Australie - France : et le rêve devint cauchemar...
Les Bleus, très efficaces puis valeureux, auraient dû l'emporter d'un point à Brisbane. C'était avant un final tragicomique qui les a vus perdre un ballon de manière inexplicable et concéder une pénalité qui les hantera pour un moment.
Refaire le match dans les têtes n’a jamais permis d’en inverser le score ou d’en changer le dénouement. Mais les Bleus de Brisbane ne pourront s’empêcher de rembobiner, revivre et vouloir réécrire 1000 fois les dernières secondes de l’improbable fin de match de ce mercredi. À une poignée de secondes de la sirène, la victoire historique leur tendait les bras. Il ne restait plus qu’à capter l’ultime lancer et à envoyer le ballon dans les tribunes du Suncorp Stadium. Dans toutes les autres dimensions, ça a dû se passer ainsi. Les Tricolores auraient ensuite levé les bras et célébré un succès mémorable. Historique.
Imaginez. La dernière fois que les Bleus l’avaient emporté chez un des trois grands du Sud, Melvyn Jaminet n’avait pas encore soufflé ses dix bougies, Demba Bamba régnait sur les tatamis d’Ile-de-France et Louis Carbonel n’était encore que le “fils de”… C’était le 13 juin 2009, à Dunedin : Trinh-Duc, Servat, Médard et consorts avaient crucifié des All Blacks remaniés et déconcertés (22-27). Mais dans une scène affleurant l’irréel, rien ne s’est passé comme prévu ni comme il aurait fallu. La réception de la touche a été cafouillée, Teddy Iribaren a passé au lieu de dégager, Melvyn Jaminet a transmis dans le vide, Damian Penaud étant monté dans le même temps… Et tout s’est enrayé : le joli conte est devenu un cauchemar. Les Australiens ont récupéré la possession et, dans leur style si particulier, ont multiplié les séquences à haute intensité pour obtenir la pénalité de la gagne. 23-21 : rarement la vision d’un tableau d’affichage n’aura paru si cruelle. Un véritable crève-cœur pour les vingt-trois héros malheureux du jour, à la hauteur de l’événement. “Tous les joueurs ont envie de prouver qu'ils peuvent vraiment faire partie de cette équipe de France et tout le monde sera prêt”, avait annoncé le capitaine du mois Anthony Jelonch. La promesse était belle. Voir les jeunes Bleus la tenir a été magnifique. D’entrée de jeu, ce drôle de contingent de 24 ans et 6 sélections en moyenne s’était montré sous son meilleur jour, laissant la pression, les complexes et les étiquettes au vestiaire. Après un bon lancement de jeu amenant une première fois Baptiste Couilloud dans les vingt-deux mètres, la foudre frappait à deux reprises le Suncorp Stadium de Brisbane. Avec Gabin Villière dans le rôle de l’éclair : sur un crochet intérieur en bout de ligne (6e) puis en troisième lame d’une combinaison initiée par Danty et Couilloud (22e).
Les Bleus ont rompu puis craqué
Huit mois après avoir surpris son monde à Twickenham en finale de la Coupe d’automne des nations, la nouvelle génération hexagonale, à l’efficacité et au talent ébouriffants, venait de s’ouvrir en grand la voie d’un succès majeur. Mais il restait le plus dur : confirmer, tenir, assumer. Les jeunes Wallabies, héritiers d’une nation majeure, ne pouvaient rendre les armes sans lutter. Alors, Michael Hooper et ses partenaires ont sorti les muscles, haussé la cadence et confisqué le ballon, imposant à la bande à Jelonch un bras de fer terrible. Dans cette épreuve de force, les Bleus ont rompu, souvent - avec déjà une douzaine de pénalités concédées à l’heure - et craqué, à deux reprises - sur le combat dynamique imposé par les avants adverses. Ils ont respiré quand Melvyn Jaminet, de 45 mètres, a redonné un peu de confort à leur matelas de points. Ils ont ensuite tremblé sur ce drop-goal dévissé à la 76e minute et sur cette passe au pied aux allures de balle de match à 200 secondes de la sirène. Finalement, au bout de l’effort et du suspense, ils ont cru voir leur rêve exaucé par un ultime grattage de l’exemplaire Jonathan Danty. Pour un petit point, ils allaient écrire une superbe ligne d’histoire.
C’était avant l’impensable. Avant cet ultime coup du sort, ce sabordage en règle. Ce final tragicomique risque d’en hanter quelques-uns pour longtemps. Il n’enlève en rien les qualités de cette belle jeunesse française. Mais il laisse un satané goût de métal dans la bouche. Celui de la médaille d’argent auxquels les Bleus, beaux joueurs et perdants magnifiques, commencent malheureusement à être abonnés...
Quelle fin cruelle... Les Bleus échouent en toute fin de match face à l'Australie !
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) July 7, 2021
Le film du match > https://t.co/7d4hCAIBx7#AUSFRA
(crédit : Photox / Scott Powick) pic.twitter.com/MdO1Hglb0a
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