Mêlée : le tour de vice

  • Jean-Baptiste Gros, piégé par l'expérience de l'Australie, assure que la mêlée française va réagir
    Jean-Baptiste Gros, piégé par l'expérience de l'Australie, assure que la mêlée française va réagir Icon Sport - Pascal Della Zuana
Publié le Mis à jour
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Pénalisée à trois reprises face à l’Australie, la mêlée française s’est moins faite surprendre par manque de puissance que d’expérience… De quoi préparer le 2e test dans un état d’esprit revanchard.

Depuis quand la mêlée australienne n’avait-elle pas pris le meilleur sur celle du XV de France ? Difficile de s’en rappeler, au vrai, tant ce secteur traditionnellement ancré dans la culture hexagonale a souvent fait défaut aux Wallabies… Reste que, dans les chiffres, le pack australien a bel et bien pris le dessus sur celui des Bleus mercredi dernier, récoltant la bagatelle de trois pénalités contre un petit coup-franc. Autant dire que le secteur a clairement pesé dans la balance, d’autant que les Tricolores avaient donné l’impression de maîtriser leur sujet en première période (à l’image du premier essai de Villière, dont le point de départ fut un ballon récupéré par Couilloud derrière une mêlée australienne chahutée) avant de baisser de régime, notamment après l’entrée de Taniela Tupou. De quoi en déduire que le "Thor Tonguien" est décidément aussi redoutable dans le jeu courant que dans les tâches obscures ? Après (re)vision des images, le constat peut être clairement nuancé, Tupou ayant démontré sur son entrée en jeu davantage de vice et de métier que de puissance pure. Ce qui n’a pas manqué de faire enrager d’autant plus la première ligne française… "C’est clair que les Australiens nous ont pris à l’expérience, déplorait le pilier Jean-Baptiste Gros, sanctionné à deux reprises avant de céder sa place à l’heure de jeu. On n’a jamais ressenti qu’ils avaient plus de puissance collective que nous. En revanche, ils nous ont poussés, par leurs attitudes, à commettre des erreurs qu’il ne faudra pas reproduire."

Gros : "Cette fois, on saura s’adapter"

Par exemple ? Sur la première pénalité australienne récoltée à la 58e (voir ci-dessus) jamais le pack des Wallabies n’a réalisé de franche avancée axiale, et n’a pour tout dire pas avancé du moindre centimètre. En revanche, l’illusion était parfaite, puisque la poussée en travers de Tupou sur Gros était accentuée par un petit pas de côté de Slipper, qui permit de faire tourner la mêlée juste ce qu’il fallait pour influencer l’arbitre… Cinq minutes plus tard, ce même Tupou se signala d’ailleurs dans un autre registre, en passant son épaule par-dessus celle de Gros pour le faire tomber, occasionnant une pénalité d’autant plus sévère que l’introduction était française, et le ballon déjà éjecté par Couilloud ! Deux sanctions qui ont contribué à conférer à M. Pickerill un a priori négatif sur le comportement de la mêlée des Bleus, sur la fin de match. Laquelle fut sanctionnée une dernière fois à la 75e alors que, de toute évidence, le pauvre Sipili Falatea ne pouvait rien faire d’autre que céder face à un vis-à-vis (Angus Bell) complètement délié et tout proche de lui monter sur le dos… Une pénalité forcément cruciale à cet instant du match, dont on espère au moins qu’elle ne contribuera pas à prolonger cet a priori négatif lors du deuxième test. En attendant, pour dépendre le moins possible des décisions arbitrale, les Bleus se sont cette fois préparés en connaissance de cause. "On a beaucoup travaillé là-dessus cette semaine, notamment à la vidéo, témoignait Gros. Cette fois, on saura comment réagir et s’adapter." Histoire de ne pas se faire piéger deux fois…

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