière à positiver, si l’on doit se réjouir de voir les Barlot, Macalou, Jaminet, Walker, Vanverberghe, Falatea ou Iribaren se tester à balles réelles avec les Couilloud et Carbonel, Jelonch, Gros et Vincent en guise d’éclaireurs, ne rêvons pas. Le défi qui se présente face à la bande à Galthié est immense, avec le double risque de voir le bilan du sélectionneur s’effondrer et sa flèche du temps jouer aux montagnes russes.

Mais ne doutez pas, à moins d’un cataclysme, le staff des Bleus saura rebondir et relancer la machine d’ici au Mondial. Ceux qui ont davantage à perdre dans l’affaire - et beaucoup moins à gagner - ce sont les joueurs. Qui se retrouveront en première ligne en cas d’échec et qui auront alors trop peu de chances de remontrer le bout de leurs crampons d’ici à 2023. Surtout avec le retour des cadres…

À bien y regarder, à moins d’un concours de circonstances lié aux blessures, ce pourrait être pour les bleus une des dernières chances d’intégrer le noyau dur des Bleus. Et de chambouler le bel ordre tricolore. Leur arme fatale ? L’atout fraîcheur physique. C’est lui qui fera toute la différence. Au bout du bout d’une saison quasi sans fin, ce n’est pas la moindre des sinécures…
 

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