Revue de l'élite : centres

  • Le centre toulousain Pita Ahki a été le catalyseur de son équipe tout au long de la saison. Le centre toulousain Pita Ahki a été le catalyseur de son équipe tout au long de la saison.
    Le centre toulousain Pita Ahki a été le catalyseur de son équipe tout au long de la saison. Icon Sport - Icon Sport
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Le trois-quarts centre néo-zélandais est devenu la pierre angulaire du jeu toulousain.
 

#1 Quand Ahki va, tout va

 

Il fut au centre de toutes les attentions. Le staff médical du Stade toulousain a été aux petits soins avec Pita Ahki, l’homme devenu indispensable au bon rendement de l’équipe d’Ugo Mola. Ménagé, le centre néo-zélandais effectuait rarement les séances de début de semaine et fut souvent été aligné le week-end sans s’être réellement entraîné les jours précédents. Il devait reposer soit l’épaule, soit le genou ou encore un tendon d’Achille douloureux au printemps. Il n’était pas question de prendre le moindre risque avec un joueur qui a tout de même réussi à disputer 27 matchs au cours de cette saison historique (vingt en Top 14, deux lors de la phase finale de la Coupe d’Europe 2020 disputée en septembre et encore cinq pour conduire au sacre européen de 2021).
Alors que le Toulouse a dû composer avec de nombreuses blessures au sein de sa ligne d’attaque, la présence de Pita Ahki a permis de maintenir le niveau de performance même après la perte de son compère Sofiane Guitoune. Le manager du Stade toulousain Ugo Mola n’a cessé de répéter toute son importance dans son système : « Il est notre régulateur défensif, tout en étant capable de faire jouer les autres, de se substituer au poste de 10 ou de nous remettre toujours dans l’avancée. Il amène ce lien entre les structures et les hommes. Quand Pita va bien, c’est toute la ligne de trois-quarts qui se porte plutôt pas mal. » La gestion de Pita Ahki a certainement été la plus grande victoire de Toulouse qui a pu compter sur un joueur exceptionnel qui n’avait jamais autant joué depuis son arrivée en France.

 

#2 George Moala, le meilleur clermontois

 

Le trois-quarts centre néo-zélandais a été le meilleur joueur de Clermont cette saison. Il a été le facteur X de la formation de Franck Azéma, celui qui a su faire la différence dans des situations d’équilibre, celui qui a su retrouver de l’avancée sous pression. La saison de George Moala avait pourtant mal commencé avec une commotion lors de la deuxième journée du Top 14. Arrêté pendant un mois et demi et il a avoué avoir eu peur pour sa santé. Néanmoins, son retour à la compétition a été tonitruant selon les mots de son entraîneur Xavier Sadourny : « On peut dresser le parallèle : autant il y a un Racing avec ou sans Vakatawa, autant il y a un Clermont avec ou sans George. Quand on a un joueur comme ça sur le terrain, forcément ce n’est pas pareil. Même un ballon pourri, il est capable de le bonifier tout en mobilisant un, deux, trois défenseurs. Et surtout, rien que par sa présence, il rassure ses partenaires de par son expérience. » Clermont s’est donc empressé de le faire prolonger dès le mois de janvier.


#3 Jonathan Danty, arrivé à maturité 

 

Jonathan Danty n’est pas du genre à se trouver de fausses excuses. « Je n’ai pas assez travaillé les années précédentes et je le regrette. Le retour au club de Gonzalo Quesada m’a d’ailleurs fait beaucoup de bien. » Le trois-quarts centre du Stade français a pris son destin en main. Il a fait évoluer son jeu : « À un moment de ma carrière, j’avais un coach (Heyneke Meyer) qui me demandait de garder le ballon et d’aller tout droit. Gonzalo, lui, me demande de faire jouer les autres. » Il a finalement été le joueur du Stade français le plus régulier sur l’ensemble de la saison en faisant preuve aussi d’un état d’esprit irréprochable malgré l’annonce de son départ du club dès les premières semaines de compétition. Des performances qui lui ont surtout permis de retrouver l’équipe de France où il peut espérer avoir une carte à jouer. « Il n’aimait plus comment il jouait. Il est redevenu lui-même », reconnaît Quesada.

 

Les surprises : Uberti, Barraque et les jokers toulousains

 

Pablo Uberti a terminé la saison par une percée en demi-finale de Top 14 où il a pensé donner la victoire à l’Union Bordeaux-Bègles face à Toulouse. Le Landais d’origine, de retour à l’UBB après deux saisons à Grenoble, s’est fait un nom en Top 14 avec vingt feuilles de match en championnat et quatre en Coupe d’Europe. Il a profité aussi de la blessure de Yoram Moefana, véritable révélation du début de saison, qui a été plus discret après ses deux premières sélections en Bleu à l’automne. Jean-Pascal Barraque est aussi une des très belles surprises de la saison. Arrivé à Clermont en raison de l’arrêt du circuit mondial à VII, il a fait un retour tonitruant à XV, allant jusqu’à s’offrir la première sélection en Bleu de sa carrière lors de la Coupe d’Automne des Nations. Obligé de quitter l’ASMCA en cours de saison pour retrouver France 7, le club clermontois lui a néanmoins fait signer un contrat pour revenir la saison prochaine, tant il a brillé lors de son passage en Auvergne.

Le Stade toulousain peut aussi s’estimer heureux avec les bonnes surprises venues d’Argentine. Chocobares et Mallia, deux inconnus en Top 14, ont su être décisifs dans le doublé des hommes d’Ugo Mola. Il ne faut pas non plus oublier Raymond Rhule. Le Rochelais a disputé onze rencontres au poste de trois-quarts centre cette saison. Il y a été performant et il aurait pu prétendre à intégrer le Top 10 avec un peu plus de titularisations à ce poste. à Castres, le septiste Vilimoni Botitu s’est rapidement fait une place et un nom. De son côté, Riko Buliruarua a enfin explosé pour sa troisième saison en France. Le Palois Tumua Manu a été rapidement dans le bain après son arrivée tardive.

 

Les déceptions : Goosen sauve sa sortie, Fofana en retrait

 

Le trois-quarts centre sud-africain Johan Goosen aura pu traverser cette dernière saison en France dans l’anonymat le plus total. À la mi-mars, il n’avait disputé que deux matchs. L’orgeuil du champion a fini par parler. Goosen a retrouvé du temps de jeu dans le sprint final, notamment grâce à la Challenge Cup où il a été brillant en finale. Une fin de saison d’autant plus frustrante car le Springbok aurait pu apporter bien plus au MHR pendant son passage dans l’Hérault. Le Clermontois Wesley Fofana est un autre joueur de dimension internationale avec un temps de jeu assez faible, avec seulement six titularisations en Top 14 et deux en Coupe d’Europe. Il n’a finalement pas été retenu pour disputer le match de barrage face à l’UBB alors qu’il pouvait postuler à ce match décisif. De son côté, Ma’a Nonu, revenu en sauveur à Toulon, était lui bel et bien présent sur la pelouse avec seize matchs (quinze titularisations) mais sans vraiment briller. Enfin Alexandre Dumoulin, dont le temps de jeu est en légère progression, ne s’est pas encore imposé comme un titulaire à la Section paloise. 
 

Le classement

 

1. Pita AHKI    
Toulouse - Né le 24/09/1992 - 1,89 m ; 96 kg
Temps de jeu : 1443 minutes - Point : 0

2. George MOALA    
Clermont - Né le 5/10/1990 - 1,86 m ; 106 kg
Temps de jeu : 1306 minutes - Points : 20
international néo-zélandais - 4 sélections

3. Jonathan DANTY    
Paris - Né le 7/10/1992 - 1,81 m ; 107 kg
Temps de jeu : 1309 minutes - Points : 20
International français - 7 sélections

4. Jan SERFONTEIN    
Montpellier - Né le 15/04/1993 - 1,87 m ; 97 kg
Temps de jeu : 1026 minutes - Points : 15
International sud-africain - 35 sélections

5. Nico LEE    
Brive - Né le 13/03/1994 - 1,80 m ; 89 kg
Temps de jeu : 1215 minutes - Points : 5

6. Levani BOTIA    
La Rochelle - Né le 14/03/1989 - 1,82 m ; 103 kg
Temps de jeu : 847 minutes - Points : 20
International fidjien - 20 sélections

7. Pierre-Louis BARASSI    
Lyon - Né le 22/04/1998 - 1,88 m ; 93 kg
Temps de jeu : 1160 minutes - Points : 20
International français - 2 sélections

8. Gaël FICKOU    
Paris puis Racing 92 - Né le 26/03/1994 - 1,90 m ; 100 kg
Temps de jeu : 1123 minutes - Points : 25
International français - 63 sélections

 9. Rémy LAMERAT    
UBB - Né le 14/01/1990 - 1,84 m ; 105 kg
Temps de jeu : 1000 minutes - Point : 0
International français - 19 sélections

10. Virimi VAKATAWA    
Racing 92 - Né le 1er/05/1992 - 1,85 m ; 98 kg
Temps de jeu : 827 minutes - Points : 10
International français - 30 sélections

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