Saga Nevers - Xavier Péméja : « L’objectif, c’est la qualification »

Avec le recul des vacances, quelles leçons tirez-vous de la saison passée et de cette septième place finale ?

Quand on regarde les statistiques, on voit qu’on n’a pas réussi à mettre tous les paramètres dans les six premières places. On est premiers au nombre de passes, dans les trois premiers au nombre d’essais marqués. On a eu du mal en discipline puis on s’est rattrapés, mais on est septièmes au nombre de points encaissés au pied. Le plus négatif, ce sont nos statistiques dans la conservation sur les phases plaqueur-plaqué et sur la vitesse de sortie de balle.

Comment l’expliquez-vous ?

Mon plus grand regret, c’est quand la saison s’arrête en mars 2020 alors que nous étions cinquièmes et partis pour nous qualifier. Je suis sûr que si cette saison avait été au bout, la suivante aurait été meilleure. Ça nous a mis un coup d’arrêt. On a perdu contre des gros chez nous et contre des petits à l’extérieur, même si le niveau est tellement dense désormais qu’il ne faut plus faire de différence entre les gros et les petits. Mais là où on perd la qualification, c’est contre Grenoble, chez nous (défaite sur le fil 13-12 lors de la 19e journée après une pénalité ratée à 25 mètres face aux poteaux, N.D.L.R.).

Les clubs qui se sont qualifiés alignaient tous plusieurs joueurs qui avaient un gros vécu de Top 14 voire du niveau international. Ce n’était pas le cas de Nevers et ce ne sera pas le cas encore la saison prochaine. Est-ce que vous ne craignez pas le même scénario ?

Notre objectif, c’est la qualification. On a un groupe qui ne se modifie pas énormément, et on continue à le faire grandir. Je veux que la vedette, ce soit le groupe. J’ai envie que le noyau qui a connu la Fédérale 1 aille plus haut. Je crois à la jeunesse et à son envie de réussir. C’est sûr qu’en faisant ce choix, on se met peut-être en danger ; c’est plus facile d’aller chercher des joueurs en Top 14, mais c’est beaucoup plus intéressant d’avoir un groupe qui réussisse avec beaucoup de jeunes.

Vous avez connu des départs importants, en première ligne notamment, avec David Lolohea, Nemo Roelofse, Guram Papidze. Ce n’est pas trop frustrant ?

On est un tremplin vers le haut niveau. Des joueurs qui quittent Nevers pour aller en Top 14, c’est la meilleure des publicités pour nous, c’est une récompense et une reconnaissance. Cela montre aux jeunes qui veulent réussir qu’ils peuvent venir à Nevers. Et ils nous amènent leur réussite. J’ai toujours cru à la jeunesse. Ce sont eux qui ont raison. Ça m’a toujours intéressé de les voir fonctionner, de voir les portes qui s’ouvrent, et de les ouvrir avec eux. J’ai envie de les voir heureux, comme ceux de Montauban avec lesquels on a été champions de France de Pro D2 en 2001. On s’est revus récemment pour fêter les 20 ans de ce titre ; les liens entre les hommes, c’est ce qui reste à la fin.

Vous avez entraîné des bastions du rugby, comme Montauban, Bourgoin, Bayonne. Est-ce plus difficile dans un club neuf comme Nevers ?

Nevers est un club qui a plus de 100 ans. L’identité du haut niveau est à créer, et c’est ce groupe qui écrit cette histoire, et c’est passionnant. Les joueurs ont des outils de travail et de réussite, humains et techniques, mais ce n’est pas facile d’avoir des références du haut niveau. Il faut qu’ils mettent la barre haut, et dans un club, on veut toujours faire mieux que la génération précédente. Là, le meilleur, ce sont eux qui le font déjà.