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Paolo Garbisi : « Signer au MHR était une décision facile à prendre »

Par Propos recueillis par Dorian VIDAL
  • L'ex-joueur du Benetton Trévise (21 ans) compte dix sélections avec la Squadra azzurra.
    L'ex-joueur du Benetton Trévise (21 ans) compte dix sélections avec la Squadra azzurra. Icon Sport - Icon Sport
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Paolo Garbisi est l’un des plus grands espoirs du rugby italien. À 21 ans, l’ancien maître à jouer de Trévise a décidé de passer la frontière pour s’engager deux ans à Montpellier. L’ouvreur international (10 sélections) explique son choix et se projette sur sa saison.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de rejoindre Montpellier ?

Eh bien, je pense être un joueur compétitif et j’ai toujours souhaité élever mes standards de jeu. En ce sens, l’opportunité donnée par Montpellier me semblait intéressante afin de progresser en tant que rugbyman. En fait, c’était une décision assez facile à prendre pour moi : Montpellier est un très gros club, avec énormément de joueurs de classe mondiale ; la possibilité de pouvoir s’entraîner avec eux était géniale. C’est ce qui explique mon enthousiasme à l’idée de débuter ce nouveau chapitre de ma carrière.

Pourtant, Trévise avait enfin terminé sa saison avec un trophée en poche : la Rainbow Cup. Êtes-vous aussi parti parce que vous ne voyiez pas l’équipe enchaîner en Pro 14 ?

Sincèrement, je ne crois pas. La vraie équipe de Trévise n’est pas celle qui a terminé le dernier Pro 14 sans aucune victoire, c’est plutôt celle qui a conclu sa saison avec un titre de Rainbow Cup. Selon moi, les Trévisans vont vraiment être meilleurs en championnat… Malgré tout, j’ai envie de dire qu’il y a une grosse différence entre le Benetton et le MHR. Les deux clubs évoluent dans deux dimensions différentes. Actuellement, Trévise est là (il place sa main au niveau du torse), et Montpellier est là (il remonte sa main au niveau de la tête). C’est ça qui m’a le plus motivé à partir.

Aviez-vous eu des offres de la part d’autres clubs ?

J’avais reçu d’autres offres, oui. Pas en France, mais ailleurs en Europe… Cependant, je dois dire qu’elles n’étaient pas aussi bonnes que celle de Montpellier, en termes de perspectives rugbystiques. 

Paolo Garbisi a débuté la préparation avec le club héraultais.
Paolo Garbisi a débuté la préparation avec le club héraultais. Icon Sport - Icon Sport

Comment se passe le début de votre préparation avec le MHR ?

Nous avons démarré le 12 juillet, et ça se profile plutôt bien, je me sens à l’aise au sein de l’équipe. La présaison est toujours un moment assez difficile, mais c’est soulageant de pouvoir enfin travailler tous ensemble, afin de trouver des automatismes pour la saison à venir.

Dans quel état d’esprit êtes-vous actuellement ?

Je suis très impatient de voir comment cette saison va se dérouler. D’autant que cela représente un énorme changement pour moi qui n’avais jamais quitté le cocon. C’est un petit peu compliqué, je suis encore jeune et tous mes proches vivent en Italie. Mais au final, je suis sûr que ce sera bénéfique pour la suite de ma carrière, autant d'un point de vue sportif qu’humain. C’est un grand défi qui m’attend.

Et pour vos études de droit ?

Pour ce qui est des études, je vais poursuivre mes cours à Montpellier, même si je ne peux pas être présent physiquement en Italie pour les examens. J’étudierai grâce à l’enseignement à distance.

Vous aviez d’ailleurs affronté Montpellier en Challenge Cup la saison passée, quel souvenir en gardez-vous ?

Ce n’était pas un très grand match de rugby (sourire). Il pleuvait énormément, il n’y avait pas de grandes envolées, c’était un match pour les avants… Mais ce jour-là, nous aurions pu gagner, et notamment renverser le match dans les dernières minutes. Or, notre manque d’expérience à ce niveau nous avait probablement desservi.

Étre associé à Handré Pollard, ce serait vraiment incroyable.

Comment appréhendez-vous vos débuts en Top 14 ?

C’est un championnat très différent de ce que j’ai connu jusque-là. Ce sera donc très challengeant pour moi, d’abord parce que le Top 14 est extrêmement physique et que le niveau des joueurs est vraiment important, sans parler de la vitesse de jeu… Tout cela rend cette compétition vraiment exigeante. Pour moi, c’est un défi à relever. J’espère que je serai à la hauteur. (sourire)

D’autant que le champion du monde springbok Handré Pollard sera votre principal concurrent…

Oui et ça, c’est vraiment très positif. Imaginez, je vais avoir la chance de m’entraîner tous les jours auprès d’un champion du monde évoluant au même poste que moi ! C’est une réelle chance. Je sais que certaines personnes voient ça comme une mauvaise chose, du genre : « Handré Pollard est là, donc tu ne joueras pas »… Je ne pense pas qu’il faille réfléchir comme cela. Je vais pouvoir apprendre de lui.

Pensez-vous pouvoir renverser la hiérarchie ?

Je l’espère. À moi de faire de mon mieux pour évoluer au meilleur niveau possible, afin d’aider l’équipe au maximum. Puis, on verra bien ce qui arrivera…

Vous pourriez aussi être tous les deux associés dans un même XV…

J’ai parfois joué en position de premier centre, voire même en tant qu’arrière, même si je me sens bien mieux à l’ouverture, où je peux donner le meilleur de mon rugby. En revanche, si l’équipe a besoin de moi ailleurs sur le terrain, je m’adapterai. D’ailleurs, si jamais j’avais l’opportunité de jouer numéro 12, juste derrière Handré Pollard en 10… Pour être honnête, c’est encore un simple espoir, mais ce serait vraiment incroyable. J’espère avoir cette opportunité.

Four young fly-halves with the world at their feet. Who are you most excited about? pic.twitter.com/DcaR8THzLe

— World Rugby (@WorldRugby) July 20, 2021

Concernant votre carrière, on ne peut que dresser un parallèle avec celle de Tommaso Allan. Ce dernier était arrivé en France à seulement 20 ans, en grand espoir du rugby italien, or, il ne s’est jamais imposé en Top 14…

Tommaso est un très bon joueur, mais il est aujourd’hui bien plus âgé que moi. Je crois qu’il est venu en France, il y a quoi, sept ans ? Les choses ont quand même pas mal évolué depuis. Et puis surtout, il n’était pas à Montpellier… Il faut séparer nos deux cas. 

On a tendance à vous considérer comme le digne successeur de Diego Dominguez et votre coach Philippe Saint-André vous a récemment qualifié de « pépite du rugby italien ». Ne vous met-on pas trop de pression ?

Cette question commence à me revenir assez souvent (rires). Bien sûr, il y a une certaine pression qui pèse sur mes épaules, tout simplement parce que j’évolue à un poste où je dois justement gérer la pression, sur et en-dehors du terrain. D’ailleurs, je ne sais pas réellement comment je la gère… J’essaie juste de me concentrer sur ce que j’ai à faire lorsque je rentre sur la pelouse.

Quels sont vos objectifs à Montpellier ?

Tout d’abord, je souhaite apprendre le plus possible de cette expérience, essayer de piocher des conseils chez chaque joueur, chez chaque coach, et ce dans chaque situation que je vivrai. Et puis, évidemment, je veux me montrer sous mon meilleur visage. J’espère avoir la chance de jouer le plus de matchs possibles. 

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